Réduire ses attentes parentales pour miser sur le bonheur

Je n’ai pas d’attente envers vous, les enfants. Lorsque vous êtes nés, et même avant votre naissance, je n’ai pas vraiment imaginé le reste de votre existence. En fait, je crois bien avoir une seule attente envers vous, attente de laquelle ni vous ni moi, ni personne d’ailleurs, ne peut malheureusement être responsable. Ma seule attente envers vous, les enfants, est celle que vous viviez en santé, autant mentale que physique, le plus longtemps possible. Et heureux.

Je n'ai pas d'attente par rapport à vos futures études.
J'exigerai assurément que vous complétiez votre secondaire 5 afin qu'au moins un minimum de possibilités s'ouvrent à vous. Mais je ne tiens pas absolument à ce que vous fréquentiez l'université ou même le cégep. Je veux que vous trouviez votre voie, un travail qui vous plaira et qui vous rendra heureux. Si ce travail demande un baccalauréat ou une maîtrise, je vous soutiendrai et serai là pour vous aider. S'il demande plutôt un diplôme d'études professionnelles, je vous encouragerai avec plaisir dans cette voie que vous aurez choisie et qui conviendra peut-être davantage à vos aptitudes et intérêts.

Je n'ai pas d'attente face à votre future situation conjugale.
Je n'ai jamais sous-entendu que vous auriez automatiquement un partenaire du sexe opposé au vôtre, préférant laisser la porte ouverte au fait que vous serez peut-être plutôt attirés par des personnes du même genre que vous. En fait, ma seule attente en ce sens, les enfants, est que, peu importe son sexe, votre éventuel partenaire (si vous en avez un, bien sûr, parce que le célibat est aussi une option, vous savez) soit respectueux envers vous, et qu'il vous rende heureux.

Je ne m'attends pas nécessairement à avoir des petits-enfants.
Je ne veux pas que vous ayez des enfants simplement parce que tout le monde en a ou parce qu'il est entendu que toute personne désirant s'épanouir dans la vie doive absolument en avoir. Je ne veux pas non plus chercher à reprendre le temps perdu avec vous par l'entremise de ces possibles futurs petits-enfants. Je tiens plutôt à m'investir et à être présente avec vous le plus possible, dès maintenant. Je veux que vous ayez des enfants parce que vous les aurez désirés et que vous serez prêts à en prendre soin et à les aimer comme ils le méritent, et je sais que vous serez assurément excellents pour le faire. Et si vous décidez plutôt de ne pas en avoir, sachez que je ne vous mettrai aucune pression et que vous n'aurez jamais à me justifier votre choix.

Je ne m'attends pas à ce que vous veniez me voir tous les dimanches lorsque vous serez adultes et que vous aurez quitté la maison. Évidemment, je serai heureuse de vous voir le plus souvent possible, mais je veux que vous vous sentiez libres de gérer votre temps, tellement précieux, à votre guise. Je sais que la vie va souvent trop vite et qu'on est souvent tiraillé entre nos responsabilités, notre famille et nos amis, et je ne veux surtout pas que vous vous sentiez obligés de respecter une certaine fréquence de visites. Je veux que vous soyez toujours heureux de me voir et que vous le fassiez par véritable désir de le faire, et non par obligation familiale.

Les enfants, je n'ai pas d'attente envers vous, sinon celle de vous voir heureux.
Mais je sais que, souvent, les choses changent et évoluent. Qu'on ressent fortement la pression sociale ou qu'on se laisse influencer par les attentes des autres. C'est pourquoi j'ai pris le temps d'écrire ce texte. Pour me ramener, si jamais je m'égare, à cette liberté de choix et d'être qui me tient tant à cœur.