Qu’on se le dise : bien peu de parents sautent de joie quand vient l’heure des devoirs. Après une journée de travail, on aurait envie de faire autre chose que ça.
Même si ça ne leur tente probablement pas plus que nous, j’ai l’impression que les mères ont encore souvent tendance à prendre toute cette responsabilité sur leurs épaules.

J’ai la chance d’avoir une conjointe enseignante.
En fait, il s’agit d’une chance pour mes enfants, autant que pour moi. De leur côté, ils ont toujours une maman qui déborde de stratégies pour les aider dans leurs apprentissages et, du mien, j’ai une conjointe qui a le réflexe de les assister avant que je ne passe à l’action pour le faire.
Je ne sais pas si elle prend le leadership des devoirs et leçons parce qu’elle est une maman, ou parce qu’elle est prof. Peut-être qu’elle le fait pour les deux raisons!
Au début, je n'ai pas pu me retenir : je l’ai regardée aller, admiratif.
Je la trouvais bien meilleure que moi dans ce domaine et, pour tout vous dire, je ne mourais pas d’envie de m’imposer et de prendre sa place. J’étais moins compétent qu'elle, je le savais, et de toute façon, je n’avais pas envie de me lancer dans cette tâche.
Alors pendant qu’elle s’affairait aux devoirs, je rangeais les boîtes à lunch, je préparais le souper, je mettais de l’ordre dans la maison, je faisais l’horaire d’autobus et du service de garde que j’envoyais aux responsables, etc. Ce n’était pas si mal, et les tâches étaient bien réparties!
Mais j’ai fini par me demander si je n’étais pas en train de passer à côté d’un petit quelque chose…
Je me suis rendu compte que j’en perdais des bouts…
Mon plus vieux évoluait très rapidement, académiquement parlant. Les mots, les chiffres, la logique : son cerveau était en ébullition et moi, je n’étais qu’un simple spectateur de cette importante étape.
J’ai donc commencé à m’intéresser davantage à ses devoirs et leçons.
Pas parce que ça m’attirait beaucoup plus qu’avant.
Pas parce que je croyais être aussi bon que ma conjointe.
Simplement parce que je suis un parent à part entière et que je voulais être partie prenante de cette étape de son développement.
Maintenant, je sais ce qu’il y a dans le duo-tang rouge et dans le vert, et comment se déroule sa semaine à l’école. Je m’y suis intéressé parce que ça me concernait autant que ça concerne maman.
Aujourd’hui, je supervise les devoirs et leçons à l'occasion.
La grande majorité du temps, je ne suis pas gêné de vous avouer que c’est encore ma conjointe qui s'en occupe puisqu’elle le fait avec brio.
Toutefois, je comprends mieux ce qu’elle fait et je tends davantage l’oreille.
J’observe beaucoup plus qu’avant.
Et je l’admire encore plus.
Puis, à n’importe quel moment, je suis prêt à prendre la relève et je le fais avec plaisir, sans me sentir déboussolé.
Maintenant, il me semble que ce serait au tour de ma conjointe de me regarder préparer les repas pour être capable de me remplacer, sans se sentir déboussolée…
Ou alors, tout comme moi, elle préfère s’intéresser, mais demeurer surtout admirative!