Le plagiat est un enjeu qui touche de nombreux enseignants. Avec la facilité qu’offre le copier-coller, la tentation de tricher est parfois trop grande pour les élèves. Alloprof vous propose quelques astuces afin de sensibiliser les élèves à l’importance de l’intégrité académique (surtout à l’ère de l’intelligence artificielle), tout en leur offrant des trucs pour apprendre à citer et à tirer le maximum de leur créativité.
Au secondaire, il n’est pas trop tôt pour débuter une réflexion sur la transparence, car les conséquences d’un manquement à l’intégrité académique sont prises très au sérieux aux études postsecondaires.
Afin de favoriser cette prise de conscience, vous pouvez essayer ces pratiques avec vos élèves :
Mettez l’accent sur les bienfaits de réaliser les tâches par soi-même.
Rappelez aux élèves que le plagiat est une violation du droit d’auteur et de l’honnêteté intellectuelle.
Faites comprendre à vos élèves l’importance de citer leurs sources et de donner le crédit approprié aux auteurs et aux créateurs.
Expliquez-leur que les sources servent à soutenir leurs arguments et à donner de la crédibilité à leurs travaux.
Aidez vos élèves à bâtir une bonne bibliographie, ainsi qu’à améliorer leurs compétences de recherche et de rédaction.
Favorisez un dialogue ouvert et bienveillant avec vos élèves en créant un climat de confiance et de respect mutuels tout en précisant vos attentes.
Motivez-les à faire preuve de courage et de responsabilité si jamais ils se retrouvent dans une situation de plagiat. L’école est un endroit pour apprendre de ses erreurs et rebondir après un échec.
Soulignez la voix unique de chaque élève et les idées précieuses qu’ils ont à partager en les aidant à développer leur confiance.
La raison principale qui motive les élèves à ne pas tricher est l’intérêt pour l’apprentissage. En ce sens, vous trouverez ici quelques suggestions pour rendre les devoirs plus motivants tout en décourageant le plagiat chez vos élèves :
Encourager les projets qui font appel à la créativité, à la pensée critique et à l’originalité.
Proposer des travaux qui s’appuient sur des sources primaires et des événements récents ainsi que des projets où la touche personnelle des élèves est mise en valeur.
Assigner des projets par étapes qui impliquent des plans, des notes de recherche et des ébauches, ainsi que des explications de vive voix (ou sur papier en classe).
Pour éviter la zone grise qui distingue collaboration et plagiat par collusion, vous pouvez encourager vos élèves à faire des travaux de réflexion collective tout en précisant que la rédaction devra être individuelle.
Encourager l’inclusion d’un minimum obligatoire de sources dans leurs travaux.
Faire pratiquer aux élèves de bonnes façons de paraphraser les propos d’autrui en citant correctement les sources. Cet acquis leur sera utile pour le reste de leur parcours scolaire.
En tout temps, il est essentiel de rappeler aux élèves qu’ils peuvent vous contacter s’ils sont bloqués ou s’ils n’ont pas compris ce qu’ils doivent faire.
Avec l’avancement des outils de génération de texte, il devient impératif pour les enseignants (en suivant les lignes directrices de leur établissement éducatif à ce sujet), de prendre des mesures pour prévenir le plagiat lié à l’intelligence artificielle chez leurs élèves. Voici quelques conseils qui pourraient vous être utiles :
Si vous encouragez les élèves à utiliser l’IA pour certains travaux ou leur permettez de le faire, exposez clairement vos attentes en indiquant les consignes à respecter, par exemple :
préciser la démarche employée : indiquer les questions posées et les instructions données à l’IA, idéalement à l’aide de captures d’écran;
indiquer les raisons pour lesquelles ils ont fait appel à l’IA (faire un remue-méninges pour s’en inspirer, en apprendre davantage sur un sujet, améliorer sa compréhension d’un contexte, résumer un article, vulgariser une notion, trouver des tournures de phrases, etc.).
inclure une annexe des sources bibliographiques qui valident et appuient les faits, notions et statistiques exposés par l’IA;
encadrer de guillemets tous les extraits de textes générés par l’IA et repris tels quels (copier-coller);
citer entre parenthèses, dans le texte, l’IA générative ou le robot conversationnel lors d’une citation directe ou d’une paraphrase;
ajouter la référence complète dans la bibliographie;
etc.
Inspirez-vous de ce spectre dont l’une des extrémités consiste en des travaux scolaires faits en totalité par l’IA, et l’autre en des textes faits entièrement par l’élève, avec plusieurs cas de figure et des nuances entre ces deux opposés. Cette échelle vous permet de vous positionner par rapport à ce qui est acceptable et inacceptable dans certains contextes pour votre classe.
Rappelez à vos élèves que l’IA n’est pas une source académique ni une source meilleure que Wikipédia (voire pire).
Sensibilisez vos élèves aux enjeux posés par les imprécisions et les biais des robots conversationnels. L’intelligence artificielle générative représente une vision particulière du monde, en s’appuyant sur un ensemble de données de textes rédigés principalement en anglais par des hommes blancs occidentaux.
Rappelez à vos élèves que l’exploration et le partage de leurs expériences vécues, de leurs origines culturelles et de leur vision du monde sont cruciaux pour leur éducation, ce qui ferait défaut dans un texte écrit par une machine.
Montrez aux élèves des exemples qui comparent des textes écrits par des robots conversationnels versus des humains. Bien qu’une IA imite la voix humaine, ses propos manquent de naturel et de spontanéité. Bref, les textes créés par l’IA sont assez robotiques, neutres et génériques. Vous pourriez débattre du sujet suivant : « Si vous receviez une lettre d’une personne que vous appréciez, comment réagiriez-vous si vous apprenez que les phrases ont été dictées par l’IA et non pas par leur cœur? ». Une raison de plus de privilégier l’écriture créative humaine!