Qu'est-ce que l'écoespoir?

La répétition incessante des catastrophes environnementales nourrit des sentiments de peur, de culpabilité et d’impuissance. Or, ces émotions mises ensemble peuvent engendrer une réaction de déconnexion, d’évitement ou de désengagement du sujet plutôt qu’un intérêt. La manière et le ton utilisés pour transmettre une information auront un impact direct sur l’émotion suscitée, et donc sur le niveau d’engagement envers le sujet. Transmettre des idées inspirantes, des solutions qui fonctionnent et des récits qui s’inscrivent dans la réalité des jeunes est une bonne manière d’augmenter leur capacité de résilience. Le documentaire Demain de la Maison4tiers, qui présente des initiatives positives et concrètes, est un bon exemple de communication génératrice d’espoir. Du côté des médias, Unpointcinq est un excellent choix; de bonnes nouvelles environnementales y sont partagées, de même que de nombreux articles pertinents sur une base hebdomadaire. Pourquoi ne pas vous abonner à leur infolettre? Découvrez d’ailleurs leur dossier spécial pour dompter l’écoanxiété.

Le contact avec la nature a le pouvoir de réduire le stress et l’anxiété en plus de donner de la vitalité et d’améliorer la concentration et l’humeur (Institut de cardiologie de Montréal, 2021). Les bienfaits des classes extérieures sont maintenant bien cités par plusieurs études. De plus, parler des solutions pour préserver la nature ne sera jamais suffisant si nous ne comprenons pas la nécessité de le faire. Pour aimer la nature, il faut d’abord connecter avec celle-ci. L’école à ciel ouvert et Enseigner dehors sont d’excellentes ressources pour vous accompagner dans vos premiers pas. Destination nature! vous permet également de bénéficier d’une subvention sur le transport pour emmener votre groupe dans un milieu naturel afin d’y vivre une expérience stimulante et de créer un lien avec la nature. Une demande peut être soumise en tout temps jusqu’au 31 décembre 2023.

Saviez-vous que les médecins ont maintenant le droit de prescrire une « ordonnance de temps en nature » pour aider leurs patients? Comme quoi, un bain de nature peut aider à guérir!

Un fait demeure : la responsabilité d’agir ne peut pas reposer entièrement sur nos épaules. Si nous parlons des prises d’action individuelles, il faut impérativement aborder celles à l’échelle de nos communautés, des entreprises et de nos institutions politiques. Un excellent moyen de transformer l’écoanxiété en écoespoir est de développer l’écocitoyenneté des jeunes par des activités pédagogiques qui mènent à poser des gestes concrets dans leur communauté.

L’écocitoyenneté est un lieu de délibération à propos de ce monde que nous partageons. Au-delà des gestes individuels, c’est avant tout un lieu d’action à caractère politique où se développe un pouvoir-faire collectif [...] La compétence politique requiert aussi le développement d’un savoir-être, soit le sentiment de « pouvoir-faire », le sens de la responsabilité individuelle et collective, le souci du bien commun, de la démocratie, de la participation, de l’engagement personnel et collectif, etc. (Sauvé, L. (2017). L’éducation à l’écocitoyenneté)

Les jeunes développeront le sentiment d’être des acteurs de changement et d’avoir une influence sur les décisions de l’espace public. Pour vous inspirer, voici un recensement d’idées d’activités à faire en contexte de cours :

• Mathématique : Calculer l’empreinte carbone de sa garde-robe et organiser une activité d’échange de vêtements entre les élèves.

• Arts : Concevoir une pièce d’art portant à la réflexion critique pour sensibiliser la communauté éducative à la surconsommation ou autre enjeu environnemental lors d’une journée portes ouvertes, une soirée théâtre ou une rencontre de parents.

• Langues : Rédiger un texte argumentatif sur un enjeu socioenvironnemental actuel et écrire une lettre collective à la personne députée de votre municipalité pour faire valoir vos intérêts.

• Science et technologie : Faire un rallye d’observation de la biodiversité à proximité de l’école, puis identifier et mettre en place des pistes de solution pour protéger les animaux (nichoirs, jardins pour les pollinisateurs, abris pour couleuvres, etc.).

• Univers social : Organiser un débat autour d’enjeux qui touchent l’aménagement du territoire, l’environnement et la société (sécurité alimentaire, réfugiés climatiques, mobilité durable, accessibilité à l’eau potable, etc.)