Papa va au bulletin

Chronique
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Jean-François Quessy

Papa de deux garçons dont l’un ayant quelques « défauts de fabrication », je gravite depuis plus de dix ans dans le monde de la petite enfance, dans le milieu scolaire et dans l'univers de la santé et des services sociaux. Longtemps reconnu comme l'auteur du blogue « Un gars un père », j'ai choisi de mettre ce projet derrière moi afin de me concentrer au développement de services d'accompagnement et de coaching thérapeutique.

Est-ce parce que les pères s’intéressent moins au parcours scolaire de leur enfant que les mères? Serait-ce parce que, traditionnellement, les volets « santé » et « école » ont toujours été davantage sous la responsabilité des mères et que, encore aujourd’hui, elles hésitent à laisser leur place au père?

Toujours est-il que, même si les hommes sont de plus en plus impliqués, il y avait une nette dominance de progestérone lors de la première réunion de parents que nous venons d’avoir à l’école de mon plus vieux.

Papa va au bulletin

Être là quand ça va bien

Si mon enfant avait des problèmes à l’école, il est évident que je serais impliqué au maximum aux côtés de ma conjointe. C’est trop souvent à ce moment-là que les gars prennent vraiment la place qu’ils devraient pourtant occuper d’emblée. Après tout, pas besoin d’attendre que notre blonde sonne l’alarme en nous disant :

Hey! Là, ça va mal. J’pense qu’il serait temps que tu embarques toi aussi pour qu’on réussisse à remettre notre enfant sur la bonne voie!

C’est un peu comme si le monde scolaire nous interpellait moins.
Comme si la place qui nous y est réservée ne l’était pas encore tout à fait clairement…

Le mien en est à sa deuxième année d’école et ça va super bien.
En dépit de ça, je tiens à être aussi présent que ma conjointe depuis le début, même s’il n’y a pas de problème majeur. Comme père, ça m’intéresse de suivre son parcours scolaire, de savoir comment ça se déroule en classe, de pouvoir visualiser dans quel environnement il évolue du lundi au vendredi, de mettre un visage sur l’enseignante qui m’envoie des mémos dans le duo-tang rouge.

Je me dis que s’il sent que je suis présent quand tout va bien, ce sera plus facile de l’appuyer s’il vient à frapper un mur en cours de route.

L'engagement parental ne devrait pas être une question de genre

Chez nous, papa aussi va au bulletin. D’autres fois, c’est maman. À l’occasion, on y va ensemble.

Ça n’a pas tellement d’importance et ça n’a jamais réellement été un enjeu pour nous. Le même principe s’applique pour les rendez-vous chez le médecin ou chez les spécialistes avec les enfants.

Le plus important, c’est de se faire confiance, en tant que parents : ne pas mettre de pression sur les épaules de celui qui prend le rôle de « représentant des parents », ne pas s’attendre à ce qu’il soit parfait ou qu’il se souvienne de tout, mais surtout communiquer pour s’assurer de comprendre la même chose.

Alors oui, ici, papa va au bulletin.
Et honnêtement, je trouve ça plutôt cool.
Surtout quand la prof me fait asseoir sur une mini-chaise d’enfant et que je me demande si mon derrière va avoir assez de place.

Après, je reviens à la maison et j’apprécie tellement plus le confort de mon sofa!

Ben oui! Je vais au bulletin!
Parce que j’ai le goût, mais surtout parce que j’ai la chance d’avoir une blonde qui me permet de le faire.

Et ça, c’est vraiment important parce que je pense que le temps où la parentalité avait des départements déterminés en fonction du genre devrait être révolu. Incluant dans le champ scolaire.