Mieux comprendre ce qu’est le plagiat

Martin Hutchison

Martin Hutchison

« Un Québec sans plagiat », telle est ma devise! Un peu utopiste, certes, mais il faut bien avoir des rêves dans la vie, n'est-ce pas? En plus d'avoir complété une maîtrise en éducation sur le thème du plagiat, je donne des formations et des conférences sur le sujet depuis près de 10 ans aux élèves, aux étudiants, aux enseignants et aux professeurs, et ce, aussi bien au niveau secondaire que collégial ou universitaire. La lutte au plagiat, selon moi, doit passer par l'éducation et l'accompagnement, et non pas par la punition et les sanctions.

Le plagiat, pour bien le comprendre, requiert beaucoup plus qu’une simple définition. En effet, cela demande des explications détaillées et de la pratique. En comprenant mieux ce que c’est, vous serez mieux outillés pour accompagner votre enfant dans l’utilisation adéquate de ses sources documentaires, et ainsi l’aider à éviter les pièges du plagiat.

Mieux comprendre ce qu’est le plagiat

Plagiat versus tricherie

Avant d’aller plus loin, il est important de différencier le plagiat et la tricherie. Ces deux termes sont fréquemment utilisés comme synonymes alors qu’ils représentent chacun quelque chose de fort différent :

  • Le plagiat se fait dans le cadre de travaux scolaires.
  • La tricherie se fait dans le cadre d’un examen.

Les différentes formes de plagiat

Le plagiat est quelque chose de complexe, car il peut prendre plusieurs apparences. Pour rendre la chose encore plus compliquée, il n’existe aucun consensus quant à sa définition ou à ses différentes formes, et ce, aussi bien entre les différents établissements d’enseignement secondaires, collégiaux ou universitaires, que d’un enseignant à l’autre. Afin de vous outiller le mieux possible, voici une liste des différentes formes de plagiat.

Attention!

Le mot « production » inclut toute création (texte, photo, dessin, statistiques, chorégraphie, peinture, sculpture, schémas, film, etc.) qui nécessite le référencement de source documentaire lors de son utilisation dans un travail scolaire.

  • L’utilisation partielle ou complète d’une production

Il s’agit d’utiliser, en partie ou en totalité, une production qui vient d’une autre personne sans en indiquer la source. L’acte de copier-coller une portion d’un texte provenant d’un site Internet, tel que Wikipédia, sans indiquer la source est le meilleur exemple de cette forme de plagiat.

  • La paraphrase de textes et d’idées

La paraphrase consiste à reprendre dans ses propres mots, les mots ou les idées d’une autre personne. Il y a plagiat lorsque l’élève omet d’indiquer la source puisque l’idée n’est pas la sienne. Le fait de paraphraser sans indiquer la source est de loin la forme de plagiat la plus répandue. Toutefois, si l’élève cite ses sources et qu’il paraphrase correctement les propos, ce qui demande beaucoup de pratique, cet acquis lui sera utile pour le reste de son parcours scolaire. 

  • La collusion

Il y a collusion lorsque plusieurs élèves se mettent ensemble pour faire un travail scolaire, et à le faire passer pour sien, alors que l’enseignant avait indiqué qu’il s’agissait d’un travail individuel. En conséquence, les travaux individuels des élèves se ressemblent beaucoup. La limite entre collaboration et collusion est très floue. Il est donc préférable que les élèves valident avec leur enseignant s’ils sont autorisés à faire un travail de réflexion collective, mais que chacun rédige leur propre travail. 

  • L’autoplagiat

Sans contredit la forme de plagiat qui engendre le plus de confusion chez les élèves, l’autoplagiat consiste à remettre à un enseignant un travail que l’élève a déjà remis à un autre enseignant dans un autre cours dans le passé. Mais comment puis-je me plagier moi-même, se demandent les élèves? En fait, dès qu’un travail a été soumis à un enseignant pour évaluation, il devient alors une source de référence qui doit être citée s’il est à nouveau utilisé.
 

Ce qu’il faut ou ne faut pas citer

Mais que dois-je citer? C’est la question à 100 $ que se posent la plupart des élèves. La réponse est à la fois simple et complexe.


« On cite les savoirs spécifiques, mais on ne cite pas les savoirs communs. »


Comment faire la différence? C’est simple. Les savoirs communs sont connus de tous ou très largement répandus dans la population en général. Demandez-vous : si je pose la question à 20 personnes différentes, vais-je avoir la même réponse chaque fois? Si la réponse est non, il s’agit d’un savoir spécifique qu’il faut référencer en indiquant la source documentaire. Si la réponse est oui, il s’agit d’un savoir commun, donc, nul besoin de référencement.

Bref, dans le doute, il est préférable d’indiquer une source documentaire, que d’être accusé de plagiat! Dans l’éventualité où l’école de votre enfant vous informerait que ce dernier a plagié dans un de ces travaux scolaires, ne paniquez pas! Voyez plutôt cela comme une opportunité d’accompagner votre enfant vers une meilleure utilisation des sources documentaires!