Explorer les 5R en environnement grâce aux ressources d'Alloprof

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Accompagner et outiller ses élèves face aux enjeux environnementaux et aux inquiétudes qui en découlent n’est pas toujours facile. En tant que prof, vous avez conscience de l'importance de les sensibiliser à l’environnement tout en les aidant à ne pas tomber dans le sentiment d’impuissance et l’écoanxiété. Quand on fait des actions pour réduire son impact écologique, on peut passer de l'angoisse à l’espoir, un petit geste à la fois.

Depuis plusieurs années, on se préoccupe de faire le tri des déchets. Or, un objectif centré principalement dans la production et le tri des déchets recyclables ou « biodégradables » n’est pas suffisant. C’est pourquoi un nouvel horizon prend de l’ampleur comme devise pour limiter notre impact sur l’environnement, soit celui d’éviter de produire des déchets tout court dès que c’est possible. C’est ce qu’on appelle « la règle des 5R » (aussi « zéro déchet » ou « zéro gaspillage »). Cet article vous propose des idées et des ressources pour explorer la règle des 5R (Refuser - Réduire - Réutiliser - Recycler - Rendre à la terre) avec vos élèves.

Refuser

Le premier geste à poser pour réduire son gaspillage est de repenser notre manière de consommer à la source. Cela se traduit par la phrase « le meilleur déchet, c’est celui qu’on ne produit pas », c’est-à-dire : 
Refuser ce dont on n’a pas besoin;
Refuser les objets à usage unique;
Refuser les objets non revalorisables (auxquels on ne peut pas donner une deuxième vie).
Avec vos élèves, vous pouvez tenir des discussions et des remue-méninges (primaire) autour des situations dans lesquelles ils peuvent refuser des objets dont ils n’ont pas besoin. 
Voici quelques exemples :

  • Réfléchir aux cadeaux qu’on peut offrir et recevoir pour Noël ou pour son anniversaire : par exemple, on peut demander aux personnes invitées de ne pas acheter de cadeaux neufs, organiser des échanges ou des trocs pour Noël, ne pas utiliser de papier d’emballage, utiliser des matériels de récupération pour les décorations, bricoler un petit souvenir pour ses invités au lieu d’acheter des trucs dans les magasins d’un dollar, etc.
  • Plusieurs des objets durables qu’on achète ou qu’on demande à ses parents sous un coup d’impulsivité finissent malheureusement par ramasser de la poussière au bout de quelques mois. Les élèves peuvent donc discuter des stratégies pour freiner leur impulsivité en lien avec la surconsommation. Par exemple, en luttant contre l’influence de ses pairs ou en empruntant des objets (plusieurs bibliothèques offrent maintenant le prêt d’objets tels que tablettes, jeux vidéos, équipement de plein air, instruments de musique, etc.). 
  • Refuser d’acheter ou de se faire offrir du matériel scolaire à usage unique ou qui n’est pas réparable. Opter, à la place, pour des stylos faits avec des matières écologiques et à encre rechargeable, puis réutiliser le matériel qui est encore en bon état d’une année à l’autre. Les crayons de couleur sont pratiques, car ils ne contiennent pas de plastique et ne génèrent presque aucun déchet. Certaines marques font des crayons de bois qu’on peut planter (ils contiennent des semences) et d’autres font des crayons avec du papier recyclé.
  • Les élèves peuvent penser aussi aux choix de consommation en lien avec les vêtements et les chaussures. À quels moments peut-on refuser d’acheter du neuf? Quel est leur avis concernant les achats dans les friperies et les ventes de garage? Est-ce qu’ils ont déjà organisé des trocs de vêtements avec des amis ou avec des membres de la famille? Pour aller plus loin, les élèves du secondaire 4 peuvent réviser la fiche sur le système d’échange des Autochtones, pour qui l’accumulation de richesses n’a pas d’importance. 
  • Faire des liens entre le système capitaliste et nos habitudes de vie en tant que consommateurs (pour le secondaire 3 et 4).   
  • Etc.
Trucs et outils

Dans la section Alloprof Enseignants, vous trouverez une activité d’apprentissage nommée « Créez votre propre publicité! », adressée au deuxième cycle du secondaire. Le but de l’activité est d'amener les élèves à se positionner dans le rôle d’une agence publicitaire ainsi qu'à les sensibiliser au rôle de la publicité et au phénomène de la consommation.

Réduire

Lorsqu’il est impossible de poser le premier geste, celui de refuser, on se retrouve avec des achats qui sont inévitables. Néanmoins, il est possible de réduire sa consommation en achetant seulement les quantités nécessaires, en évitant les gaspillages et en achetant des produits en vrac ou avec un minimum d’emballage. Voici quelques pistes de réflexion à explorer avec vos élèves :

  • Organiser un atelier de discussion sur le phénomène de la consommation (fiche pour le secondaire 5). Au primaire, cela peut être amené de manière simple et ludique en demandant aux élèves de faire des distinctions entre leurs besoins et leurs désirs. Par exemple, pour plusieurs items, ils peuvent réfléchir pour dire s’il s’agit d’un besoin en répondant « oui », « non » ou « ça dépend » et en apportant une justification : un manteau d’hiver est un besoin; que ce soit d’une marque X, c’est un désir; qu’on en veuille deux ou trois, c’est un désir, etc. 
  • La surconsommation est le fait de consommer plus que ce qui est nécessaire pour répondre aux besoins normaux, ce qui entraine des problèmes environnementaux (fiche pour le secondaire 5). Une révision de cette fiche peut être faite en plusieurs périodes, car elle couvre plusieurs aspects liés aux changements climatiques, à la gestion des déchets et aux GES, entre autres. À la suite de la révision, vous pouvez proposer aux élèves de compléter cet exercice sur les problèmes environnementaux.  
  • Réduire sa consommation concorde aussi avec la réduction de son empreinte écologique (fiche pour le secondaire 5). Cette fiche permet aux élèves de se poser des questions sur l’impact des comportements individuels et collectifs dans la surexploitation des ressources. Quelques aspects de la fiche peuvent, néanmoins, être adaptés au primaire. Par exemple, pour une activité de mathématiques, les élèves peuvent calculer l’empreinte de carbone de différents aliments en utilisant le tableau inclus dans la fiche.  
  • Réfléchir à l’origine des aliments qu’on achète à l’épicerie. Par exemple, lorsque possible, refuser (ou en réduire la consommation) des fruits et des légumes hors saison et privilégier les producteurs locaux. Une révision de cette fiche qui parle des conséquences de l'agriculture intensive sur les terres et du commerce équitable en est un bon complément pour des élèves du secondaire 1 et 2. 
  • Parler avec vos élèves des banques alimentaires et des organismes qui luttent contre le gaspillage alimentaire dans la région. Si le sujet pique leur curiosité, peut-être qu’ils pourront en parler à leurs parents et découvrir leurs missions et activités. Des élèves des niveaux supérieurs au secondaire pourraient même s’intéresser à y faire du bénévolat.
  • Etc.

Réutiliser/Réparer

Réutiliser permet d’éviter d'acheter quelque chose de neuf et ainsi d’économiser l’énergie et les ressources nécessaires à sa production. Certains objets sont indispensables à notre quotidien : appareils électroniques, vélos ou voitures, électroménagers, etc. Alors, lorsqu'ils ne fonctionnent plus, l'idéal est d'essayer de les réparer (ou de les faire réparer) au lieu de les jeter. Souvent, la cause d’une panne ou d’un problème de fonctionnement peut être lié à une seule petite pièce défaillante et l’objet est parfois réparable facilement. De quelles manières les élèves peuvent-ils réfléchir à cette question? En voici quelques exemples :

  • Vous pouvez vous renseigner sur des Fab Labs disponibles dans votre région et encourager vos élèves à les visiter pour qu’ils y développent des compétences manuelles et numériques et des habiletés en réparation. Apprendre à faire des choses par soi-même les aide à développer leur sentiment de compétence, leur autonomie et leur estime de soi, entre autres. 
  • Sensibiliser les élèves à être attentifs aux clauses de garantie des produits achetés. Souvent, pour épargner un peu d’argent, on achète des aubaines qui, à la longue, finissent par contribuer à la pollution de la planète. Plus la garantie est longue, plus il y a de chances que le produit soit durable et que les problèmes de fonctionnement soient couverts par le fabricant
  • Discuter avec vos élèves des objets qui peuvent être réutilisés dans le contexte scolaire. Par exemple : les sacs d’école, les boites à lunch, plusieurs fournitures scolaires, des livres qui peuvent être donnés à la bibliothèque de l’école ou placés dans des « croque-livres », etc. 
  • Oser organiser des activités de bricolage où le but serait de donner une nouvelle vie à des objets en les détournant de leur usage initial. Vous trouverez de nombreuses idées à la « DIY » sur Internet. Il est fort à parier que les élèves seront très fiers de leurs créations, sachant qu’ils le font pour la santé de la planète!
  • Etc.

Recycler

Produire « zéro » déchet est presque impossible dans la réalité, mais au lieu de se décourager par le mot « zéro » de cette approche, il faut avoir une ouverture d’esprit et comprendre que l’idée est de limiter les déchets qui sont, malheureusement, parfois inévitables. La meilleure chose qu’on peut faire de nos déchets est de les trier adéquatement et de les recycler. Pour aborder cette pratique avec vos élèves, voici quelques idées :

  • Explorer les différents types de matières plastiques et se renseigner sur la façon dont il faut les trier à la maison et à l’école. 
  • Faire un atelier pratique de tri de déchets tout en profitant du développement des compétences numériques en utilisant l’application « Ça va où? », développée par Recyc-Québec. À la fin de l’atelier, il y aura probablement eu une prise de conscience sur le tri des déchets dans la classe et même la création de contenants qui pourraient être identifiés avec des étiquettes « à vendre », « à donner », « à recycler» et « à jeter ».
  • Encourager les élèves à créer des mini comités verts à l’intérieur de la classe ou dans l’ensemble de l’école, voire à une échelle communautaire. Le comité peut s’inspirer des différentes initiatives créées par les ONG qui œuvrent pour la lutte aux changements climatiques. Un de ces organismes, ENvironnement JEUnesse, peut en être une belle source d’inspiration. 
  • Discuter avec des élèves du secondaire 1 et 2 des différents enjeux en lien avec les déchets à Montréal. 
  • Etc.
Le saviez-vous

Selon les statistiques de Recyc-Québec, seulement 3 % du contenu de nos sacs à ordures sont réellement des déchets. En effet, le sac à ordures des Québécois serait composé de 20 % de matières recyclables, 57 % de matières organiques et d’une foule d’autres matières qui ne devraient pas s’y retrouver.

Rendre à la terre (composter)

Sachant que près de 60 % de nos déchets ménagers sont organiques, c'est-à-dire qu'ils sont issus du vivant, il serait tout à fait logique qu’ils se dégradent naturellement au lieu de se retrouver dans des sites d’enfouissement. Heureusement, de plus en plus de municipalités au Québec ont implanté une collecte des matières organiques. Or, dans des endroits où ce service n’est pas encore présent, il est possible de penser à des solutions créatives pour accélérer le compost, par exemple : compost de jardin, vermicompostage (aussi appelé lombricompostage), bokashi (un procédé de compostage urbain, etc.). Voici quelques idées qui peuvent servir de réflexion dans la classe en lien avec ce cinquième geste d’amour pour la planète : 

Collaborateurs

Rédaction : L'équipe d'Alloprof Enseignants

Références

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