Profs en pandémie : quand la bienveillance fait toute la différence

Chronique
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Jean-François Quessy

Papa de deux garçons dont l’un ayant quelques « défauts de fabrication », je gravite depuis plus de dix ans dans le monde de la petite enfance, dans le milieu scolaire et dans l'univers de la santé et des services sociaux. Longtemps reconnu comme l'auteur du blogue « Un gars un père », j'ai choisi de mettre ce projet derrière moi afin de me concentrer au développement de services d'accompagnement et de coaching thérapeutique.

La dernière année n’a eu à peu près rien de normal. Le milieu scolaire, comme tant d’autres, a été chamboulé. Les enseignants ont traversé de nombreux épisodes où ils ont dû apprendre à composer avec leurs peurs, avec de grands changements dans l’organisation et dans la pratique de leur profession ainsi qu’avec une énorme pression (de la population, des médecins, des gouvernements, des parents).


Les profs savaient bien que nous voulions tous que les enfants aient accès à la meilleure éducation possible malgré le contexte défavorable.


Ils le savaient puisqu’ils désiraient exactement la même chose!

Profs en pandémie : quand la bienveillance fait toute la différence

Plusieurs profs : une caractéristique prédominante

J’ai deux garçons : l’un est en 4e année d’une école primaire « standard » tandis que l’autre a 8 ans et fréquente une école spécialisée réservée aux enfants avec une déficience intellectuelle de modérée à sévère et/ou un trouble dans le spectre de l’autisme.

 
Évidemment, ce sont deux mondes complètement différents.


Je pourrais vous énumérer une liste de qualités pour Mme Karine et une liste de qualités pour Mme Carole. Je pourrais faire le même exercice pour Mme Marie-Ève et Mme Annik qui ont accompagné mes enfants l’an passé.


J’ai plutôt envie de m’en tenir à un seul point qui me saute aux yeux, commun à toutes les enseignantes que mes enfants ont eues au fil de leur cheminement scolaire (applicable aussi aux éducatrices spécialisées de mon plus jeune) : la bienveillance.


J’en étais conscient avant la pandémie, mais aujourd’hui encore plus qu’avant, cette bienveillance a été mise en lumière.


Pour maintenir l’intérêt, la motivation de nos enfants et pour leur permettre de poursuivre le plus efficacement possible leurs apprentissages, les profs ont dû faire preuve de beaucoup d’imagination, d’une grande capacité d’adaptation, mais ils ont surtout dû y croire et le faire en ayant un objectif en tête : le bonheur et le bien-être des enfants.


Évidemment, tout n’a pas été parfait.


Mais j’ai pu, comme des milliers de parents, constater à quel point les enseignants sont une présence sécurisante pour nos jeunes et occupent une place importante dans leur vie. Et pour cause, ils favorisent leur équilibre de vie.


Je savais que les profs qui gravitaient autour de mes enfants étaient bons pour eux. Ça me rassurait, comme parent, de savoir que mes garçons étaient entre de bonnes mains, qu’ils avaient confiance en eux et qu’ils étaient réconfortés par leur présence.


Maintenant, puisque je fais comme bien des parents et que j’espionne des séances d’enseignement virtuel en cachette (chut!), je suis encore plus reconnaissant en constatant que, non seulement les profs font preuve de bienveillance avec mes enfants, mais ils agissent exactement de la même façon avec tous les autres jeunes.


Comble du bonheur, j’ai l’immense privilège d’entendre ma femme, une enseignante au primaire, travailler à distance avec sa classe de 5e année. Elle, c’est la bienveillance sur deux pattes!


Ma femme, comme les autres profs, est attentive aux moindres détails. Elle connaît ses élèves par cœur et elle sait déceler que l’un se porte moins bien, qu’il ne comprend pas, qu’il a la tête ailleurs, qu’il a besoin de parler, etc.


Cette bienveillance, les enfants la ressentent et s’en inspirent parfois à leur tour. Comme toutes ces fois où mon plus vieux est revenu de la maison en me mentionnant à quel point son enseignante avait été patiente avec un élève qui a des troubles de comportement. « Il est vraiment tannant, mais elle essaie plein d’affaires pour l’aider quand même. C’est pas toujours facile pour le reste de la classe, mais c’est pas sa faute s’il est comme ça… », qu’il me disait. 


Comme parent et comme conjoint d’une enseignante, je me considère privilégié d’avoir pu voir et ressentir toute la place que la bienveillance occupe dans le système d’éducation québécois au cours de la dernière année.


À vous toutes et vous tous : merci sincèrement d’aimer nos enfants comme vous le faites jour après jour!