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Plusieurs enjeux sont liés aux activités des territoires industriels. Certaines réalités, comme la pollution, la dégradation des sols et la surexploitation des ressources peuvent être rassemblées sous les enjeux environnementaux.
La délocalisation, de son côté, touche plutôt les enjeux économiques des territoires industriels.
L'industrialisation a apporté de nombreux avantages en transformant et en mécanisant la production des biens. Cependant, elle a aussi entrainé des conséquences négatives importantes pour l'environnement.
Avec l’augmentation rapide du nombre d'industries, la pollution industrielle fait son apparition. En effet, ces nouvelles usines rejettent des quantités importantes de polluants et de déchets. Les éléments suivants n'en sont que quelques exemples :
Les industries sont la plus importante source de pollution dans le monde et la pollution industrielle est une des formes de pollution les plus dangereuses. Elle entraine énormément de conséquences négatives non seulement pour les milieux naturels, mais aussi pour la santé des populations.
Les activités industrielles ont de nombreux impacts, comme :

Une accumulation de déchets toxiques et de pollution atmosphérique créée par les industries
La pollution atmosphérique se produit lorsque divers polluants sont libérés dans l’air. Ce type de pollution entraine des conséquences graves sur la santé des populations et sur l’environnement.
Il y a quelques sources de pollution atmosphérique d’origine naturelle, comme les incendies de forêt ou les éruptions volcaniques. Cependant, la source la plus importante de pollution atmosphérique reste les activités humaines, dont les activités industrielles.
Les activités industrielles rejettent énormément de polluants dans l’atmosphère. Cela est dû, entre autres, à l’exploitation et à l’utilisation des combustibles fossiles par les industries.
Un combustible fossile est une ressource naturelle non renouvelable qui dégage de l’énergie lorsqu’on la brule (charbon, gaz naturel, pétrole).
L’exploitation des combustibles fossiles est une des principales sources de pollution atmosphérique. De plus, ces polluants peuvent être transportés sur de longues distances par le vent, ce qui affecte des territoires situés à plusieurs kilomètres des sites industriels.

De la pollution créée par une centrale au charbon
En 2019, des scientifiques ont présenté des recherches qu’ils avaient faites avec des satellites capables de suivre la trajectoire des polluants atmosphériques. En suivant le trajet des particules fines, les scientifiques se sont rendus compte que celles-ci voyageaient encore plus loin que ce qu’ils avaient prévu. Ainsi, les émissions de particules fines (PM2,5) des pays comme la Chine ou l’Inde affectent la qualité de l’air jusqu’en Amérique.
La pollution atmosphérique entraine plusieurs problèmes.
La pollution atmosphérique entraine de graves conséquences sur la santé humaine, comme différentes maladies, un plus grand nombre d’hospitalisations et des décès prématurés. En 2019, l’OMS a identifié la pollution atmosphérique comme étant l’un des principaux dangers sur la santé des humains.
Environ 99 % de la population mondiale est exposée à la pollution atmosphérique dont le taux de polluants dépasse la limite recommandée par l’OMS[1]. L’exposition à la pollution atmosphérique peut entrainer l’apparition de plusieurs maladies, comme des accidents vasculaires cérébraux (AVC), des maladies pulmonaires chroniques (l’asthme), des maladies cardiovasculaires et même le cancer.
Le Centre international de recherche sur le cancer classe la pollution atmosphérique, particulièrement les particules fines, qu’on nomme PM2,5, comme l’une des principales causes du cancer.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), c’est environ 7 millions de personnes chaque année qui meurent à cause de la pollution atmosphérique[3]. En 2018, la pollution de l’air extérieur et intérieur par les combustibles fossiles a causé plus de 8 millions de morts prématurées. Cela représente 20 % des adultes décédés dans le monde entier[3]. La moitié de ces décès se trouve en Inde et en Chine.
Cette pollution raccourcit de 2 ans en moyenne l'espérance de vie des personnes[2]. Certaines régions du monde sont plus affectées que d’autres. L’Asie est le continent où la population est la plus touchée puisque son espérance de vie est réduite de plus de 4 ans contrairement à 8 mois en Europe.
De manière générale, les populations des pays en développement sont beaucoup plus touchées par les conséquences de la pollution atmosphérique que les populations des pays développés. Environ 89 % des décès prématurés causés par la pollution de l’air extérieur se produisent dans les pays en développement[4].
Ces pays ont souvent des lois et des règles environnementales moins sévères ou les autorités ont de la difficulté à les faire respecter. Les pays en développement sont souvent des pays très peuplés. C’est entre autres en raison de la quantité de travailleurs et de travailleuses disponibles que plusieurs industries décident de délocaliser leurs usines dans ces pays, ce qui contribue fortement aux problèmes de pollution.
L’Inde est un des pays les plus pollués et polluants au monde. En effet, 22 des 30 villes où la qualité de l’air est la plus dangereuse se trouvent dans ce pays en développement[5].
En 2023, la concentration moyenne des PM2,5 était de 10,9 fois plus élevée que ce que l’OMS recommande[6].
En 2019, la pollution atmosphérique a causé la mort d’environ 1,67 million de personnes dans le pays[7].

En 2019, New Delhi était la capitale la plus polluée au monde[6].
Au Canada, la majorité de la population est exposée aux polluants atmosphériques. La qualité de l’air est toutefois bien meilleure que dans plusieurs autres pays.
En 2023, la concentration moyenne de PM2,5 était 2,1 fois plus élevée que les recommandations de l’OMS[8].
Selon Santé Canada, la pollution atmosphérique a causé le décès prématuré de 17 400 personnes[9].
Même si la concentration de PM2,5 au Canada est relativement faible comparativement à d’autres pays, le pays reste un pollueur important. En 2018, il était classé comme 3e plus grand pollueur atmosphérique par habitant au monde[10].

La majorité des pays du monde dépasse la recommandation de l’OMS en matière de concentration moyenne de PM2,5. En 2023, seulement 7 pays ont respecté le taux recommandé, soit l'Australie, l’Estonie, la Finlande, la Grenade, l’Islande, l’île Maurice et la Nouvelle-Zélande.
La pollution causée par les activités industrielles contribue à faire augmenter l’effet de serre. En effet, une conséquence de l’exploitation et de l’utilisation des combustibles fossiles est l’émission d’une grande quantité de gaz à effet de serre (GES). Les GES émis par les activités humaines sont principalement le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et l’oxyde de diazote (N2O). Ces gaz retiennent une partie de la chaleur dans l’atmosphère.
L’exploitation des combustibles fossiles génère 75 % des émissions mondiales des GES et environ 90 % des émissions de CO2[11].
Depuis la période de l’industrialisation, les activités industrielles ont grandement fait augmenter les émissions de gaz à effet de serre, ce qui contribue en grande partie au réchauffement climatique.
Le réchauffement climatique entraine de nombreuses conséquences, comme :
une augmentation des journées de canicule,
des sécheresses intenses,
des feux de forêt,
des inondations,
le réchauffement des océans,
la fonte des calottes glaciaires (glacier),
des cyclones et des ouragans plus fréquents et de plus grande intensité.
Ces conséquences sur le climat ont ensuite un impact direct sur les écosystèmes et les populations humaines.
Elles entrainent la disparition d’espèces et donc le déclin de la biodiversité.
Elles aggravent la pénurie d’eau potable.
Elles augmentent les impacts des catastrophes naturelles (plus de pertes humaines et de dommages matériels).
Elles diminuent les rendements agricoles.
Elles accentuent la faim et la malnutrition dans le monde.
Elles augmentent la propagation de maladies.
Elles augmentent les déplacements de population.
Elles augmentent le nombre de décès.
La pollution atmosphérique est aussi responsable de l’augmentation du degré d’acidité des précipitations. Les pluies acides ont plusieurs conséquences négatives.
La pollution de l'eau se produit lorsque des polluants, comme des produits chimiques ou des microorganismes, se mélangent avec l'eau. Ces polluants rendent l’eau toxique pour les humains et les animaux. La pollution de l’eau entraine aussi d’autres conséquences sur l'environnement.
Une des conséquences de l'industrialisation est l'augmentation de la pollution de l'eau. Les industries génèrent beaucoup d'eaux usées qui ont été contaminées par différents produits chimiques, des métaux lourds ou d'autres substances. Souvent, cette eau n'est pas traitée correctement ou n’est pas traitée du tout. Même lorsque l'eau est traitée, le traitement lui-même n'est pas assez efficace pour éliminer les produits chimiques les plus nocifs. Ainsi, traitée ou non, l’eau cause des dommages à l’environnement lorsqu’elle est rejetée ou déversée accidentellement dans les cours d’eau.

Un tuyau d’égout rejette de l’eau polluée dans la mer
L'eau usée fait référence à l'eau contaminée par des polluants à la suite de l'action humaine.
Une autre facette du problème est l'élimination des déchets produits par les industries. En effet, les déchets peuvent être libérés au cours du processus de production, pendant l'utilisation d'un produit ou lorsqu'un produit est mis à la poubelle. Dans l'un ou l'autre de ces cas, des éléments toxiques s’accumulent dans les cours d’eau.

Des déchets sur les rives de la rivière Yamuna en Inde
La pollution de l'eau perturbe les écosystèmes aquatiques et cause de nombreux problèmes de santé pour les animaux et les plantes. Dans un écosystème aquatique, les animaux, plantes et bactéries interagissent les uns avec les autres. Par exemple, si un prédateur mange une proie contaminée, il pourrait être contaminé à son tour.
La contamination des cours d’eau par les eaux usées industrielles entraine différentes conséquences :
La pollution de l'eau a aussi des effets néfastes sur la santé humaine. La consommation d'eau contaminée peut entrainer des maladies. En 2015, une étude a estimé que la consommation d'eau contaminée avait entrainé 1,8 million de décès dans le monde[12].
L'eau contaminée est également la cause indirecte de nombreuses maladies. La consommation de poissons ou de mollusques vivant dans des eaux contaminées peut entrainer de sérieux problèmes de santé, tels que des maladies du foie et même le cancer[12].
En 2014, la ville de Flint, aux États-Unis, a connu une crise de l'eau dévastatrice dont les effets se font encore sentir aujourd'hui. Afin de faire des économies, la ville a décidé de changer de source d'approvisionnement d'eau, passant du Detroit Water and Sewage Department à la Karegnondi Water Authority. Entretemps, la ville a décidé d'utiliser la rivière Flint comme source d'eau.
La rivière Flint était connue pour être polluée. Elle a servi de décharge pour les déchets industriels de la ville pendant près de 100 ans. De nombreux citoyens et citoyennes ont exprimé leurs inquiétudes, mais les autorités municipales ont maintenu leur décision.
Après le changement, les quelque 100 000 habitants et habitantes de Flint ont remarqué que l'odeur, le goût et la couleur de l'eau indiquaient qu'il y avait un problème[13]. Les contaminants présents dans l'eau ont provoqué la corrosion des canalisations et l'infiltration de plomb dans l’eau.
La ville est revenue à sa source d'eau d'origine. Toutefois, les tuyaux d'alimentation ont été gravement endommagés. Il n’était plus possible de distribuer de l’eau potable à travers la ville et le gouvernement américain a déclaré un état d'urgence. Les habitant(e)s ont reçu pour instruction de ne pas utiliser l'eau de la ville, à moins qu'ils ne disposent d'un filtre capable de filtrer le plomb et d'autres contaminants.
La crise de l'eau a eu un impact dévastateur et durable sur la santé de la population de Flint. Le plomb a des effets permanents sur le cerveau. À la suite de la crise de l’eau, plus de la moitié de la population de Flint a affirmé avoir eu plus de problèmes de santé physique et/ou mentale[14].
Tout comme l’air et l’eau, les sols souffrent aussi des activités industrielles. La pollution de l'eau et la pollution de l'air entrainent plusieurs conséquences négatives sur la santé des sols. Les industries peuvent rejeter des polluants tels que des métaux lourds ou des produits chimiques toxiques qui s'infiltrent directement dans le sol ou qui se dispersent avec l’action des pluies. Ces substances :
La mauvaise gestion des déchets industriels, comme un entreposage non approprié ou un déversement illégal, contribue également à la contamination.
En plus d’être une des principales causes de la contamination des sols, les activités humaines peuvent aussi entrainer la dégradation des sols. Ce phénomène peut entrainer une diminution de la fertilité du sol, une diminution de la capacité des sols à retenir l'eau et les nutriments et une réduction de la biodiversité des plantes. Les sols dégradés sont moins capables de filtrer l'eau, de se régénérer et de soutenir les écosystèmes, ce qui peut avoir des impacts négatifs durables sur l'environnement et la société.
La déforestation est une autre activité ayant des impacts sur le sol, puisqu’elle enlève du sol des végétaux qui permettent de conserver l'eau de pluie qui alimente le sol. Il y a donc une érosion plus grande, ce qui entraine une diminution de la quantité de minéraux et de matières organiques présents dans le sol.
L'industrie joue un rôle important dans la dégradation des sols. Certaines pratiques de l'agriculture intensive nuisent à la santé des sols.

Récolte de l’orge
De la machinerie agricole est utilisée pour la récolte de l’orge dans un champ en Argentine.
Les champs où se pratique l’agriculture subissent souvent de l’érosion, que ce soit en raison de l’action du vent, de l’eau ou des pratiques agricoles. En perdant ainsi une partie des sols, l’agriculture devient moins productive, surtout que la partie supérieure des sols est souvent celle où il y avait le plus de vie et de nutriments.
La monoculture est une autre pratique répandue dans l’industrie agroalimentaire qui contribue à la dégradation des sols. Elle consiste à cultiver la même espèce de plante au même endroit année après année. Cette manière de cultiver épuise plus rapidement les nutriments du sol. Le sol a plus de difficulté à se régénérer naturellement, ce qui fait en sorte qu’il est plus fragile.
Des recherches sont réalisées depuis de nombreuses années pour développer des méthodes de conservation des sols. Ces méthodes visent principalement à prévenir l’érosion des sols, mais aussi à prévenir d’autres dommages, comme le compactage des sols. Ces méthodes sont de plus en plus mises en pratique dans le monde agricole. L’une d’entre elles est de faire en sorte de mettre des plantes sur toute la surface du champ. Le couvert de plantes est plus dense. Ainsi, le sol est mieux protégé que si les plantes étaient cultivées en rangée avec de la terre nue entre les rangs.
Le développement des industries a entrainé une augmentation de la production des biens. Pour produire plus de biens, les industries ont besoin de plus de matières premières, comme des minerais, du bois et du pétrole.
Le grand besoin en matières premières augmente les risques d’une surexploitation des ressources et de l’épuisement de celles-ci. Cette réalité est plus visible pour les ressources non renouvelables comme les minerais, le charbon et le pétrole. Elle concerne également les ressources renouvelables comme les forêts et les populations de poissons. En effet, si une ressource est exploitée plus rapidement que la vitesse à laquelle elle peut se renouveler, elle risque de s’épuiser elle aussi.
Les eaux qui entourent le continent africain sont l’habitat de nombreux poissons. Des pêcheurs bénéficient de cette ressource et la pêchent depuis très longtemps. Toutefois, depuis plusieurs années, des organisations dénoncent la surpêche et les bateaux qui viennent illégalement pêcher autour du continent. La surpêche a fait chuter la quantité de poissons disponibles. Dans plusieurs pays, la population dénonce qu’il y a de moins en moins de poissons alors que la pêche est leur moyen de subsistance. Les personnes ont alors de plus en plus de difficultés à répondre à leurs besoins en nourriture et à avoir un moyen de gagner leur vie.

Des bateaux de pêche à quai dans un port de Mauritanie
Les pertes causées par la pêche illégale près de la Gambie, de la Guinée, de la Guinée-Bissau, de la Mauritanie, du Sénégal et de la Sierra Leone s’élèvent à près de 2,3 millions de dollars par an[15]. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, plus de 300 000 emplois ont été perdus dans la région, toujours en raison de la pêche illégale[15]. Les conséquences humaines, économiques et environnementales sont donc très présentes. Toutefois, il reste un espoir de renverser cette tendance à l’aide d’ententes internationales qui amèneraient une meilleure gestion de la ressource.
La surpêche se produit lorsque la pêche est pratiquée de manière intensive et que le rythme de la pêche dépasse la capacité de renouvellement des ressources maritimes.
Les gouvernements jouent un rôle essentiel dans la protection de l'environnement contre la pollution industrielle. Ils peuvent imposer des lois qui règlementent la gestion des déchets et atténuent les effets de la pollution, tout en soutenant la croissance de ces industries.
Dans les années 1960-1970, les pays industrialisés ont mis en place les premières lois environnementales pour lutter contre la pollution industrielle. Le but des lois était d'imposer aux industries des normes strictes pour réduire les émissions de gaz toxiques et gérer leurs déchets dangereux de manière sécuritaire.
Au Canada, la loi canadienne sur la protection de l'environnement a été adoptée en 1999 pour protéger l'environnement et la population de la pollution industrielle. Cette loi favorise le développement durable des industries canadiennes. Elle établit des limites claires en ce qui concerne l'utilisation et la gestion des substances dangereuses, la pollution de l'air et de l'eau, l'émission de gaz à effet de serre ainsi que la gestion des déchets.
Le développement durable est un concept qui vise un développement fait dans le respect de l’environnement, de la population et de l’économie pour ne pas nuire aux besoins des générations futures.
Les industries peuvent adopter un certain nombre de solutions pour réduire les risques causés par la pollution industrielle sur l'environnement et la population. Le changement le plus important consiste à prévenir la pollution avant même qu'elle ne soit produite. Voici des exemples d'actions que les industries peuvent mettre en place.
La délocalisation est l’action de transférer les activités industrielles, comme des usines, dans un pays différent pour réduire les couts de production.

La délocalisation est un phénomène économique où une entreprise transfère soit ses activités industrielles ou encore ses services (comme son centre de services à la clientèle) d’un lieu à un autre. Cela peut être d’une région à une autre dans un même pays ou encore d’un pays à un autre. Le siège social de l’entreprise reste dans le pays d’origine. Ce sont les usines ou les centres d’appels qui sont déplacés vers un nouveau lieu.
La mondialisation a accéléré le déplacement des entreprises d’un lieu à un autre. Les entreprises multinationales sont souvent celles qui délocalisent leurs activités. Les pays dans le monde se font donc concurrence pour attirer les industries sur leur territoire. La présence d’industries sur un territoire soutient la création d’emplois et le développement économique, ce que recherchent les pays.
La délocalisation des entreprises est principalement motivée par la volonté de réduire les couts de production, notamment le cout de la main-d'œuvre. À certains endroits dans le monde, les travailleurs et travailleuses reçoivent des salaires plus bas. Se déplacer là où les salaires sont plus bas permet aux entreprises de baisser leurs couts de production et aide à augmenter leurs profits.
À l’automne 2023, le Bangladesh a augmenté le salaire minimum des travailleurs du textile à 12 500 taka (la monnaie du Bangladesh)[16]. En un mois, les travailleurs reçoivent donc l’équivalent d’un peu plus de 150 dollars canadiens. Beaucoup de travailleurs du textile ne reçoivent que le salaire minimum.

Des femmes travaillant dans une usine de vêtements à Dhaka
En 2022, au Canada, les personnes travaillant dans les usines de textiles recevaient en moyenne un salaire de 24,97 $ pour chaque heure travaillée[17]. En travaillant 40 heures dans une semaine, ces personnes recevaient donc un salaire de 998,80 $, beaucoup plus qu’une personne travaillant dans le domaine du textile au Bangladesh.
En déplaçant une usine de textile dans un pays comme le Bangladesh, les entreprises peuvent faire leur production à moindre cout puisque les salaires sont beaucoup plus bas.
Il arrive parfois que la production de certains biens exige des compétences spécifiques. Dans ces cas, les entreprises veulent être près d’une main-d'œuvre qualifiée. C'est pourquoi la proximité de main-d'œuvre qualifiée peut aussi être un élément déterminant dans la décision de délocalisation des activités d'une entreprise.
D'autres raisons poussent les entreprises à se délocaliser vers d’autres pays.
Ces 2 aspects font diminuer le cout de production des entreprises, ce qui fait augmenter leurs profits.
Une entreprise peut également déplacer son lieu de production pour se rapprocher des ressources naturelles nécessaires à ses activités.
Une entreprise peut également se déplacer pour se rapprocher de nouveaux marchés et avoir accès à plus de consommateurs et de consommatrices pour ses produits. Par exemple, une entreprise pourrait décider de se déplacer plus près des marchés de l’Asie ou de l’Amérique du Sud, puisque la population plus nombreuse augmente le nombre de consommateur(-trice)s possibles.
Une entreprise peut décider de délocaliser ses activités vers un pays en développement ou encore vers un pays développé. Même si les entreprises décident généralement de délocaliser leurs activités vers les pays en développement, elles peuvent aussi choisir de les délocaliser vers un pays développé.
La délocalisation d'entreprises vers d'autres pays peut avoir des répercussions importantes sur les pays d'origine qui perdent ces activités industrielles. Certaines sont positives, d’autres, négatives.
Une conséquence positive peut être une diminution du cout des biens pour les consommateur(-trice)s. En effet, la production à l'étranger peut permettre de réduire les couts de fabrication, ce qui permet de diminuer le prix des biens. De plus, il arrive souvent que les lieux de production soient délocalisés, mais que le siège social de l’entreprise reste dans le pays d’origine. Comme les profits d’une entreprise retournent à son siège social, cela fait en sorte d’aider l’économie du pays d’origine même si les lieux de production ne sont plus là.
Toutefois, des impacts négatifs de la délocalisation sont également présents.
Il y a plusieurs conséquences positives liées à l’arrivée de nouvelles entreprises dans un pays.
De plus, l’installation de nouvelles entreprises amène l'arrivée de nouvelles compétences et connaissances, particulièrement dans des domaines comme la gestion ou les techniques de production spécialisées.
Il y a aussi toutefois des conséquences négatives pour les pays d'accueil.
Pour avoir accès au reste du module, tu peux consulter les fiches suivantes.