Zone d’entraide

FraiseFiable9590

Bonjour,

j'ai besoin de remettre un travail aujourd'hui qui compte pour beaucoup.Je suis stresser et la question est celui-ci : expliquez l'analyse que fait Descartes sur le morceau de cire. Je ne comprend pas le text et je n'ai aucune idée quoi écrire

Sarah G

Bonjour Fraisefiable9590,

Il est vrai que les textes de Descartes (ou les textes philosophiques en général) peuvent paraître complexes. Voici ma stratégie pour les comprendre et pour rédiger ton texte :

1) Réaliser un découpage du texte en sections. Ici, on peut suivre le fil des paragraphes.

2) Annoter le texte et dégager les idées principales et secondaires dans la marge. Puisqu'il s'agit d'un texte difficile, essaie de faire des phrases courtes qui résument bien chaque section.

3) Faire un plan de rédaction selon les informations trouvées à l'étape 2.

Je ferai un peu les étapes 1 et 2 avec toi, mais il te faudra les approfondir :)

a) Passage 1 (on pourrait l'appeler l'introduction et l'état initial de la cire) «Commençons par la considération des choses les plus communes»(...) jusqu'à «se rencontrent en celui-ci»

• Qu'est-ce que ce passage évoque ? On parle des corps, puis de «quelqu'un en particulier». Cela annonce que l'analogie du morceau de cire s'appliquera aux Hommes. Puis, on évoque pour la première fois le morceau de cire.
• Comment le morceau de cire est-il décrit dans ce paragraphe ? Observe bien la description. De quel type de description s'agit-il ? Sur quoi est-elle basée ? Est-elle objective ou subjective ?

b) Passage 2 (la cire et le feu) : «Mais voici que (...) on l'approche du feu» jusqu'à la fin du paragraphe.

• Ici, Descartes décrit le changement physique de la cire (solide à fondue). Il pose alors une série de questions et détaille son raisonnement. Voici les questions clés à relever :
• «La même cire demeure-t-elle après ce changement? Il faut avouer qu'elle demeure; et personne ne le peut nier» ; ici, on a l'idée que même si l'apparence est changée, l'objet, le «corps» est le même ; c'est encore de la cire.
•  Descartes se met alors à repenser aux observations faites au paragraphe 1 et en vient à la conclusion suivante : «(...)la cire n'était pas ni cette douceur du miel, ni cette agréable odeur des fleurs, ni cette blancheur, ni cette figure, ni ce son, mais seulement un corps qui un peu auparavant me paraissait sous ces formes, et qui maintenant se fait remarquer sous d'autres». En d'autres mots, il réalise que le corps est muable, qu'il peut changer. Par extension, ce qui est observé ne forme pas un critère absolu dans la définition d'une chose, puisque l'apparence peut changer et la chose peut quand même rester la même.
• À la fin du paragraphe et de cette section, nous avons la phrase clé suivante : « (...)et par conséquent cette conception que j'ai de la cire ne s'accomplit pas par la faculté d'imaginer.» Ici, Descartes réalise que sa conception (sa manière de le concevoir, sa perception) est basée sur des observations et non sur son imagination (puisqu'il conçoit à la base la cire grâce à des informations captées par ses sens).

c) Passage 3 : l'extension et la conception de la cire : «Qu'est-ce maintenant que cette extension? (...) à «et dont elle est composée».

Ici, on a affaire à un passage assez dense, qui contient un fil de pensée difficile à naviguer. Regardons-le ensemble :

• L'extension ici, c'est à prendre dans le sens de «jusqu'où peut-on aller jusqu'à une limite». Il prend alors l'exemple de la cire fondue et dit que plus elle fond, plus elle s'étend. Il a alors le raisonnement suivant :

Cire dure ; certaines qualités (par. 1)

Cire fondue un peu ; d'autres qualités qu'il ne connaissait pas avant

ALORS, si la cire a le potentiel de fondre encore plus (extension), cela veut dire qu'elle a potentiellement d'autres qualités qui sont inconnues (à Descartes), puisqu'elle n'est pas encore fondue à ce point-là. Puisqu'elle n'est pas encore fondue jusqu'à ce point, les détails ne sont pas perceptibles par les sens ET ils sont inimaginables : «Il faut donc que je tombe d'accord, que je ne saurais pas même concevoir par l'imagination ce que c'est que cette cire».

• Pourquoi ? Descartes utilise l'idée de l'extension pour signifier que si la cire a un potentiel de fondre encore plus que ce qu'il connaît, le cerveau ne peut pas l'imaginer. La définition de «cire» est alors un concept, tandis que l'observation et l'imagination sont des représentations : «Mais ce qui est à remarquer sa perception, ou bien l'action par laquelle on l'aperçoit n'est point une vision, ni un attouchement, ni une imagination, et ne l'a jamais été, quoiqu'il le semblât ainsi auparavant, mais seulement une inspection de l'esprit (...) selon que mon attention se porte plus ou moins aux choses qui sont en elle, et dont elle est composée».

d) Passage 4 (ici, je regroupe les 3 derniers paragraphes) ; application de l'exemple de la cire à l'humain :

• Ici, Descartes constate «comment (s)on esprit a de faiblesse», c'est-à-dire qu'il dit qu'on a tous tendance à constater les choses selon leur apparence ou selon une observation. Il donne l'exemple des hommes : «d'une fenêtre des hommes qui passent dans la rue, à la vue desquels je ne manque pas de dire que je vois des hommes, tout de même que je dis que je vois de la cire; et cependant que vois-je de cette fenêtre, sinon des chapeaux et des manteaux, qui peuvent couvrir des spectres ou des hommes feints qui ne se remuent que par ressorts?».

Il voit des habits et se dit que ce sont des hommes, même s'il se pourrait que ce ne soient pas des hommes en dessous. On parle alors d'une déduction basée sur des observations.

• Le paragraphe suivant revient sur la faculté de réfléchir au-delà de ce qui est seulement observable. Selon Descartes, il s'agit d'une qualité propre à l'humain. «quoiqu'il se puisse encore rencontrer quelque erreur dans mon jugement, je ne la puis concevoir de cette sorte sans un esprit humain».
• Dans le dernier paragraphe, Descartes applique alors ce même raisonnement/questionnement à son propre esprit : «Car si je juge que la cire est, ou existe, de ce que je la vois, certes il suit bien plus évidemment que je suis, ou que j'existe moi-même, de ce que je la vois. Car il se peut faire que ce que je vois ne soit pas en effet de la cire; il peut aussi arriver que je n'aie pas même des yeux pour voir aucune chose; mais il ne se peut pas faire que lorsque je vois, ou (ce que je ne distingue plus) lorsque je pense voir, que moi qui pense ne soit quelque chose».

C'est à ton tour de bien analyser le dernier paragraphe et de déchiffrer le lien établi entre l'histoire de cire et la perception de l'esprit! :) Tu es capable !

J'espère que mes explications te permettront de mieux comprendre le texte. Elles ne sont pas complètes, donc tu ne pourras pas les utiliser comme telles dans ton analyse. Néanmoins, tu pourras te baser sur mes explications afin de mieux comprendre l'ensemble du texte. Porte une attention particulière aux mots choisis, aux images créées, aux figures de style et aux procédés utilisés. Essaie de creuser plus profondément le lien entre observation et imagination et ce qu'est la conception de l'esprit.

Bon travail ! :)

Sarah G

CuivreDelta1927

Salut FraiseFiable!

Merci d'avoir utilisé la Zone d'Entraide pour ta question!

D'abord, je n'ai jamais lu le texte dont tu parles. Par contre, je te dirais de regarder les actions de Descartes: que fait il sur dit morceau de cire (actions)? Qu'est-ce qu'il observe, puis, à quelle conclusion arrive-t-il? Que s'est passé au morceau de cire?

Finalement, pour pouvoir bien comprendre un texte, lis lentement, puis pose-toi des questions à propos du texte (histoire, personnages, etc). Pour les mots dont tu n'es pas trop certain(e) de la définition, cherche dans un dictionnaire. C'est normal de ne pas comprendre un texte du premier coup, juste relis le une autre fois! Tu aurais peut-être manqué quelques éléments. En tout cas, voici un lien qui en parle plus en détail: https://bit.ly/36ggFep

J'espère t'avoir aidé(e) d'une manière ou d'une autre, bonne chance pour ton travail! Tu peux y arriver :D

CuivreDelta