Éducation à la sexualité : quelques conseils pour les nouveaux enseignants

Lorsque vous parlez de sexualité avec vos élèves, il est important d’utiliser la vraie terminologie. Par exemple, dites «vulve» au lieu de «noune» et «fellation» au lieu de «pipe». Si vous vous sentez à l’aise, il peut être pertinent de discuter avec vos élèves des autres termes communément utilisés pour désigner la même chose afin de les éduquer quant à l’importance d’utiliser les bons termes.

Dans les conversations liées à la sexualité, l'hétérosexualité est souvent implicitement supposée. Les termes tels que «chum», «blonde», «homme» et «femme» font partie des discours prédominants. Le problème avec ce type de langage réside dans le fait que les élèves qui ne s'identifient pas comme cisgenres ou hétérosexuels peuvent se sentir exclus si leur réalité n'est pas prise en compte dans la discussion. Afin d'inclure tous vos élèves, indépendamment de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, utilisez des termes plus neutres sur le plan du genre, tels que «partenaire» ou «personne».

Parler de sexualité peut parfois susciter des sentiments inconfortables, ce qui peut se traduire par du bavardage et des rires en classe. Ce genre de comportement est très commun, surtout chez les groupes d’élèves plus jeunes. Pour éviter de perdre le contrôle du groupe, planifiez la discussion et parlez-en avant qu'elle ne commence. Informez vos élèves que cela peut sembler gênant étant donné que les discussions liées à la sexualité sont souvent taboues. Rassurez-les en leur mentionnant qu'il est tout à fait naturel de ressentir de l'inconfort à certains moments lorsqu'on aborde ce sujet. Gardez à l'esprit que certains sujets sont plus susceptibles de susciter plus de rires (de gêne) que d'autres, comme la masturbation, les jouets sexuels, et parfois même l'homosexualité. De plus, vous pouvez rappeler aux élèves que s'ils ont des questions ou des préoccupations supplémentaires concernant l'un des sujets abordés, ils peuvent venir vous voir (ou vous écrire) en privé.

Comme avant de débuter n'importe quelle leçon avec vos élèves, demandez-leur de lever la main avant de parler, de ne pas interrompre lorsque d'autres parlent, et rappelez-leur que tout le monde a des expériences de vie, des identités et des points de vue différents. Toutes les questions sont les bienvenues si elles sont posées de manière respectueuse. Si un élève se moque ou rit d'un autre élève, il est essentiel que vous ne tolériez pas les commentaires impolis ou négatifs en classe, en particulier ceux qui dénigrent une autre personne. Dans le cas contraire, vos élèves comprendraient qu’il est acceptable d’agir ainsi. Les mauvais comportements pourraient donc persister et les élèves qui auraient aimé participer aux discussions pourraient choisir de se taire, ce qui n’est pas le résultat désiré.

Encouragez vos élèves à poser des questions et à participer. Cependant, il est suggéré que ces questions ne portent pas sur des problèmes personnels spécifiques ou n'incluent pas d'histoires de personnes que d’autres élèves de la classe connaissent. En d'autres termes, demandez aux élèves de ne pas utiliser de noms dans leurs questions, ni de mentionner des expériences précises qui pourraient être reconnues. Il est également important de faire savoir aux élèves qu'ils ne devraient pas vous poser de questions personnelles sur vos expériences ou vos croyances. Il est tout à fait acceptable pour un enseignant de dire qu'il préfère ne pas répondre à une question posée, ou de faire une pause et de passer à un autre sujet pendant un certain temps.

Il est primordial de ne pas imposer vos propres valeurs aux élèves comme des valeurs universelles à adopter. Chaque personne a des valeurs basées sur son éducation, sa religion, sa famille et ses expériences, et ce qui peut être vrai pour un élève peut ne pas l’être pour un autre. Conservez donc un maximum d’objectivité lorsque vous enseignez l'éducation à la santé sexuelle. Bien évidemment, vous pouvez aider les élèves à comprendre comment ils se sentent par rapport à certaines questions, tant que la question n’aille pas à l'encontre de la loi et ne leur fait pas de mal à eux-mêmes ou à quelqu'un d'autre.

La santé sexuelle est un sujet complexe. Il est normal que vous n’ayez pas toutes les réponses et, même s’il peut parfois être difficile d'admettre que l'on ne connait pas une réponse, il est particulièrement important de le faire pour de tels sujets. Lorsque vous ne savez pas quoi répondre à une question posée par un élève, dites-le-lui, puis mentionnez-lui que vous lui reviendrez rapidement avec l’information. Après coup, il est essentiel de revenir vers votre élève et de lui donner la réponse, tout en le dirigeant vers les ressources appropriées.

Une façon d'encourager les élèves à poser leurs questions de manière non intimidante ou menaçante est de créer une boite de questions anonymes qui permet aux élèves de poser des questions sans indiquer leur nom. Vous pouvez laisser cette boite quelque part dans la salle de classe et les élèves peuvent y déposer des questions à tout moment. Essayez de penser à la vérifier fréquemment! Vous pourriez également demander aux élèves de fabriquer un avion en papier avec la feuille et de vous l'envoyer en le faisant voler. Ou de la froisser en boule et de la jeter vers l'avant de la salle de classe. Il existe de nombreuses variations! Mais, l'astuce ici, c'est que tout le monde doit envoyer une feuille, même si elle est vide! De cette façon, personne ne peut savoir qui a écrit ou n'a pas écrit de questions. Cela rend l'activité plus sure pour les personnes qui y participent.

Amusez-vous bien!