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En géographie, un enjeu est une problématique liée à l’utilisation et à l’aménagement du territoire. L’enjeu peut être lié aux aspects environnemental, économique, politique, social, etc.

Chaque pays a besoin d’énergie pour soutenir son développement et ses activités. Toutefois, il peut être difficile de répondre aux besoins en énergie de la population et des industries, surtout que la demande en énergie tend à augmenter. Différentes solutions doivent alors être mises en place.
La demande en énergie augmente presque partout dans le monde. Cette augmentation s’explique principalement par le fait que la population et l’économie mondiales sont en croissance. En d’autres termes, cela veut dire qu’il y a plus de personnes et d’industries sur la planète et donc que les besoins en énergie sont plus grands.

L’exajoule est une unité de mesure de l’énergie.
La consommation d’énergie par habitant est inégale d’un pays à l’autre. De manière générale, les pays développés consomment plus d’énergie. Les pays dont le développement est très rapide voient leur consommation d’énergie augmenter rapidement également. C’est le cas, par exemple, de l’Inde et de la Chine.

En 2020, la population du Canada était la 39e plus grande au monde. Pourtant, au niveau de la consommation d’électricité par habitant, le Canada était en 4e position[3]. Plusieurs facteurs expliquent pourquoi il consomme autant d’électricité. Parmi ceux-ci, il y a, entre autres, le fait que le pays couvre une vaste superficie et que sa population est répartie sur un grand territoire. Les besoins en transport sont donc plus grands.
Plusieurs industries demandant beaucoup d’énergie sont présentes à travers le pays. C’est le cas, par exemple, de plusieurs industries importantes au Canada, comme :
la production de pâtes et papiers,
l’extraction pétrolière et gazière,
la production d’aluminium.
Le Canada est l’un des pays dans le monde où il fait le plus froid. En 2021, la température moyenne au Canada était de 1,6 °C[3]. Ces températures froides font en sorte d’augmenter la demande en électricité pour chauffer les bâtiments.
À l’inverse, l’été, lorsque les températures sont chaudes, les appareils de climatisation consomment de l’électricité pour rafraichir les bâtiments.
Le prix de l’électricité au Canada est généralement plus bas si on le compare aux autres pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Comme elle est facilement accessible et que son prix est relativement bas, les personnes et les industries ont tendance à consommer plus d’électricité. Cette utilisation augmente la consommation globale d’électricité dans le pays.
Des mesures ont été mises en place au fil des ans pour aider à réduire la consommation d’énergie et à augmenter l’efficacité énergétique au Canada. La subvention canadienne pour des maisons plus vertes est l’une de ces mesures. Les propriétaires admissibles peuvent faire évaluer leur maison et identifier les travaux nécessaires pour réduire la consommation en énergie du bâtiment. Cela peut être en améliorant son isolation, en changeant des fenêtres ou encore en installant une thermopompe. Ils reçoivent ensuite un certain montant d’argent selon les travaux effectués pour aider à payer ceux-ci.
Entre 2000 et 2021, l’augmentation de la consommation d’énergie a été de 8,4 % dans le domaine résidentiel. Il a été calculé que s’il n’y avait pas eu de mesures mises en place, cette augmentation aurait été de 36 %[4].
Il peut être difficile pour un pays de produire assez d’énergie pour répondre aux besoins énergétiques sur son territoire.
Dans certains cas, la difficulté provient du fait que le pays possède peu de ressources énergétiques sur son territoire. Il faut alors importer des sources d’énergie d’autres pays ou encore trouver d’autres moyens de produire assez d’énergie.
Dans d’autres cas, des ressources énergétiques sont présentes sur un territoire, mais le pays n’a pas les infrastructures pour les exploiter, les transformer et les transporter.
Une infrastructure est une construction ou un ensemble de constructions humaines (routes, ponts, bâtiments, aqueducs, etc.) qui permettent d’aménager un territoire.
Le produit intérieur brut (PIB) permet d’estimer la richesse d’un pays en calculant la valeur des biens et services produits dans le pays durant une année.
Le Nigéria est un pays situé en Afrique de l’Ouest. La demande en électricité est plus grande que ce que les infrastructures du pays sont capables de fournir. Cela fait en sorte que 43 % de la population (environ 85 millions de personnes) n’ont pas accès à l’électricité. Les personnes qui ont accès au réseau électrique du pays vivent avec plusieurs coupures de courant. Environ 78 % de ces personnes ont accès à l’électricité moins de 12 heures par jour[5].

Des lignes électriques qui traversent un marché local dans le sud du Nigéria
Le gouvernement tente de remédier à la situation depuis plusieurs années. Le pays a parfois de la difficulté à se fournir en gaz naturel, la source d’énergie utilisée pour faire fonctionner ses centrales thermiques. Une autre partie du problème vient d’un manque d’infrastructures de transport et de distribution pour l’électricité et d’un manque d’entretien de ces infrastructures.
Ces problèmes d’approvisionnement en énergie ont un grand impact sur le PIB du Nigéria. En effet, son économie est ralentie par ce manque d’énergie. Entretemps, les industries et les personnes se dotent de génératrices pour pouvoir produire elles-mêmes l’électricité dont elles ont besoin en attendant une meilleure solution.
De manière générale, il existe 2 solutions pour répondre aux besoins en énergie :
réduire la consommation d’énergie des personnes et des industries,
augmenter la production d’énergie.
Lorsqu’un pays n’a pas les moyens de répondre à ses besoins énergétiques, il peut importer de l’énergie d’autres pays. Ce peut être sous la forme de carburant ou d’électricité.
Plusieurs mesures peuvent être mises en place pour encourager la réduction de la consommation d’énergie. Certaines s’adressent aux personnes, d’autres sont plus tournées vers les industries. Dans tous les cas, le but est d’arriver à réaliser les activités nécessaires en utilisant le moins d’énergie possible.
Hydro-Québec est la société d’État responsable de la production d’énergie au Québec. Elle propose plusieurs idées aux personnes pour réduire la consommation d’énergie chez elles. Parmi ces idées, on recommande d’utiliser des appareils comme la laveuse ou le lave-vaisselle lorsqu’ils sont pleins et, dans le cas de la laveuse, de laver les vêtements à l’eau froide.
Une autre possibilité est d’acheter des appareils comme un téléviseur ou un réfrigérateur qui ont une certification comme quoi ils utilisent moins d’énergie. La certification Energy Star, par exemple, identifie les appareils, les bâtiments et les industries qui ont fait des démarches pour consommer moins d’énergie. Par exemple, un téléviseur certifié Energy Star peut consommer jusqu’à 27 % moins d’énergie qu’un téléviseur qui n’a pas la certification[6].

Energy Star est un programme qui a commencé aux États-Unis en 1992.
Pour répondre aux besoins en énergie, il est aussi possible d’augmenter la production d’énergie. Toutefois, l’augmentation de la production d’énergie a des impacts négatifs sur l’environnement lorsqu’elle est créée à partir de ressources non renouvelables, comme les énergies fossiles. Ces types d’énergie produisent d’énormes quantités de gaz à effet de serre.
Les énergies renouvelables sont donc une option intéressante pour répondre aux besoins en énergie tout en évitant les impacts environnementaux négatifs.
Plus de 80 % de l’énergie consommée mondialement provient des combustibles fossiles[7]. Une conséquence de l’exploitation et de l’utilisation des combustibles fossiles est l’émission d’une grande quantité de gaz à effet de serre (GES). Les GES émis par les activités humaines sont principalement le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et l’oxyde de diazote (N2O). Ces gaz retiennent une partie de la chaleur dans l’atmosphère.
L’exploitation des combustibles fossiles génère 75 % des émissions mondiales des GES et environ 90 % des émissions de CO2[7].
Depuis la période de l’industrialisation, les activités humaines ont grandement fait augmenter les émissions de gaz à effet de serre, ce qui contribue en grande partie au réchauffement climatique.
Une partie des rayons du soleil sont réfléchis par l’atmosphère vers l’espace, alors que d’autres entrent dans l’atmosphère.
Les rayons du soleil qui pénètrent dans l’atmosphère atteignent la surface terrestre, qui absorbe l’énergie. La température des sols et des océans augmente.
L’énergie absorbée par la surface de la Terre est ensuite transformée en chaleur, qui est renvoyée dans l’atmosphère.
Une partie de cette chaleur traverse l’atmosphère et retourne dans l’espace.
Une autre partie de cette chaleur est retenue dans l’atmosphère par les gaz à effet de serre, ce qui augmente la température de l’atmosphère et contribue au réchauffement climatique.
Une partie de la chaleur retenue par les gaz à effet de serre est renvoyée vers la surface de la Terre.

Le réchauffement climatique est l’augmentation rapide de la température moyenne de la surface de la Terre qu’on observe depuis de nombreuses années.
Afin de mesurer le réchauffement de la planète, on mesure la température moyenne mondiale annuelle et on la compare à la moyenne des températures de la période préindustrielle (1850-1900). En 2022, la température moyenne mondiale était 1,15 °C plus élevée que la moyenne de la période préindustrielle.
La décennie de 2011 à 2020 a été la plus chaude jamais enregistrée. Les températures plus élevées causées par le réchauffement climatique entrainent plusieurs conséquences, comme :
une augmentation des journées de canicule,
des sécheresses intenses,
des feux de forêt,
des inondations,
le réchauffement des océans,
la fonte des calottes glaciaires (glacier),
des cyclones et des ouragans plus fréquents et de plus grande intensité.
Ces conséquences sur le climat ont un impact direct sur les écosystèmes et les populations humaines.
Elles entrainent la disparition d’espèces et donc le déclin de la biodiversité.
Elles aggravent la pénurie d’eau potable.
Elles augmentent les impacts des catastrophes naturelles (plus de pertes humaines et de dommages matériels).
Elles diminuent les rendements agricoles.
Elles accentuent la faim et la malnutrition dans le monde.
Elles augmentent la propagation de maladies.
Elles augmentent les déplacements de population.
Elles augmentent le nombre de décès.
En 2015, les dirigeants mondiaux se sont réunis à Paris pour la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques. C’est à ce moment que 194 pays se sont entendus et ont adhéré à l’Accord de Paris[8]. C’est un traité international qui définit les engagements que chaque pays doit prendre afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Des dirigeants mondiaux à la Conférence de Paris sur le climat
Le principal objectif de l’Accord de Paris est de limiter le réchauffement climatique à 2 °C, puisque les scientifiques estiment qu’une hausse plus grande que cela entrainerait des conséquences désastreuses sur le climat de la Terre. Cela aurait aussi des effets majeurs sur la santé et pourrait causer des millions de décès.
L'Accord souligne l'importance de limiter la hausse de la température moyenne mondiale à 1,5 °C, ce qui permettrait de prévenir une partie des effets du réchauffement climatique et de maintenir un climat viable.
En plus des gaz à effet de serre, les combustibles fossiles sont aussi responsables de la pollution de l’air par l’émission de particules fines.
Ces microparticules, qu’on nomme PM2,5, ont été classées comme étant cancérigènes par l’ONU. Ces micropolluants pénètrent profondément dans les poumons et dans le sang et peuvent causer des maladies respiratoires et cardiovasculaires. Environ 9 personnes sur 10 partout dans le monde sont exposées à ces microparticules[10].
Cette pollution raccourcit en moyenne l’espérance de vie de 2 ans[11]. Certaines régions du monde sont plus affectées que d’autres. L’Asie est le continent où la population est la plus touchée puisque son espérance de vie est réduite de plus de 4 ans contrairement à 8 mois en Europe.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), c’est environ 7 millions de personnes chaque année qui meurent à cause de la pollution de l’air[12]. En 2018, la pollution de l’air par les combustibles fossiles a causé plus de 8 millions de morts prématurées. Cela représente 20 % des adultes décédés dans le monde entier[12]. La moitié de ces décès se trouve en Inde et en Chine.
L’OMS a aussi publié un rapport en 2018 qui indiquait que 93 % de tous les enfants de la planète étaient exposés à la pollution de l’air tous les jours[13]. Pour 1,8 milliard de ces enfants, l’air qu’ils respirent est tellement pollué que cela menace leur santé et leur développement. L’air pollué peut, entre autres, causer des infections aiguës des voies respiratoires. Selon l’estimation de l’OMS, ce type d’infection a tué 600 000 enfants en 2016[13].
La ville de New Delhi, capitale de l’Inde, est l’une des villes les plus polluées au monde. Les taux de microparticules dans l’air sont souvent 30 fois plus élevés que le taux maximum recommandé par l’OMS[14]. Cette pollution de l’air cause énormément de problèmes pour la population de la ville, qui est de plus de 30 millions de personnes.

La pollution crée un smog visible à travers la ville.
L’air pollué peut causer de l’irritation des yeux et de la peau, de l’asthme, le cancer et des maladies cardiovasculaires et respiratoires graves. Les habitants de la capitale perdent en moyenne 12 ans de vie seulement à cause de la pollution de l’air[14]. Les enfants sont aussi particulièrement vulnérables. Environ 1 élève sur 3 souffrirait d’asthme ou de difficultés respiratoires[15]. Les autorités de la ville ferment les écoles pendant plusieurs semaines chaque année lorsque l’indice de qualité de l’air est considéré trop dangereux pour les enfants.
Des pics de pollution ont lieu à l’automne et en hiver. Certains facteurs naturels expliquent ces pics, comme le froid et les vents plus faibles qui emprisonnent la pollution. Les facteurs humains restent toutefois les principaux responsables de la pollution de l’air à New Delhi :
la pollution des industries et des usines,
les émissions polluantes des voitures,
l’incinération des déchets,
les incendies des terres agricoles,
la dépendance aux combustibles fossiles pour sa production d’énergie.
Durant les mois d’octobre et de novembre, les agriculteurs des régions autour de la capitale brulent leurs terres agricoles afin de nettoyer les champs pour la culture suivante. C’est une pratique peu couteuse et illégale depuis 2015, mais les autorités ont de la difficulté à faire respecter l’interdiction. Selon les estimations, les incendies des terres agricoles seraient responsables de plus de 40 % des microparticules polluantes dans l’air[16].
Quelques solutions temporaires sont mises en place :
les avertissements pour les usines très polluantes,
la fermeture des chantiers de construction lors des pics de pollution,
la réduction temporaire du nombre de véhicules qui circulent,
l’interdiction des feux d’artifice.
Ces mesures ne sont toutefois pas suffisantes afin de faire diminuer de manière permanente la pollution de l’air. Les autorités doivent faire appliquer l’interdiction concernant le brulage des cultures et le pays doit délaisser les combustibles fossiles afin de se tourner vers les énergies renouvelables.
En 1988, l’Organisation météorologique mondiale et le Programme des Nations Unies pour l’environnement créent le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
La mission du GIEC est de faire l’état de la situation concernant l’évolution du réchauffement climatique, ses impacts et les solutions possibles. Tous les 5 à 8 ans, le GIEC produit un rapport d’évaluation sur la question qui rassemble l’ensemble des recherches et publications scientifiques liées au climat.
Dans son sixième rapport d’évaluation, publié en 2021-2022, le GIEC prévoit que la limite d’augmentation de 1,5 °C définie dans l’Accord de Paris pourrait être atteinte aussi rapidement que 2025. Toutefois, selon le GIEC, il y a suffisamment de connaissances, de technologies et de capitaux mondiaux pour réduire les effets du réchauffement climatique. Le rapport met de l’avant plusieurs solutions. Il démontre aussi que les couts nécessaires pour la protection du climat seraient moins importants que les couts liés aux effets du réchauffement climatique. De plus, plusieurs mesures pour réduire les effets du réchauffement climatique seraient aussi bénéfiques à d’autres niveaux, comme la réduction des inégalités et la faim dans le monde, des améliorations de la santé de la population, etc.
La principale solution afin de contrer et de réduire les conséquences du réchauffement climatique est de réduire les émissions de gaz à effet de serre de manière rapide et radicale.

Éoliennes et panneaux solaires
Comme les combustibles fossiles génèrent la majorité des gaz à effet de serre, la première chose à faire est de mettre fin le plus rapidement possible à l’exploitation de ces énergies non renouvelables et de se tourner plutôt vers les énergies renouvelables. Les sources d’énergie renouvelables, comme les énergies solaire et éolienne, rejettent peu ou pas de gaz à effet de serre ou de polluants dans l’air. Se tourner vers elles pour répondre aux besoins énergétiques de la planète permettrait de diminuer radicalement les émissions de gaz à effet de serre. Selon les études du GIEC, le développement massif des énergies renouvelables est un élément nécessaire pour atteindre les objectifs liés au climat.
Les avancées technologiques des dernières années ont permis de réduire beaucoup les couts liés aux énergies renouvelables. Entre 2010 et 2019, les couts pour l’énergie éolienne ont diminué de 55 % alors que ceux pour l’énergie solaire ont chuté de 85 %[17]. Cela rend donc ces types d’énergie beaucoup plus accessibles pour l’ensemble des pays.

Une personne participe à un projet de reforestation en Malaisie
On dit souvent que les forêts sont les poumons de la planète. Elles permettent de diminuer le réchauffement climatique puisqu’elles captent et stockent d’importantes quantités de CO2, qui est l’un des principaux composants des gaz à effet de serre. La restauration des forêts et des milieux naturels est possible par la protection des milieux naturels. Mettre fin à la déforestation et planter des arbres sont donc d’autres solutions possibles. Ceci pourrait grandement aider à atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.
Le rapport du GIEC indique aussi que les émissions de gaz à effet de serre pourraient être fortement réduites grâce à des ajustements dans le mode de vie des populations du monde. Un ajustement majeur consiste à réduire notre consommation. Cela peut se faire en :
réduisant le gaspillage alimentaire,
diminuant la consommation de viande,
achetant des biens usagés,
s’habillant dans les friperies,
etc.;
Ces gestes semblent minimes lorsqu’ils sont pris dans nos vies quotidiennes, mais à l’échelle mondiale, ils peuvent avoir un impact positif majeur.
Les gouvernements et les autorités doivent aussi être impliqués :
pour améliorer l’aménagement des villes pour encourager les déplacements à pied ou à vélo,
pour investir dans un réseau de transport en commun plus efficace,
pour encourager les économies locales afin de diminuer le transport des biens.

Le tramway et les routes piétonnes de Montpellier en France sont des moyens de diminuer les gaz à effet de serre liés aux transports.
Même si différentes solutions sont mises en place, les conséquences du réchauffement climatique se font déjà ressentir et risquent d’empirer dans les prochaines années. Les gouvernements et les populations doivent donc s’adapter afin de faire face à ces changements. Ces adaptations peuvent prendre différentes formes :
diversifier les cultures agricoles pour mieux faire face aux sécheresses,
ajouter de la végétation dans les villes pour faire face aux vagues de chaleur,
ajuster les normes de construction dans les régions côtières afin d’être mieux préparés face aux inondations,
solidifier les routes, ponts et autres infrastructures pour qu’ils soient mieux adaptés à des tempêtes plus violentes.

Inondation dans le village de Kathiatoli
Le courant a emporté une portion de route à Kathiatoli, dans le district d’Assam en Inde.
Certaines populations devront être déplacées, car l’adaptation n’est pas du tout possible. C’est le cas, par exemple, de certaines iles qui seront éventuellement entièrement inondées par la montée des océans.
Souvent, les personnes les plus vulnérables sont celles qui n’ont pas toujours les moyens nécessaires pour s’adapter. C’est le cas des populations des pays en développement. Certaines de ces populations ont déjà de la difficulté à avoir accès à des services de base comme la santé, l’éducation et l’aide alimentaire. Lors de l’Accord de Paris, les pays développés se sont engagés à donner 100 milliards de dollars chaque année au financement international pour la lutte contre les changements climatiques dans le monde.
Pour en apprendre plus sur la façon de réduire ta consommation d’énergie, consulte les liens suivants.
Le site de l’ONU offre aussi des moyens pour réduire la consommation d’énergie spécifiquement dans les domaines suivants :
Le réchauffement climatique accentue les inégalités dans le monde. Les pays en développement sont touchés inégalement par les effets du réchauffement climatique. Ces pays sont souvent moins bien préparés et n’ont pas les infrastructures nécessaires pour faire face aux différentes conséquences. Les populations les plus pauvres sont les plus vulnérables. Si rien n’est fait pour limiter les impacts du réchauffement climatique, près de 100 millions de personnes pourraient se trouver dans une situation de pauvreté extrême d’ici 2030[19].
Les populations des pays en développement sont aussi 5 fois plus à risque d’être déplacées après une catastrophe naturelle[18]. Entre 2010 et 2019, 23,1 million de personnes ont été déplacées en moyenne chaque année en raison des phénomènes naturels. La majorité d’entre eux viennent des pays en développement[19].
Les populations des pays en développement sont plus nombreuses à vivre d’une agriculture de subsistance. Comme le réchauffement climatique pourrait entrainer des rendements agricoles plus faibles, ces populations sont beaucoup plus à risque de vivre de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition. En 2021, 2,3 milliards de personnes dans le monde souffraient d’insécurité alimentaire modérée ou grave[20]. Le réchauffement climatique pourrait faire augmenter de 10 à 20 % le nombre de personnes qui souffrent de la faim d’ici 2050[19].
Tous ces facteurs contribuent aussi à intensifier l’instabilité de plusieurs régions, ce qui augmente les risques de conflits.
L’agriculture de subsistance est un type d’agriculture dont le but principal est de répondre aux besoins alimentaires de base des agriculteurs et de leur famille.
Au cours des dernières décennies, les installations hydroélectriques, ainsi que l’installation d’oléoducs, suscitent de grandes inquiétudes auprès des communautés autochtones. Ces installations posent de grands risques qui entrainent le déplacement des populations, la pollution des territoires autochtones et menacent la santé de ces populations.

Action menée par le Collectif des Premiers Peuples défenseurs des terres ancestrales
En novembre 2020, des personnes autochtones du Collectif des Premiers Peuples défenseurs des terres ancestrales manifestent contre le projet de GNL Québec. Les Innus soulignent que le projet empiéterait sur une partie de leurs terres ancestrales.
Le déplacement des populations est un des plus grands enjeux qui découle de l’aménagement des stations hydroélectriques. Au Québec, la construction de barrages hydroélectriques a provoqué des tensions entre les gouvernements provincial et fédéral et les populations Cris, Inuit, and Naskapi. Plus précisément, en 1971, l’annonce des projets de la Baie James a créé un conflit entre le gouvernement provincial et les représentants des communautés cries et inuites puisque ces derniers n’ont pas été consultés. Le conflit s’est terminé en 1975 par la signature de la Convention de la Baie James et du Nord Américain.
La pollution est un autre problème qui touche les populations autochtones vivant à proximité des territoires énergétiques. En particulier, l’exploitation de sables bitumineux contamine non seulement le territoire, mais aussi la faune. Les populations autochtones ne peuvent donc plus chasser, car la viande des animaux contient des quantités toxiques d’arsenic. De même, l’inondation des territoires causée par les projets hydroélectriques produit des niveaux élevés de neurotoxines qui contaminent l’eau, les sols et les animaux, comme c’est le cas du mercure.
L’augmentation de la pollution soulève des inquiétudes quant à son impact sur la santé des populations autochtones. Les habitants de la communauté autochtone de Fort Chipewyan ont noté dans la communauté une augmentation des cas de cancer qu’ils croient être liée à l’exploitation des sables bitumineux[22].
L’impact de l’exploitation de ces ressources énergétiques va au-delà des questions environnementales et de la santé. Il a également des répercussions majeures sur les modes de vie et la culture des populations autochtones. Les déplacements et la pollution affectent les pratiques ancestrales telles que la chasse, la pêche et la cueillette.
Il est à noter que, depuis quelques années, les gouvernements fédéral et provinciaux s’efforcent d’être plus respectueux des droits des Autochtones au Canada. C’est dû, entre autres, à des négociations et à des efforts continus de la part des différents groupes et communautés autochtones pour faire reconnaitre leurs droits. Par exemple, en 2002, la Paix des Braves promet d’inclure les peuples autochtones dans la prise de décision et de respecter les droits ancestraux des communautés autochtones du Nord lors de la construction d’installations hydroélectriques. En 2019, Hydro-Québec fait la même promesse.
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