Mon enfant ne veut pas aller à l’école

Chronique
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Julie R -Bordeleau

Maman à la maison d'une famille militaire de 4 garçons, dont trois fréquentant l’école anglophone, Julie R-Bordeleau est consultante en éducation et auteure. Ses activités professionnelles sont dédiées aux adultes qui éduquent les enfants afin de les accompagner dans le développement de leur plein potentiel.

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« Maman, je ne veux pas aller à l’école demain. » est une phrase qui revient fréquemment le soir alors que je borde mon petit troisième. Mon cœur de maman est triste à l’idée de savoir que la dernière chose à laquelle il pense avant de s’endormir est de ne pas vouloir quelque chose pour la journée à venir. Je lui fais la bise, le rassure et le réconforte en lui disant de passer une belle nuit. J’essaie d’avoir confiance dans le fait que « la nuit porte conseil » et qu’il aura tout oublié le lendemain.

L’expérience scolaire

Pour plusieurs enfants, l’école n’est pas une partie de plaisir. Ils doivent relever des défis chaque jour pour apprendre, oui, mais aussi pour faire leur place dans ce monde. Certains peuvent ne pas aimer l’école pour différentes raisons. Ils peuvent être anxieux, ne sachant pas ce que la journée à venir leur réserve. D’autres peuvent avoir vécu une expérience ou une émotion qu’ils n’ont pas du tout aimée. Dans ces moments-là, il est essentiel de poser une question toute simple : pourquoi?

La raison

Lorsque mon enfant refuse d’aller à l’école, je m’assure de créer des moments propices à la discussion, en m'arrêtant et en prenant le temps de l’écouter (ce qui n’est pas évident lorsque le refus se passe tout juste avant de partir pour l’école). Nous pouvons changer d’endroit, prendre de grandes respirations, boire un verre d’eau ou faire quelque chose de calme qui nous plaît (ex. : aller sur le lit de mon fils ou nous bercer). Je souhaite qu’il se sente à l’aise de se confier. J’accueille ce qu’il me dit avec ouverture en montrant un intérêt certain pour ce qu’il vit et en lui posant des questions pour tenter de voir ce qui a pu se passer ou ce qu’il a peur qu’il se passe.

Parfois, la discussion ne me permet pas de mettre le doigt sur le bobo. C’est alors que je contacte l’enseignante ou l’enseignant de mon fils pour discuter et trouver ensemble ce qui peut causer cette réticence. Il n’est pas rare que ce soit une question d’amis, de querelle ou de sentiment de rejet qui soit au cœur de ce malaise chez mon fils.

Des pistes de solution

Sachant la ou les raisons qui se cachent derrière le refus d’aller à l’école, vient alors le moment pour moi d’être créative. Selon la situation, je réconforte mon enfant, le rassure, dédramatise ce qui est arrivé, lui partage ma vision des choses, lui rappelle ce qu’il aime de l’école, etc. 

Mon but premier est d’être là pour lui et de lui montrer que je comprends ce qu’il ressent. Je lui explique que c’est normal de ne pas toujours se sentir bien. Je l’outille pour qu’il puisse affronter ses craintes et relever ses défis seuls, tout en lui faisant voir le positif dans tout ça.

Une occasion de grandir

Qu’on soit grand ou petit, nous devons apprendre à composer avec les aléas de la vie, à prendre notre place et à voir les choses sous différents angles. L’école est un endroit où notre enfant doit le faire chaque jour. Personne n’a dit que ça allait être facile! Nous avons tous une expérience de la vie scolaire différente. Comme parent, c’est important pour moi d’éviter de projeter sur mon enfant les inquiétudes qui viennent de ma propre histoire scolaire. Nous devons faire confiance à la force tranquille de notre enfant afin qu’il écrive la sienne à sa façon.

Je crois sincèrement que les épreuves que nous vivons ont leur raison d’être. Elles nous permettent de grandir, d’évoluer vers une meilleure version de nous-mêmes si nous acceptons de relever le défi qu’elles posent.  

N.B. : Si, malgré tous vos efforts, votre enfant refuse catégoriquement d’aller à l’école, je vous invite à échanger avec l’école en toute vulnérabilité et en toute bienveillance. Vous pouvez aussi aller chercher une aide extérieure si la situation venait à persister. C’est une question de bon développement et d’épanouissement de votre enfant, mais aussi de bien-être mental. En adoptant ce comportement, votre enfant vous parle. Vous en êtes l’expert, à vous de décoder son message secret!