Comment accueillir les aspirations professionnelles de son enfant avec ouverture d’esprit

Chronique
Mireille Moisan

Mireille Moisan

Mireille Moisan est conseillère d’orientation au Séminaire Sainte-Marie de Shawinigan et chargée de projets et inspectrice pour l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec. Madame Moisan exerce en milieu scolaire depuis près de 20 ans et pour l’OCCOQ depuis plus de 10 ans. Elle a collaboré à plusieurs projets dans le domaine de l’orientation, notamment à la rédaction du Guide de pratique – Orientation en formation générale des jeunes de l’OCCOQ, à l’élaboration des apprentissages essentiels en orientation du MEQ et à plusieurs articles et entrevues journalistiques en lien avec l’orientation.

Également répondante pour les parents du Québec sur le site Espace parents, Madame Moisan est reconnue pour son ouverture d’esprit, son authenticité et son engagement profond envers les jeunes et envers la profession.

Très tôt, les enfants aiment s’identifier à des métiers ou des professions qui les interpellent ou qui leur sont familiers. Ainsi, ils se projettent facilement dans des emplois de policier, de pompier ou d’infirmier, ou encore se voient parcourir l’univers et s’envoler vers les étoiles. Il leur arrive même de s’identifier à des artistes de renom ou à des personnalités médiatisées! 

Le plus souvent, quand les enfants sont en bas âge, ces projets font sourire et attendrissent les parents. Il en est tout autrement quand ces jeunes grandissent et que les projets d’avenir se concrétisent, notamment à l’adolescence…

Comment accueillir les aspirations professionnelles de son enfant avec ouverture d’esprit

Des craintes qui sont normales

L’étape du « choix de carrière » en est une particulièrement sensible pour les parents, puisqu’ils doivent souvent composer avec des sentiments de toutes sortes, allant de la surprise à l’inquiétude, en passant parfois par l’incompréhension la plus totale! Plusieurs peurs habitent les parents et nourrissent leurs appréhensions : insécurité financière, conditions de travail instables, éloignement, choix inusité du jeune, etc. 

Ces peurs sont normales chez les parents et le plus souvent motivées par l’amour pour leur enfant. Car c’est un fait bien établi : les parents veulent ce qu’il y a de mieux pour leur progéniture et souhaitent surtout leur éviter de « mauvaises » décisions, des parcours difficiles ou encore des souffrances qu’ils jugent inutiles.

Pour alléger ces craintes…

Adopter certaines attitudes peut aider les parents à bien accueillir les aspirations professionnelles de leur jeune et faire en sorte que cette expérience soit profitable pour les deux parties. 

Reconnaître et écouter : reconnaître ses propres peurs et inquiétudes est une première étape qui aide à prendre conscience de la source des appréhensions face au choix du jeune et à mieux les exprimer. Admettre que son choix suscite des émotions partagées est un premier pas vers une discussion plus ouverte avec le jeune, qui permettra d’échanger avec lui et de chercher à comprendre, sans juger, les raisons qui motivent son choix. 

Dédramatiser et faire preuve d’ouverture d’esprit : qu’on se le dise une fois pour toutes, le « choix parfait » n’existe pas! Peu importe le choix du jeune, il s’agit d’une expérience – la sienne – et par cette expérience, il apprend à se connaître et à prendre des décisions de manière autonome. Il est important de tolérer une certaine part 
d’incertitude et surtout de garder en tête qu’aucun choix n’est définitif, et que le système scolaire ET le monde du travail reconnaissent les cheminements variés. 

Parler de projets (au pluriel) plutôt que d’UN choix (au singulier) : c’est une grande source d’anxiété pour un jeune de penser qu’il doit faire un « choix pour la vie », alors que ce n’est plus la réalité d’aujourd’hui. Autant dans les études qu’au travail, les possibilités se multiplient et il faut choisir entre différentes spécialités ou perfectionnements. Ces parcours variés sont normaux et sains pour le développement vocationnel de tout individu. 

Encourager l’exploration : prendre le temps d’accompagner son enfant dans son exploration est souvent très révélateur et rassurant pour le parent, qui peut ainsi découvrir ce qui attire son jeune, apprendre à mieux le connaître, explorer des domaines méconnus, se rassurer quant aux programmes et à l’institution choisie, et parfois défaire certains préjugés à l’égard de programmes de formation. 

Demander du soutien : il est normal de ne pas avoir toutes les réponses et le parent n’a pas à agir comme un expert en information scolaire ou en orientation. Heureusement, de l’aide existe! Le conseiller d’orientation est une ressource importante pour accompagner le jeune et ses parents tout au long du parcours. Il ne faut pas hésiter à encourager le jeune à le consulter. Ce professionnel saura également soutenir les parents tout en respectant la confidentialité de ses échanges avec le jeune de plus de 14 ans.

Le saviez-vous

Pour aider les parents du Québec à mieux comprendre l’orientation et à accompagner leur jeune dans cette belle aventure, l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec a conçu Espace parents qui s’adresse aux parents désirant s’outiller pour mieux accompagner leur jeune dans son orientation scolaire et professionnelle.