Les facteurs influant sur la vitesse de réaction

Fiche | Chimie

Selon la théorie des collisions, la vitesse d’une réaction chimique est directement proportionnelle au nombre de collisions efficaces entre les particules de réactifs.

En laboratoire, des facteurs peuvent être modifiés afin de faire varier le nombre de collisions efficaces et donc la vitesse de réaction.

Le tableau suivant décrit de manière générale comment certains de ces facteurs influencent la vitesse de réaction.

Clique sur l’un des facteurs pour en voir les détails.
 

Facteur

Augmentation de la vitesse de réaction

Diminution de la vitesse de réaction

La concentration des réactifs

Forte concentration

Faible concentration

La nature des réactifs

Peu de liaisons chimiques à briser

Grand nombre de liaisons chimiques à briser

Liaisons faibles

Liaisons fortes

L’état physique des réactifs

Énergie cinétique élevée

Énergie cinétique basse

Faible attraction entre les particules

Forte attraction entre les particules

La surface de contact entre les réactifs

Grande surface de contact

Petite surface de contact

La température du milieu réactionnel

Température élevée

Température basse

La présence d’un catalyseur ou d’un inhibiteur

Présence d’un catalyseur

Présence d’un inhibiteur

 

​​​​La concentration des réactifs

En général, une augmentation de la concentration d’un réactif entraine une augmentation de la vitesse de réaction.

En effet, une augmentation du nombre de particules de réactifs dans un volume donné entraine généralement un nombre de collisions plus élevé, ce qui augmente la probabilité qu’il y ait des collisions efficaces.

Image d’un milieu réactionnel composé de six particules de magnésium (Mg), représentées par des cercles verts, et de six particules d’oxygène (O), représentées par des cercles rouges. Une seule collision efficace est visible et représentée par un éclat jaune au point de collision.

Faible concentration des réactifs

Image d’un milieu réactionnel composé de six particules de magnésium (Mg), représentées par des cercles verts, et de douze particules d’oxygène (O), représentées par des cercles rouges. Quatre collisions efficaces sont visibles et représentées par des éclats jaunes au point de collision.

Forte concentration des réactifs

La loi des vitesses de réaction

La nature et l’état physique des réactifs

Le nombre de liaisons à briser, la force des liaisons, la force d’attraction entre les particules et l’énergie cinétique des particules sont tous des facteurs qui influencent l’énergie d’activation. Par le fait même, ils influencent la vitesse de réaction.

Important!

Plus l’énergie d’activation est basse, plus la réaction chimique est rapide.

Plus l’énergie d’activation est élevée, plus la réaction chimique est lente.

Un diagramme montrant la courbe de distribution de Maxwell-Boltzmann pour une réaction chimique où l’énergie d’activation est basse. L’image montre une grande zone colorée sous la courbe, ce qui indique qu’une grande proportion de particules possèdent suffisamment d’énergie cinétique pour faire des collisions efficaces.

Énergie d’activation (Ea) basse

Lorsque l’énergie d’activation |(E_a)| est basse, davantage de particules possèdent l’énergie requise pour faire des collisions efficaces. Plus le nombre de collisions efficaces entre les réactifs est élevé, plus la réaction sera rapide.

Un diagramme montrant la courbe de distribution de Maxwell-Boltzmann pour une réaction chimique où l’énergie d'activation est élevée. L’image montre une petite zone colorée sous la courbe, ce qui indique qu’une grande proportion de particules possèdent suffisamment d’énergie cinétique pour faire des collisions efficaces.

Énergie d’activation (Ea) élevée

Lorsque l’énergie d’activation |(E_a)| est élevée, moins de particules possèdent l’énergie requise pour faire des collisions efficaces. Moins le nombre de collisions efficaces entre les réactifs est élevé, plus la réaction sera lente.

La nature des réactifs

Le nombre de liaisons chimiques à briser, ainsi que la force des liaisons varient en fonction de la nature des réactifs impliqués dans une réaction chimique.

Le nombre de liaisons chimiques à briser

Lorsqu’on compare des molécules semblables, plus il y a de liaisons chimiques à briser dans les réactifs, plus l’énergie d’activation est élevée. Ainsi, la vitesse de réaction est plus lente.

Exemple

Dans des conditions de réaction semblables, la combustion du propane |(\text{C}_3\text{H}_8)| est plus lente que celle du méthane |(\text{CH}_4).| En effet, le nombre de liaisons à briser est plus grand dans une molécule de |\text{C}_3\text{H}_8| que dans une molécule de |\text{CH}_4.|

La représentation en trois dimensions d’une molécule de propane sous laquelle on indique son énergie de liaison, soit 4006 kJ/mol. L’image montre que la molécule de propane est composée de trois atomes de carbone et de huit atomes d’hydrogène.

Réaction plus lente

Il faut fournir au minimum |4\ 006\ \text{kJ}| d’énergie pour briser les 10 liaisons chimiques de chaque molécule d’une mole de |\text{C}_3\text{H}_8.|

La représentation en trois dimensions d’une molécule de méthane sous laquelle on indique son énergie de liaison, soit 1656 kJ/mol. L’image montre que la molécule de méthane est composée d’un atome de carbone et de quatre atomes d’hydrogène.

Réaction plus rapide

Il faut fournir |1\ 656\ \text{kJ}| d’énergie pour briser les 4 liaisons chimiques présentes dans chaque molécule d’une mole de |\text{CH}_4.|

La force des liaisons chimiques à briser

Plus l’énergie de liaison des réactifs est faible, plus l’énergie d’activation de la réaction est basse et plus la vitesse de réaction est rapide.

Exemple

L’énergie de liaison du bromure de sodium |(\text{NaBr})| est plus élevée que l’énergie de liaison de l’iodure de sodium |(\text{NaI}).|

Lorsque ces deux composés réagissent avec le chlorométhane |(\text{CH}_3\text{Cl}),| la réaction avec |\text{NaI}| est plus rapide que la réaction avec |\text{NaBr}.|

Le composé bromure de sodium (NaBr).

Réaction plus lente

||\text{CH}_3\text{Cl}+\text{NaBr}\rightarrow \text{CH}_3\text{Br}+\text{NaCl}||

Le composé iodure de sodium (NaI).

Réaction plus rapide

||\text{CH}_3\text{Cl}+\text{NaI}\rightarrow \text{CH}_3\text{I}+\text{NaCl}||

L’encombrement stérique

​​​​L’état physique des réactifs

La force d’attraction entre les particules d’une substance ainsi que l’énergie cinétique des particules varient en fonction de l’état physique de cette substance.

Image d’un tableau comparatif entre quatre états physiques de la matière, soit l’état solide, liquide, gazeux et en solution. La première ligne indique que la force d’attraction entre les particules est forte pour l’état solide, faible pour l’état liquide, très faible pour l’état gazeux et très faible lorsque la substance est dissociée en solution. La deuxième ligne indique que l’énergie cinétique des particules est faible pour l’état solide, moyenne pour l’état liquide et élevée pour l’état gazeux. La troi

Comparaison des propriétés d’une même substance en fonction de son état.

La force d’attraction entre les particules

Plus les forces d’attraction entre les particules de réactifs sont fortes, plus la quantité d’énergie nécessaire pour briser ces forces sera importante, plus l’énergie d’activation de la réaction sera élevée et plus la vitesse de réaction sera lente.

Selon le modèle particulaire, les forces d’attraction sont plus grandes entre les particules d’une substance solide qu’entre les particules de cette même substance à l’état liquide ou à l’état gazeux. De plus, lorsqu’un composé ionique est dissocié en solution, les forces d’attraction entre les ions sont significativement réduites.

L’énergie cinétique des particules

Les particules dont l’énergie cinétique est élevée ont plus de chances d’atteindre un niveau d’énergie supérieur ou égal à l’énergie d’activation |(E_a)| de la réaction.

Selon le modèle particulaire, l’état physique d’une substance influence l’énergie cinétique de ses particules. 

  • À l’état solide, l’énergie cinétique des particules est très faible. En effet, les particules d’un solide font uniquement un mouvement de vibration sur place. 

  • À l’état liquide, l’énergie cinétique des particules est faible. En effet, tout en demeurant très rapprochées, les particules d’un liquide peuvent glisser les unes par rapport aux autres.

  • À l’état gazeux, l’énergie cinétique des particules est très élevée. En effet, les particules d’un gaz peuvent se déplacer à grande vitesse dans toutes les directions de manière aléatoire.

Les réactions homogènes et hétérogènes

​​​​​La surface de contact entre les réactifs

Lorsque l’un des réactifs est à l’état solide, seules les particules à la surface du solide peuvent entrer en contact avec les particules des autres réactifs. Fragmenter un réactif solide permet d’augmenter sa surface de contact avec les autres réactifs, ce qui expose davantage ses particules aux collisions. En permettant un plus grand nombre de collisions, le nombre de collisions efficaces augmente également, ce qui augmente la vitesse de réaction.

À gauche, un assemblage carré de 36 particules dont 20 particules rouges peuvent entrer en collision avec d’autres particules de réactifs et 16 particules jaunes ne peuvent pas entrer en collision avec d’autres particules de réactifs. À droite, les mêmes 36 particules sont rassemblées en 4 petits carrés de 9 particules. 32 particules peuvent maintenant entrer en collision avec d’autres particules de réactifs et 4 particules ne peuvent pas entrer en collision avec d’autres particules de réactifs.

La température du milieu réactionnel​​​​​

Selon la théorie des collisions, la vitesse d’une réaction chimique dépend, entre autres, de l’énergie cinétique des particules de réactifs.

La température est un indice du degré d’agitation des particules. Augmenter la température du milieu réactionnel permet donc d’augmenter l’énergie cinétique des particules de réactifs, ce qui tend à augmenter le nombre de collisions efficaces et la vitesse de réaction.

La courbe de distribution de Maxwell-Boltzmann permet de visualiser l’énergie cinétique des particules de réactifs lorsqu’on fait varier la température du milieu réactionnel. 

On constate que lorsque la température du milieu réactionnel est plus élevée, un plus grand nombre de particules de réactifs ont une énergie cinétique égale ou supérieure à l’énergie d'activation |(E_a)| de la réaction.

Un diagramme comparatif montrant deux courbes de distribution de Maxwell-Boltzmann pour une réaction chimique où la température du milieu réactionnel est basse (T1), représentée en bleu, et pour une réaction ou la température du milieu réactionnel est élevée (T2), représentée en rouge. L’image montre que l’aire sous la courbe et à droite du trait correspondant à l’énergie d’activation est plus grande pour la courbe rouge que pour la courbe bleue.
Exemple

Le réfrigérateur permet d’abaisser la température des aliments afin de ralentir les réactions de fermentation et d’oxydation de certains aliments.

Intérieur d’un réfrigérateur avec la porte ouverte, révélant divers compartiments remplis de denrées alimentaires.
Source : Andrey_Popov, Shutterstock.com

Le présence d’un catalyseur ou d’un inhibiteur

Définitions
  • Un catalyseur est une substance qui augmente la vitesse d’une réaction chimique en diminuant son énergie d’'activation, sans être consumée dans le processus.

  • Un inhibiteur a l’effet inverse d’un catalyseur, c’est-à-dire qu’il diminue la vitesse d’une réaction chimique en augmentant son énergie d’activation, sans être consumé dans le processus.

Selon la théorie des collisions, la vitesse d’une réaction est directement proportionnelle au nombre de collisions efficaces. 

En abaissant l’énergie d’activation d’une réaction |(E_{a\ cat}),| l’ajout d’un catalyseur permet à un plus grand nombre de particules de réactifs d’atteindre le niveau d’énergie requis pour faire des collisions efficaces. Ainsi, la réaction est plus rapide.

En augmentant l’énergie d’activation d’une réaction |(E_{a\ inh}),| l’ajout d’un inhibiteur permet à un moins grand nombre de particules de réactifs d’atteindre le niveau d’énergie requis pour faire des collisions efficaces. Ainsi, la réaction est plus lente.

Un diagramme comparatif montrant l’énergie d’activation d’une réaction chimique catalysée, non catalysée et inhibée à l’aide de traits verticaux pointillés sur une courbe de distribution de Maxwell-Boltzmann. L’énergie d’activation de la réaction est plus basse en présence d’un catalyseur, et plus élevée en présence d’un inhibiteur.
En savoir plus

Consulte cette fiche notionnelle pour en apprendre davantage sur l’effet des catalyseurs sur la vitesse de réaction et sur les types de catalyseurs.

Exercice

'