Le commerce des fourrures

Fiche | Histoire

Le commerce des fourrures est, depuis l'époque de la Nouvelle-France, l'activité économique la plus lucrative en Amérique du Nord. Or, au tournant du 19e siècle, ce commerce connait des difficultés, si bien qu'il perdra son rôle de moteur économique de la colonie.

Exportation du port de Québec de 1739 à 1810

Exportation du port de Québec de 1739 à 1810

Ces difficultés sont, entre autres, attribuables à une baisse de popularité de la fourrure de castor en Europe ainsi qu'à des problèmes d'approvisionnement. La chute du commerce des fourrures nuira également aux Autochtones, qui perdront progressivement leur rôle dans l'économie coloniale. 

L'expansion des territoires exploités

À force d'être chassé, le castor se fait de plus en plus rare dans la région des Grands-Lacs. Les compagnies doivent donc se déplacer toujours plus à l'ouest afin de s'approvisionner en fourrures. De ce fait, le territoire exploité par les compagnies gagne en expansion.

Cette expansion entraine cependant des couts supplémentaires pour les compagnies. En effet, de nouveaux postes de traite doivent être construits, de la main-d'oeuvre supplémentaire doit être engagée et le transport de marchandises s'avère plus dispendieux.

​Carte du territoire de la Compagnie de la Baie d'Hudson

​Carte du territoire de la Compagnie de la Baie d'Hudson

Ainsi, pour la Compagnie du Nord-Ouest et la Compagnie de la Baie d'Hudson, l'exploitation de la fourrure de castor devient de plus en plus dispendieuse. Les Autochtones profitent alors de cette concurrence entre les deux compagnies pour vendre leur marchandise à celle qui offre le plus en retour. Conséquemment, les fourrures couteront plus cher à l'acheteur. 

La fusion des compagnies

À l'ouest, la concurrence entre la Compagnie de la Baie d'Hudson et la Compagnie du Nord-Ouest est forte, si bien qu'elle mène parfois à des affrontements. Cette rivalité existant entre ces deux compagnies leur est respectivement très nuisible. Ainsi, en 1821, fortement encouragées par le gouvernement colonial, ces deux compagnies fusionnent sous le nom de Compagnie de la Baie d'Hudson. La Compagnie se voit alors offrir le monopole du commerce des fourrures sur un vaste territoire qui s'étend de l'est du Canada jusqu'aux territoires du Nord-Ouest.

Ainsi déplacé vers l'ouest, le commerce expédiera ses fourrures au Royaume-Uni non plus à partir du port de Montréal, mais bien à partir de la Baie d'Hudson. 

La fin de cette concurrence désavantage les Autochtones, qui doivent vendre leurs fourrures, cette fois-ci, moins cher. Faisant ainsi moins de profits, ils s'appauvrissent. Certains d'entre eux se voient même forcés de délaisser leur mode de vie traditionnel afin de faire plus d'échanges, ce qui accroit fortement leur dépendance aux produits européens pour assurer leur survie.

Références