Comprendre le rôle du cerveau dans le trouble développemental du langage

Le trouble développemental du langage est un trouble neurologique qui touche plusieurs régions du cerveau. Le TDL affecte principalement les régions liées au langage, mais peut aussi impacter des fonctions essentielles que l’on appelle fonctions exécutives. C’est en fait un ensemble de processus cognitifs qui permettent de planifier, d’organiser, de prendre des décisions, de résoudre des problèmes, de contrôler ses impulsions et de réguler ses émotions. Ils agissent comme un chef d’orchestre qui permet d’organiser et d’exécuter des tâches.   

Lorsqu’il y a un TDL, les fonctions exécutives sont plus à risque d’être affectées et d’avoir un impact sur la réussite scolaire. Il est important de comprendre que le TDL est beaucoup plus qu’un trouble du langage. Il est nécessaire d’avoir une perception globale pour mieux soutenir l’enfant, l’accompagner et mettre en place différentes stratégies qui l’aideront dans son passage scolaire et sa transition vers la vie adulte. Lorsqu’on ne considère pas les fonctions exécutives, on risque une surcharge sur le plan cognitif. Cela peut avoir un impact significatif sur la réussite scolaire, l’adaptation sociale et le développement de l’autonomie.

Dans la tête de Léo

« Je suis dans mon cours d’histoire. Au tableau, je vois qu’il y a 3 travaux à faire, mais je n’arrive pas à comprendre par quoi commencer. Dans quel ordre devrais-je prioriser les tâches? Ça tourne dans ma tête. Je reste là, à regarder mon sac, à sortir mon cahier, puis à le ranger, comme si ça allait m’aider. 

Il semble y avoir un travail en équipe à faire. Les groupes se forment autour de moi. L’enseignante remplaçante me demande de me joindre à une équipe. Je n’ai jamais travaillé avec eux. Elle n’explique pas les choses comme mon prof habituel. On commence à travailler. Il y a trop de consignes. Je suis perdu. Tout le monde parle en même temps. J’ai une idée, mais au moment de la dire, j’hésite… Et si mon idée était nulle? Et si je me trompais? Je me force à écouter, mais un bruit de chaise qui tombe attire mon attention, je perds le fil. Mon cerveau commence à être plein, je me sens fatigué. C’est comme si ma tête était un labyrinthe avec des portes qui se fermaient sans prévenir. C’est la première période! Ouf! La journée va être longue.

Il est enfin 15 h 30, la cloche sonne. Je suis fier de moi, grosse journée, j’ai tenu le coup! Enfin, je rentre chez moi pour me reposer. Non! On annonce que mon autobus est annulé. Je ne sais pas quoi faire! Mon niveau d’anxiété est dans le tapis! Je vais exploser! »

• Les fonctions de planification et d’organisation sont mises à l’épreuve dès le début du cours de Léo : trois tâches à faire, mais impossible de prioriser, de structurer et de démarrer.  
• L’attention sélective est constamment sollicitée entre les consignes du professeur, le bruit ambiant et le travail d’équipe. Léo peine à rester concentré.  
• Léo ressent aussi les effets de l’inhibition, qui entrave sa spontanéité. Il a une idée, mais l’incertitude et le doute l’empêchent de la partager. Il se fige, redoutant de dire quelque chose de faux ou d’inapproprié.  
• Quant à sa mémoire de travail, elle est surchargée. Trop d’informations à traiter d’un coup, et certaines disparaissent avant même qu’il puisse les utiliser : trop de consignes en même temps, une idée chassée par un bruit inattendu. Il y a aussi une remplaçante qui déstabilise Léo.  
• L'élément imprévu de la journée met à rude épreuve la flexibilité cognitive. L’annulation de son autobus brise son schéma habituel. Il n’a pas eu le temps d’anticiper cet imprévu, et son stress explose.