Comment aider mon enfant à préparer un exposé oral ou une discussion

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Qu’un enfant soit à l’aise ou non de s’exprimer en public, la préparation d’un exposé oral ou d’une discussion orale est un passage obligé. Toutefois, obligatoire ne veut pas nécessairement dire désagréable!  

Les exposés oraux peuvent prendre plusieurs formes, par exemple : un exposé thématique (où l’on présente le sujet de façon notionnelle) ou un exposé dialectique (qui présente des arguments et des contre-arguments). Leur évaluation portera non seulement sur l’aisance à s’exprimer mais aussi sur le contenu présenté. Les exposés peuvent être faits individuellement, en groupe ou sous forme de discussion orale. Vous trouverez dans cet article des astuces pour aider votre enfant à préparer un exposé oral du tonnerre!

Bien se préparer : la clé du succès

On a parfois une idée un peu biaisée par rapport à l’expression orale en se disant que ça repose sur un énorme talent en improvisation. En vérité, pour bien s’exprimer en public, surtout dans le contexte d’un exposé oral, d’un débat ou d’une discussion orale, la clé se trouve dans la maîtrise du sujet. Vous pouvez rappeler à votre enfant que son prof portera une attention particulière au contenu présenté et que la compréhension du sujet est la meilleure façon de réduire le stress des présentations orales. Cela va sans dire, un exposé oral n’est pas une lecture à voix haute d’un texte de recherche devant public. Raison de plus pour connaître son sujet sur le bout des doigts. 

Tout d’abord, votre enfant doit faire une bonne recherche sur le sujet. Voici quelques aspects importants d’une recherche :

  • identifier ses connaissances préalables sur un sujet;
  • en évaluer la pertinence et l’exactitude;
  • s’assurer d’avoir accès à une documentation suffisante;
  • trouver des informations en consultant des sources fiables sur Internet ou dans des livres documentaires, des articles généraux d’encyclopédie et des périodiques d’actualité, ou encore auprès d’experts, de témoins, etc.
Trucs et outils

Le site d’Alloprof est une source fiable qui peut aider votre enfant à faire sa recherche. Celui-ci peut y trouver des informations grâce aux fiches pédagogiques ou en prenant des notes à partir des vidéos explicatives. S’il bloque dans sa démarche, il peut poser des questions sur la Zone d’entraide ou à nos profs par clavardage.

Faire un plan d’exposé

Le plan est très important, car il permet d’organiser les informations sélectionnées en suivant une certaine logique. Le plan aide à structurer les différentes idées qui seront abordées. Sans plan, l’enfant risque de devenir embrouillé lorsque viendra le temps de s’exprimer à l’oral. Une bonne façon de vérifier que les idées à exposer sont pertinentes est de répondre aux questions Qui? Quoi? Quand? Où? Comment? et Pourquoi?

Voici comment faire le plan d’un exposé thématique et dialectique. 

Pour un exposé thématique, le plan doit être composé de ce qui suit :

  • une introduction dans laquelle on explique pourquoi on a choisi ce thème, ce que l’on veut que les gens découvrent à travers l’exposé et la description des points à couvrir (deux, trois ou quatre parties). On ne donne pas son point de vue dans l’introduction.
    • Exemple d’introduction : « Mon exposé portant sur des femmes scientifiques canadiennes est constitué de trois parties. Je vous présenterai d’abord Harriet Brooks, puis Sophia Bethena Jones, et enfin Roberta Bondar »;
  • un premier point : par exemple, ce pourrait être de présenter les faits marquants de la vie de Harriet Brooks, ses exploits, sa manière de travailler ou d’autres informations intéressantes trouvées;
  • un deuxième point : par exemple, suivre la même structure que le premier point, mais pour Sophia Bethena Jones;
  • et ainsi de suite;
  • une conclusion comprenant un récapitulatif des points exposés ainsi que son avis sur le sujet : par exemple, la conclusion peut porter sur les principaux accomplissements de ces trois femmes scientifiques ainsi que son avis personnel sur la discrimination qu’elles ont vécue;
  • une période de questions.

Pour un exposé dialectique, qui présente une thèse et une antithèse, le plan doit être composé des sections suivantes :

  • une introduction (même principe que pour l’exposé thématique);
  • des arguments qui appuient la thèse choisie;
  • des contre-arguments (ici, il est important de trouver des nuances apportées à la thèse et non pas de proposer une thèse complètement opposée);
  • une synthèse (pour trouver la synthèse, l’enfant doit faire preuve de créativité, par exemple en se posant les questions suivantes : 
    • Existe-t-il une solution ou un compromis qui permet de tempérer ou de mitiger la contradiction entre les arguments et les contre-arguments?
    • Mon sujet contient-il des présupposés contestables?
    • Peut-on considérer le sujet sous un nouvel angle?;
  • une conclusion

Attention, il y a plusieurs pièges à éviter dans le plan dialectique : 

  1. Transformer le plan en « plan oui-non ». En fait, la thèse et l’antithèse ne doivent pas se contredire. Un « plan oui-non » peut donner l’impression à l’auditoire que l’élève affirme à la fois une chose et son contraire (par exemple : 1. Oui, c’est bien d’être végétarien. 2. Non, ce n’est pas bien d’être végétarien). La thèse et l’antithèse doivent envisager successivement différentes facettes de la question (par exemple : 1. Oui, il y a des avantages à être végétarien. 2. Toutefois, il existe des contextes dans lesquels ce choix n’est presque pas réalisable). En bref, il ne s’agit pas de présenter deux opinions complètement contradictoires, mais plutôt une opinion principale nuancée par des contre-arguments (1. Oui. 2. Mais).
  2. Présenter la synthèse comme une troisième partie qui serait simplement un « simple milieu » entre la thèse et l’antithèse. En effet, la synthèse n’est pas un juste milieu qui mettrait tout le monde d’accord. Au contraire, il s’agit d’une troisième voie qui permet d’apporter un nouveau regard sur la question. Par exemple : Compte tenu des divers défis auxquels font face les différents individus et populations, un régime végétarien n’est pas nécessairement le choix le plus écologique. Cela va dépendre des pays, de la possibilité de manger local, du type d’aliment, etc.   
  3. Voici d’autres pratiques à éviter, surtout lorsqu’il s’agit d’un débat : 
    • Faire une fausse déclaration
    • Exagérer ses propos
    • Faire appel à la pitié du public
    • Généraliser
    • S’attaquer personnellement aux personnes qui ont une opinion contraire à la nôtre (attaque ad hominem).

Utiliser des techniques pour maîtriser le sujet

Pour maîtriser un sujet, il existe différentes techniques de mémorisation et de représentation mentale. Voici quelques idées pour bien s’approprier le sujet :

  • Structurer ses idées grâce aux cartes mentales;
  • Se créer des fiches aide-mémoire (la plupart du temps, les profs les autorisent). Voici quelques astuces pour concevoir de bonnes fiches d’aide-mémoire :
    • les numéroter pour ne pas se perdre;
    • inscrire le titre de chacun des sujets à traiter;
    • noter les idées principales et secondaires de sa prise de parole en utilisant des mots-clés ou des phrases très courtes;
    • écrire une phrase d’introduction et une phrase de conclusion;
    • utiliser des couleurs et des surligneurs pour faciliter le repérage;
    • s’exercer à répéter son exposé dans un ordre différent, car cela aide à retrouver ses idées si on a un trou de mémoire pendant l’exposé;
    • indiquer sur les cartes à quels moments il faut parler moins vite, faire une pause et regarder les gens.

Rappelez à votre enfant que l’idée n’est pas d’apprendre le texte par cœur, mot à mot et à la virgule près. Un petit oubli et il risque de bloquer complètement! Il vaut mieux se souvenir des idées générales que des mots précis.

Attention!

Même s’il peut parfois être tentant de trouver des informations à la place de votre enfant ou de rédiger des parties de sa présentation, il gagne à s’approprier le contenu par lui-même pour bien le maîtriser. Toutefois, vous pouvez vous intéresser à son sujet et en discuter avec votre enfant pour l’aider à se familiariser avec celui-ci.

S’exercer

Le moyen le plus efficace de faire un excellent examen oral ou exposé oral est de s’exercer encore et encore. Votre enfant peut essayer les stratégies suivantes pour perfectionner son exposé :

  • s’enregistrer pour évaluer sa performance, calculer la durée de l’exposé et vérifier les points à améliorer;
  • s’exercer devant vous ou devant sa fratrie pour s’habituer à avoir un public et recevoir des commentaires constructifs. Par exemple, si votre enfant trébuche sur le même passage, vous pouvez lui conseiller de le réécrire; 
  • miser sur l’authenticité. Vous pouvez encourager votre enfant à être le plus naturel possible et à utiliser des mots qui lui sont familiers. Si votre enfant a la fibre humoristique, un petit jeu de mots ou une blague pour briser la glace peut détendre l’ambiance, mais il ne faut pas en abuser : une seule blague, c’est assez;
  • s’exercer à répondre aux questions de son auditoire. Il est judicieux d’anticiper les questions que son prof ou ses camarades pourraient poser. À l’aide d’un autre complice, votre enfant peut s’exercer à présenter ses arguments ou ses contre-arguments s’il s’apprête à participer à une discussion orale ou à un débat.

Se faire confiance, pour vaincre l’anxiété de l’expression orale

L’idée de s’exprimer en public peut être vécue par certains enfants et adultes comme une véritable peur. Cette détresse peut provoquer des symptômes comme les suivants :

  • tremblements, 
  • chaleurs,
  • nausées,
  • palpitations,
  • maux de ventre,
  • mains moites,
  • bouche sèche,
  • peur d’avoir des trous de mémoire ou de bafouiller,
  • peur de faire une gaffe ou de faire rire.

Heureusement, il existe des moyens de déjouer le stress et l’anxiété liés aux exposés oraux et aux débats. En voici quelques-uns :

  • Miser sur le langage corporel. Vous pouvez dire à votre enfant de ne pas avoir peur de faire des expressions faciales et d’essayer les tactiques suivantes : 
    • utiliser ses mains quand on parle aide à démontrer force et conviction. Encore une fois, il faut essayer d’avoir l’air naturel. 
    • marcher un peu dans l’espace prévu devant le public peut aider certaines personnes à augmenter leur confiance. 
    • adopter une posture confiante (se tenir droit semble aider à bannir l’insécurité et à se détendre) pour dégager un sentiment de puissance. Pour trouver plus de détails à ce sujet, vous pouvez chercher sur Internet des articles et des vidéos en lien avec les postures corporelles de confiance, notamment ce qu’on appelle en anglais la « Power Pose » ou prestance de pouvoir. 
  • Contrôler sa respiration pour relaxer : ralentir sa respiration, inspirer par le nez, gonfler le ventre, libérer tranquillement l’air par la bouche en faisant dégonfler le ventre, se concentrer sur les zones de tension pour essayer de les détendre et répéter dans sa tête le mot « relaxe » sont d’excellents trucs. Dites à votre enfant de respirer à fond avant de commencer.
  • Apporter une bouteille d’eau pour éviter d’avoir la bouche sèche.
  • Regarder ses interlocuteurs et interlocutrices même si on est un peu timide. Si votre enfant trouve difficile de balayer la classe du regard, il peut fixer un point imaginaire juste au-dessus de la tête des élèves ou repérer une personne de confiance et la regarder à l’occasion.
  • Prendre son temps pour livrer son contenu et faire de courtes pauses à l’occasion. Il est essentiel de reprendre son souffle et son assurance. Cela permet aussi aux auditeurs d’assimiler l’information. 
  • Miser sur les affirmations positives et la confiance en soi. Voici quelques phrases que votre enfant peut se répéter : 
    • Je me suis bien préparé et je maîtrise mon sujet;
    • Mon sujet est intéressant;
    • Je vais bien m’en sortir;
    • etc.
  • Dédramatiser : il est normal que la voix tremble au début. Ce n’est pas une fatalité de balbutier, cela se calmera petit à petit. Vous pouvez rassurer votre enfant!

Collaborateurs

Rédaction : L'équipe d'Alloprof Parents

Références