Comment aider son enfant à apprivoiser le sentiment d’injustice?

En général, les enfants ont tendance à ressentir certaines formes d’injustice en milieu scolaire. Ils sont nombreux à percevoir des inégalités et des iniquités en ce qui a trait à :

• la discipline (ex. : « Simon a eu un manquement, mais non Mehdi. Pourtant, les deux parlaient. »);
• la gestion du temps (ex. : « Yasmine a eu moins de temps qu’Anne pour terminer son travail. »;
• le comportement des autres (ex. : « Karim n’arrête pas de parler, et ça empêche Rayan de se concentrer. »);
• les activités d’apprentissage (ex. : « Je voulais commencer le prochain numéro de maths en classe, mais la prof a refusé. Maintenant, je dois le faire en devoir. »);
• etc.

Quand l’enfant entre à la maison avec l’impression d’avoir été confronté à une foule d’injustices, il est d’abord conseillé de l’inviter à parler. Sans porter de jugement, vous pouvez diriger la conversation en lui posant quelques questions telles que :

• « Est-ce que c’était la première fois que cet incident arrivait? »;
• « Comment te sens-tu? »;
• « Comment crois-tu que tes amis se sentent? » (ex. : fâchés, contrariés, impuissants, tristes, etc.);
• « Pourquoi est-ce que cette situation t’affecte autant? »;
• Etc.

Bien souvent, l’injustice n’existe que dans l’œil de celui qui la regarde! S'il croit qu'un ami est victime d'une injustice, peut-être que l'ami dont il est question n'est pas du même avis. Du coup, votre enfant est peut-être le seul à ressentir une injustice que personne ne vit. Pour éviter de se faire du souci inutilement, vous pouvez l’aider à mettre les choses en perspective. Comment? En stimulant sa réflexion :

• « Est-ce que c’est ton ami qui t’a dit qu’il trouvait la situation injuste? »;
• « Pourquoi crois-tu qu’il s’agisse d’une injustice? »;
• « J’aimerais que tu essaies de te mettre à la place de la personne qui, d’après toi, a commis l’injustice. Toi, comment aurais-tu réagi? »;
• Etc.

Le sentiment d’injustice est puissant et peut engendrer de grandes frustrations et quelques colères. Pour aider l’enfant à ne pas cultiver de tel sentiment, vous pouvez l’accompagner dans sa recherche de solutions. Vous pouvez, par exemple, lui suggérer de :

• parler des injustices perçues avec les personnes concernées (ex. : son enseignant, l’intervenante sur l’heure du midi, ses amis, etc.) et, surtout, attendre le bon moment pour le faire;
• apprendre à faire la différence entre ce qu’il peut changer et ce qui est hors de son contrôle (ex. : il peut intervenir auprès d’un ami qui se fait rejeter dans la cour de récréation, mais n’a aucun pouvoir sur le devoir supplémentaire que l’enseignant donne à un autre);
• écrire un journal pour évacuer ses émotions négatives;
• etc.

Une excellente manière de transformer les émotions négatives en moteur pour l’avenir, c’est de s’impliquer pour changer la donne. Puisque votre enfant ne peut pas régler toutes les injustices de ce monde, il peut néanmoins trouver des solutions pour en régler quelques-unes et ainsi avoir l’impression de faire une différence. Par exemple, il peut :

• mettre sur pied une collecte de livres scolaires usagés pour les enfants de familles moins fortunées;
• proposer son aide pour expliquer certaines notions aux élèves qui ont des problèmes d’apprentissage;
• prêter ses notes de cours à un élève qui est arrivé en retard;
• etc.

Des injustices, il y en a partout. À l’école, dans le sport, bref, dans la vie de tous les jours. Voilà pourquoi il est important d’aider votre enfant à les affronter. Pour y parvenir, rien de mieux que de lui proposer quelques lectures qui traitent du sujet. Au fil des pages, ensemble, vous lèverez le voile sur leurs différents visages et la manière dont les humains arrivent généralement à les surmonter.