Dans les années où j’étais enfant (ça commence à faire longtemps!), il n’y avait qu’un seul ou deux écrans dans la maison, et c’était un gros meuble dans le salon, bien trop gros pour être transporté un peu partout comme nous le faisons avec nos appareils mobiles d’aujourd’hui. Pourtant, déjà à cette époque, certains parents s’inquiétaient des ravages que ferait la télévision sur le développement de leurs enfants.
Depuis l’arrivée des téléphones et des tablettes dans notre quotidien, cette inquiétude prend une autre forme. D’abord enthousiasmés par le côté pratique et divertissant de ces outils de télécommunication, nous sommes aujourd’hui une majorité de parents qui constatons les risques qu’ils comportent :
- la cyberdépendance,
- la cyberintimidation,
- la cyberpornographie,
- les prédateurs sexuels sur le Net,
- etc.
Des études commencent également à confirmer les risques que comportent de trop longues heures devant les écrans pour la santé physique :
- les problèmes liés à une mauvaise posture;
- les troubles oculaires (myopie);
- la sédentarité, elle-même menant à d’autres problèmes de santé physique, tels que le surpoids ou l’obésité;
- le manque de sommeil.
Et il suffit d’avoir été en présence d’une personne accordant plus d’importance à son écran qu’aux individus présents autour d’elle pour réaliser à quel point ces appareils peuvent influencer nos relations sociales.
Comme ces engins sont là pour rester, et qu’ils comportent aussi leur lot d’avantages et de bienfaits (socialiser grâce à eux durant la pandémie a été une forte preuve de leurs bienfaits), comment les parents peuvent-ils favoriser une saine utilisation au sein de leur domicile? Voici mes petites idées de psy à ce sujet… (ce sont mes idées de maman, également!) :
- Instaurer des moments sans écrans (ex. : repas en famille, nuit, jeux et sports).
- Développer d’autres intérêts chez les enfants, particulièrement pour des activités valorisantes (ex. : sports, musique…).
- Même si personne n’est parfait, tenter d’être soi-même un modèle de saine utilisation des écrans en privilégiant les gens qui sont devant soi avant notre écran (ex. : quand on est au parc avec son enfant, quand on va le chercher au service de garde, quand on mange en famille, etc.).
- Gérer les notifications, parfois dérangeantes quand on utilise l’écran pour travailler ou quand on socialise avec quelqu’un en chair et en os (ex. : mettre son téléphone portable en mode « ne pas déranger »), et présenter cette fonction à nos enfants et adolescents.
- Tenir un journal de bord de son temps d’utilisation.
- Télécharger une application créant un délai de 10 secondes avant l’ouverture de n’importe quelle application afin d’éviter de consulter l’écran par réflexe, sans vraiment réfléchir.
- Dire aux enfants qu’une plus grande liberté de temps d’écran s'acquiert au fur et à mesure qu’ils prouveront qu’ils les utilisent avec maturité (ex. : lorsqu’ils font leurs autres routines sans les négliger au profit des écrans, lorsqu’ils acceptent d’éteindre lorsque nécessaire, etc.).
- Éduquer les enfants sur les risques des écrans, sans leur faire un discours moralisateur ou qui tente de les diaboliser. Parce que ces appareils mobiles ont aussi leur côté formidable, n’importe quel jeune trouvera que le discours de son parent n’est pas crédible s’il ne parle que des aspects négatifs des écrans… et il risque alors de complètement rejeter ce discours, bien qu’il puisse comporter de sages conseils.
Ces quelques recommandations ne sont pas parfaites, et elles ne permettront pas d’atteindre le risque zéro… mais elles sont un pas dans la bonne direction, vers une plus saine utilisation des écrans.