Le trouble développemental du langage, c’est quoi?

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Invisible mais bien réel, le trouble développemental du langage (TDL) touche environ 7,5 % des enfants au Québec[1]. Dans cet article, on déconstruit les mythes liés à ce trouble, on découvre ses impacts concrets sur la vie quotidienne et pourquoi il est si peu connu. C’est le premier pas pour mieux comprendre et mieux soutenir les enfants vivant avec le TDL.

Qu’est-ce que le trouble développemental du langage (TDL)?

Définition

Le trouble développemental du langage (TDL), auparavant appelé dysphasie, est un trouble neurodéveloppemental persistant qui affecte à la fois l’expression et la compréhension du langage sans que la cause ne soit liée à une déficience ou à une autre condition. Son atteinte est variable, pouvant aller de légère à sévère. Le TDL touche différentes phases du langage.

Tableau des éléments touchés par le TDL.
Source des informations : Regroupement TDL Québec. (s.d.). Trouble développemental du langage. (URL)

Mais ce trouble affecte bien plus que le langage. Le TDL a des conséquences sur la vie personnelle, sociale, scolaire, la santé mentale et même le parcours professionnel.

Le saviez-vous
  • 1 enfant sur 14 vit avec un TDL.
  • Sur 4 personnes vivant avec un TDL, 3 sont des garçons.  
  • Les enfants ayant un TDL sont 3 fois plus susceptibles de rencontrer des difficultés d’apprentissage.
Source des données : Regroupement TDL Québec. (s.d.). Le TDL en chiffre. (URL)  

Le TDL et les troubles associés

Le TDL ne vient pas toujours seul. Il est souvent accompagné d’autres troubles, appelés comorbidités. En voici quelques exemples. 

  • Trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) : un enfant peut avoir du mal à maintenir son attention, à s’organiser et à réguler son impulsivité.
  • Trouble développemental de la coordination (TDC) : autrefois appelé dyspraxie motrice, il affecte la coordination des mouvements, rendant l’écriture et d’autres tâches motrices plus difficiles.
  • Trouble du son de la parole : auparavant nommé dyspraxie verbale, il touche la production des sons, rendant la parole moins fluide et compréhensible.

Démystifier le TDL

Certains mythes persistent autour du TDL, ce qui peut nuire à la compréhension du trouble et à l’accompagnement des enfants concernés. Voici quelques idées reçues à déconstruire.

Un tableau montrant des mythes et des faits liés au TDL.

Il est parfois difficile de comprendre pourquoi un enfant présentant des difficultés au niveau du langage rencontre aussi des obstacles dans ses apprentissages. Le TDL peut en effet affecter des aspects tels que l’organisation des idées, la mémorisation des consignes ou encore la compréhension des notions abstraites. Malgré un suivi en orthophonie, certaines difficultés persistent, ce qui peut être frustrant pour l’enfant et son entourage.

Pourquoi le TDL demeure-t-il si peu connu?

Un élément important à savoir est que ce diagnostic a changé de nom à plusieurs reprises au fil des années. Ces changements de noms fréquents ont rendu sa reconnaissance et sa compréhension plus complexes. Aujourd’hui, grâce aux avancées scientifiques, nous disposons d’une meilleure vision du trouble, ce qui permet d’accompagner plus efficacement les enfants qui en sont atteints.

Bien qu’il y ait 7,5 % de la population (environ 650 000 personnes au Québec) qui soit touchée par le TDL, ce trouble reste peu ou mal connu du grand public[1]

Plusieurs raisons expliquent cela.

  • Un manque de sensibilisation : contrairement à d’autres troubles comme le TDAH ou la dyslexie, le TDL est moins médiatisé et abordé dans les formations éducatives.
  • Un changement fréquent de terminologie : auparavant appelé dysphasie, puis renommé TDL, ce trouble a subi plusieurs modifications de nom, ce qui a compliqué sa reconnaissance et son identification.
  • Une difficulté à poser le diagnostic : les manifestations du TDL sont variées et peuvent être confondues avec d’autres troubles, retardant parfois sa prise en charge.
  • Un manque de ressources spécialisées : le nombre de professionnels spécialisés en orthophonie ou en neuropsychologie est limité, ce qui peut rendre l’accès au diagnostic et aux interventions plus difficiles.

Il est essentiel de continuer à informer et à sensibiliser les parents, les enseignants et les intervenants afin d’améliorer la reconnaissance et la compréhension du TDL. Plus nous en parlons, mieux nous pourrons accompagner les enfants comme Anthony vers la réussite. 

Collaborateurs

Cet article a été écrit en étroite collaboration avec TDL Lanaudière, un organisme qui accompagne les personnes ayant un trouble développemental du langage (TDL) ainsi que leurs familles, leurs proches et les intervenants.

Consultez le Regroupement TDL Québec pour découvrir les organismes dans votre région. 

Références