Comment aider mes élèves qui ont des difficultés en écriture?

L’écriture est une compétence qui nécessite que l’élève mette en pratique plusieurs habiletés à la fois, notamment : la calligraphie, l’orthographe, la syntaxe, l’organisation des idées et bien plus encore. C’est pourquoi les difficultés en écriture se manifestent sous diverses formes et peuvent avoir plusieurs origines. Parmi les défis rencontrés par les élèves, on compte : 

• L’exécution de l’écriture, aussi appelée la dysgraphie, qui fait référence aux difficultés motrices quant à l’automaticité de la formation des lettres ou à la préhension du crayon, ou à d’autres défis liés au trait d’écriture.
• L’expression écrite, soit le fait d’avoir de la difficulté lorsque vient le temps d’exécuter une tâche d’écriture, que ce soit au niveau de la planification, de l’organisation et structure des idées, de la syntaxe, de la révision du texte, etc. 
• L’orthographe, qui provient généralement d’une mauvaise association entre son et symbole ou alors d’une difficulté avec la mémoire motrice de l’orthographe (ne pas se souvenir de la graphie des mots).

Comprendre ces différentes difficultés est la première étape pour mettre en place des stratégies adaptées et efficaces, permettant ainsi aux élèves de progresser et d’améliorer leurs compétences en écriture.

Dans le référentiel d’intervention en écriture produit par le ministère de l’Éducation, on suggère différents éléments reconnus par la recherche pour soutenir l’apprentissage en écriture des élèves. Entre autres : 

• Faire écrire les élèves régulièrement : plus ils auront la chance de s’entrainer, plus les élèves pourront s’améliorer. Lorsque vous leur proposez diverses situations d’écriture à une fréquence régulière, les élèves peuvent chaque fois se concentrer sur un nombre restreint d’éléments ou d’objectifs, ce qui favorise leur apprentissage. Les ateliers d’écriture ou les 5 à 7 d’écriture sont de belles options en ce sens.  
• Enseigner explicitement des stratégies cognitives et métacognitives : l’enseignement explicite de stratégies à travers le modelage ou la démonstration, la pratique guidée, puis la pratique autonome aide les élèves à devenir plus efficaces et autonomes. 
• Favoriser l’équilibre dans l’enseignement de l’écriture : un bon dosage est la clé pour maximiser les apprentissages des élèves. Cherchez l’équilibre entre l’enseignement des connaissances (orthographiques, par exemple) et l’enseignement des stratégies, ainsi qu’entre le travail individuel et collaboratif. 
• Privilégier les situations d’écriture authentiques : pour développer ses compétences en écriture, l’élève doit se trouver dans des situations significatives, diversifiées et de complexité variable. Entre autres, on suggère de proposer aux élèves des situations d’écriture offrant un large éventail de possibilités (mais avec une intention précise), ayant un destinataire réel et avec un niveau de difficulté adéquat pour l’élève. 
• Amener les élèves à réfléchir sur la langue pour mieux la comprendre : c’est en échangeant avec les autres et en se posant des questions qui l’amènent à réfléchir que l’élève aura un meilleur rendement, entre autres, en écriture. 

En vrac, voici quelques stratégies pour aider les élèves qui ont des difficultés en écriture. Elles varient selon le type de défi, donc n’hésitez pas à piger parmi celles-ci : 

• Offrir de la rétroaction : le fait d’offrir de la rétroaction précise aux élèves sur leurs textes, leur démarche, leurs points forts et aspects à améliorer les aide à avoir une meilleure conscience de leurs capacités. 
• Analyser les erreurs commises par vos élèves pour adapter votre enseignement : du côté de l’orthographe, si vous portez attention aux types d’erreurs faites par les élèves en majorité, cela vous donnera une meilleure idée des leçons qu’il vous serait bénéfique d’enseigner dans la classe. À titre plus individuel, le fait de relire avec vos élèves un passage qu’ils ont écrit peut les aider à se rendre compte de leurs erreurs, simplement en les entendant. 
• Enseigner la morphologie : il s’agit d’un autre truc pour aider les élèves qui ont des difficultés avec l’orthographe des mots. Utile à la fois pour la lecture que pour l’écriture, la morphologie aide les élèves à comprendre la structure des mots, à identifier les préfixes et suffixes et à reconnaitre des mots qui viennent de la même « famille ». 
• Créer un environnement qui soutient la planification : notamment en offrant des choix, la possibilité de collaborer avec d’autres élèves pour générer des idées et de faire des remue-méninges, en enseignant diverses stratégies de planification et en donnant de la rétroaction. 
• Clarifier et rappeler l’intention d’écriture et le destinataire : tant aux étapes de planification, de rédaction et de révision, les élèves doivent pouvoir se référer à ces balises et comprendre pourquoi il est important qu’ils en tiennent compte.
• Cibler un ou des objectifs précis et limiter la longueur des textes : c’est en ayant l’occasion de s’exercer régulièrement sur des textes relativement courts et en ayant un nombre limité d’éléments à prendre en considération que les élèves pourront le mieux progresser. 
• Faire preuve de flexibilité : l’écriture est une tâche exigeante, surtout pour les élèves qui rencontrent des difficultés. Si vous voyez qu’un de vos élèves est épuisé par la tâche, pensez à poursuivre l’activité d’écriture un autre jour ou demandez-lui de verbaliser ce qu’il souhaite dire et écrivez-le pour lui. 

Par ailleurs, il va sans dire que d’encourager les élèves à lire régulièrement ne peut être qu’un atout dans le développement de leur compétence à écrire. 

Pour les élèves dont la difficulté se trouve davantage au niveau moteur, gardez en tête que l’écriture à l’ordinateur peut les aider à l’occasion, en les libérant de la charge mentale associée au geste d’écrire à la main. Le clavier ne doit toutefois pas devenir le seul moyen par lequel les élèves écrivent, car il est important que les élèves pratiquent les deux habiletés, notamment pour apprendre à établir un lien entre les sons et les lettres. 

Parmi les autres outils qui peuvent aider, on compte : 

• L’affichage de l’alphabet, sur le bureau de l’élève ou dans la classe, pour aider à la mémorisation de la forme des lettres;
• La variation des types de crayons (mine, encre, cire, craie, etc.) et de leurs formes;
• La variation du type de papier utilisé, ainsi que l’utilisation de feuilles quadrillées plutôt que lignées;
• L’utilisation d’un adaptateur de crayon, tant qu’il ne s’agit pas d’une solution à long terme puisqu’il faut favoriser la pratique de la prise du crayon;  
• L’initiation des élèves aux logiciels de traitement de texte.
   

Comme mentionné précédemment, la motivation des élèves et leur engagement dans la tâche ont un impact sur leur réussite scolaire. Malheureusement, au Québec, les études démontrent que la motivation des élèves et leur engagement dans la tâche d’écriture tendent à diminuer au fil de leur scolarisation, probablement en raison de l’augmentation des exigences liées aux tâches d’écriture. Raison de plus pour faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider à la motivation des élèves. 

Voici des éléments à prendre en compte lors du choix de la tâche d’écriture : 

• La valeur de l’activité d’écriture pour les élèves : est-elle stimulante? Donne-t-elle envie aux élèves de la réaliser? Pensons à des variables comme le thème, le destinataire, l’utilité, le mode de diffusion, etc. 
• La compétence des élèves à réaliser la tâche : le but de la tâche est-il précis et réaliste? Les élèves savent-ils comment réagir devant leurs difficultés? Ont-ils tous les éléments en main pour réussir?
• La contrôlabilité de la tâche : les élèves ont-ils le sentiment d’avoir un contrôle sur leur activité d’écriture? Ont-ils la possibilité de faire des choix? Peuvent-ils alterner entre divers projets d’écriture à des étapes différentes?