Septembre, cinquième année.
La pochette à paperasse —sans velcro, parce qu’avec, il n’en restait plus nulle part— déborde de dépliants sur les fameuses journées portes ouvertes des écoles secondaires. C’est officiel : la saison de la chasse aux écoles est maintenant ouverte!

Une amie d’enfance, véritable experte de ce sport, m’a confié être triste de ne plus pouvoir vivre ce rituel, lequel s’est terminé avec l’entrée de son p’tit dernier dans une école privée.
Il y a tant de programmes et d’activités parascolaires à découvrir! Une telle école possède une piscine formidable, une telle autre une bibliothèque magnifique. À chaque visite, j’ai envie de refaire mes propres études secondaires!
Ma fille ne partage pas l’enthousiasme de mon amie.
Parce que l’autre visage de la chasse aux écoles, c’est elle.
Elle qui doit vivre l’anxiété de changer d’établissement deux ans à l’avance.
Elle qui a peur de ne pas avoir la moyenne pour être admise dans les bonnes écoles.
Elle qui n’ira pas à l’école privée avec son amie, parce que ses parents préfèrent l'envoyer à l'école publique.
La visite des écoles peut être anxiogène pour les enfants. Alors pourquoi explorer leurs programmes aussi tôt? Parce que l’an prochain, à pareille date, nos jeunes feront leurs examens d’admission pour les écoles privées et les programmes spécialisés des écoles publiques. Il faut donc faire certains choix préliminaires pour être en mesure de bien les préparer et de les inscrire à temps aux différents examens, s’il y a lieu.
Si, il y a quelques années, tous n'avaient pas le loisir de choisir une école secondaire en particulier, nous assistons aujourd’hui à une véritable démocratisation de la chasse. C’est que l'école publique offre désormais des programmes particuliers comme ceux d’éducation internationale (PEI), de formation musicale intensive, d’éducation alternative, de sport-études et de santé globale.
Même le « régulier » est entré dans la danse avec des profils pédagogiques ou projets d’enrichissement personnel diversifiés, comme le hockey, le plein-air, les sciences et technologies, la danse, les arts ou la musique.
Sans être de véritables programmes, ils incitent les jeunes à rester sur les bancs d’école en donnant une « couleur » particulière aux apprentissages et aux activités parascolaires choisies par les élèves.
Choisir une école est aussi stressant pour les parents.
Parce que tout le monde a toujours son mot à dire! Par expérience, je sais qu’il faut :
En effet, l’école qui a été excellente pour l'une de nos filles pourrait être un très mauvais choix pour l’autre. Certains enfants apprennent mieux avec l’encadrement des écoles privées, tandis que d’autres s’épanouissent davantage à l’école publique.
Après tout, si nous avions laissé notre aînée choisir son école, elle aurait peut-être opté pour la plus moderne ou celle qui faisait tirer un iPod Touch lors des portes ouvertes…
Pour orienter notre décision, nous avons discuté avec elle de ses intérêts, des programmes offerts, de l’encadrement dont elle avait besoin, des activités parascolaires, de sa personnalité et de nos valeurs familiales.
Mais la décision finale nous revenait à nous, ses parents.