Les enjeux d’un territoire agricole à risque

Fiche | Géographie

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Définition

En géographie, un enjeu est une problématique liée à l’utilisation et à l’aménagement du territoire. L’enjeu peut être lié aux aspects environnemental, économique, politique, social, etc.

Il y a de plus en plus de territoires agricoles à risque dans le monde. Cette augmentation s’explique principalement par les activités humaines.

Les risques artificiels qui découlent des activités humaines entrainent différents enjeux auxquels les territoires agricoles doivent faire face.

  • Ils aggravent les risques naturels.

  • Ils contribuent au réchauffement climatique.

  • Ils causent la dégradation des territoires agricoles.

  • Ils entrainent des problèmes de gestion des ressources d’eau.

Les risques artificiels qui aggravent les risques naturels sur un territoire agricole

Les activités humaines sont en partie responsables de l’augmentation de l’intensité et de la fréquence des risques naturels. Ainsi, les risques artificiels qui menacent un territoire agricole contribuent aussi à aggraver les risques naturels et leurs conséquences.

Schéma des conséquences des risques artificiels.
Définition

Le surpâturage se produit lorsque les animaux d’élevage sont trop nombreux au même endroit. Ils consomment une trop grande partie de la végétation et piétinent les sols.

Les impacts du réchauffement climatique sur l’agriculture

Depuis la période de l’industrialisation, les activités humaines ont fait augmenter les émissions de gaz à effet de serre, ce qui contribue en grande partie au réchauffement climatique.

Le réchauffement climatique entraine plusieurs changements dans le climat. Ces modifications du climat ont un impact direct sur l’agriculture, qui est un des secteurs les plus touchés par le réchauffement climatique.

Cela s’explique par le fait que l’agriculture dépend fortement du climat. Les plantes ont besoin de la bonne quantité de pluie et de chaleur au bon moment dans l’année afin de bien se développer. La variation de la température, des précipitations ou l’augmentation des phénomènes climatiques extrêmes posent donc des dangers importants pour les récoltes.

Changements climatiques

Impacts sur l’agriculture

Des températures plus élevées

Des températures plus élevées peuvent entrainer la multiplication d’insectes ravageurs, qui détruisent les récoltes.

Cela augmente aussi la fréquence et l’intensité des cyclones, qui sont très dangereux pour les territoires agricoles.

Des vagues de chaleur extrême

La chaleur intense peut causer un stress physique sur les animaux d’élevage et peut nuire à la croissance des végétaux.

Des périodes de sècheresse plus fréquentes et plus longues

Une période de sècheresse peut entrainer l’assèchement des sols. Cela cause aussi une pression importante sur les ressources d’eau.

Une hausse du nombre de feux de forêt

Les territoires agricoles situés à proximité de forêts sont à risque lors d’un feu de forêt.

Des précipitations imprévisibles

Une variation dans la quantité de précipitations et dans le moment où elles se produisent peut mettre en péril plusieurs cultures.

Une augmentation des précipitations intenses

Des précipitations abondantes sur de courtes périodes peuvent détruire les récoltes et causer des inondations.

Une augmentation des épisodes de gel-dégel en hiver

Sans la couche protectrice de neige, les racines des plantes sont plus vulnérables au gel et peuvent mourir.

Ces impacts sur l’agriculture entrainent d'autres conséquences plus larges dont voici quelques exemples.

  • Les rendements agricoles diminuent.

  • Les prix des aliments augmentent.

  • L’insécurité alimentaire dans le monde s’aggrave.

  • Les impacts des catastrophes naturelles (dommages matériels) sont plus importants.

  • Les déplacements de population augmentent.

  • La pénurie d’eau potable s’aggrave.

  • Les inégalités économiques et sociales augmentent.

  • Le nombre de décès augmente.

Les solutions possibles

Corriger, diminuer ou arrêter les actions humaines responsables des risques artificiels est la principale solution pour réduire l’augmentation de l’intensité et de la fréquence des risques naturels.

Cela peut se faire de plusieurs manières :

  • planter des arbres dans les zones où il y a eu de la déforestation;

  • réduire l’utilisation des pratiques agricoles liées à l’agriculture intensive;

  • se tourner vers l’agriculture biologique;

  • pratiquer la rotation des cultures;

  • choisir des cultures adaptées au climat de la région.

Lutter contre le réchauffement climatique reste la meilleure façon de protéger les terres agricoles et de réduire les enjeux d’un territoire agricole à risque. La principale manière pour contrer et réduire les conséquences du réchauffement climatique est de réduire les émissions de gaz à effet de serre de manière rapide.

Pour en apprendre plus sur les différentes solutions au réchauffement climatique, consulte cette fiche.

Définition

La rotation des cultures est lorsqu’on alterne différentes cultures sur une même terre agricole pour limiter la dégradation des sols et améliorer la fertilité du sol.

La rotation des cultures.
Définition

L’insécurité alimentaire est lorsqu’une personne n’a pas accès à des aliments sains en quantité suffisante.

Exercices

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La dégradation des territoires agricoles

Définition

La dégradation fait référence à quelque chose qui se détériore ou s’endommage, soit au fil du temps, soit par l’action humaine.

La dégradation des sols est la réduction de la qualité du sol. Actuellement, on estime qu’environ 75 % des sols dans le monde sont dégradés[1].

Carte de la dégradation des sols dans le monde.

La dégradation des sols est causée par deux facteurs : les risques naturels et les risques artificiels. Dans les régions des territoires agricoles à risque, ce sont surtout les actions humaines qui aggravent la dégradation des sols. Par exemple, les pratiques liées à l’agriculture intensive ont des effets négatifs sur la qualité des sols.

Voici certaines causes de la dégradation des sols :

La monoculture

La monoculture entraine l’épuisement des nutriments du sol, ce qui les rend moins fertiles.

Un champ de colza.

Un champ de colza

Source : rsooll, Shutterstock.com

L’utilisation d’engrais et de pesticides chimiques

Les engrais et les pesticides chimiques contaminent et polluent les sols, ce qui réduit leur fertilité.

Un agriculteur répand un pesticide sur ses choux.

Un agriculteur répand un pesticide sur ses choux

Source : AntonSAN, Shutterstock.com

L’irrigation

L’irrigation excessive mène à la salinisation des sols, ce qui rend l’agriculture impossible.

Un système d’irrigation dans un champ.

Un système d’irrigation dans un champ

Source : Yalcin Sonat, Shutterstock.com

L’utilisation de la machinerie lourde

L’utilisation de la machinerie lourde compresse les sols, ce qui les rend denses, plus à risques d’inondation. Un sol dense empêche aussi les racines des plantes de bien pousser.

De la machinerie utilisée pour la récolte de céréales.

De la machinerie utilisée pour la récolte de céréales

Source : Pavel Tomek, Shutterstock.com

La déforestation

La déforestation rend les sols plus sensibles à l’érosion par le vent et par l’eau. Au fil du temps, l’érosion des sols fait en sorte que les sols perdent leur couche fertile.

Un champ de soja a remplacé une partie de la forêt amazonienne.

Un champ de soja a remplacé une partie de la forêt amazonienne

Source : PARALAXIS, Shutterstock.com
Définitions
  • La déforestation est l’action humaine d’éliminer de manière permanente une partie de la forêt.

  • L’érosion est la dégradation du sol sous l’effet du vent, de l’eau ou de l’action humaine.

  • La monoculture fait référence à la culture d’une seule espèce de plante.

  • La salinisation se produit lorsqu’il y a une accumulation de sels dans le sol.

Les conséquences des pratiques agricoles liées à l’agriculture intensive sont importantes non seulement pour la fertilité des sols, mais aussi pour les populations. Dans les zones agricoles situées dans des territoires à risque, la dégradation des sols met en danger les populations qui pratiquent l’agriculture de subsistance. Le but principal de l’agriculture de subsistance est de répondre aux besoins alimentaires de base des agriculteurs et de leur famille. Si la dégradation des sols diminue les récoltes, ces populations sont beaucoup plus à risque de vivre de l’insécurité alimentaire.

De nombreuses pratiques peuvent être adoptées pour améliorer la qualité des sols. La solution la plus efficace est de réduire les pratiques agricoles qui entrainent la dégradation des sols.

  • Limiter l’utilisation des pesticides et des engrais chimiques et privilégier les engrais et fertilisants naturels.

  • Pratiquer la rotation des cultures.

  • Réduire l’utilisation de machines lourdes.

  • Planter des arbres dans les zones déboisées.

Lutter contre le réchauffement climatique contribue aussi à ralentir la dégradation des sols.

Exercices

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La gestion de l’eau

L’eau douce est essentielle pour l’agriculture. C’est toutefois une ressource limitée. Les territoires agricoles à risque doivent faire face à différents enjeux liés à l’eau, dont :

  • la sècheresse, 

  • la dégradation des sols,

  • les inondations.

Tous les territoires agricoles peuvent connaitre un épisode de sècheresse à un moment ou à un autre. Les territoires agricoles à risque connaissent des sècheresses plus fréquentes ou qui durent plus longtemps. Cela se produit en raison du manque de précipitations ou d’un accès difficile à une source d’eau douce. Les sècheresses font diminuer la fertilité et la productivité des sols. Les agriculteurs n’ont donc pas autant de récoltes pour se nourrir ou pour se faire des revenus.

Une mauvaise utilisation de l’eau douce pour l’irrigation peut mener à une surexploitation de la ressource et à son épuisement. De plus, de mauvaises techniques d’irrigation peuvent mener à de l’érosion et à la perte de la couche fertile des sols.

Une gestion efficace de l’eau est donc nécessaire pour :

  • éviter la surexploitation de la ressource;

  • soutenir la culture et l’élevage;

  • protéger la qualité des sols.

Plusieurs solutions sont possibles afin de bien gérer les ressources d’eau.

  • Des systèmes d’irrigation en mesure d’apporter l’eau de manière ciblée aux plantes permettent d’éviter des pertes inutiles.

  • Des sols en santé sont plus en mesure de retenir l’eau, ce qui réduit la quantité d’eau nécessaire pour l’irrigation. Ces sols peuvent donc mieux résister aux périodes de sècheresse.

  • Des cultures adaptées aux conditions du territoire. Par exemple, des plantes qui demandent plus d’eau (comme le taro) sont cultivées dans un milieu humide. À l’inverse, des plantes qui nécessitent moins d’eau (comme le sorgho) peuvent être cultivées dans des climats plus secs. De cette manière, les besoins en eau douce pour l’irrigation sont diminués.

Une ferme cultivant du taro.

Une ferme cultivant du taro

Source : AaronChenPS2, Shutterstock.com
Des plants de sorgho.

Des plants de sorgho

Source : jrslompo, Shutterstock.com

D’autres territoires agricoles à risque font plutôt face à des inondations. Qu’elles soient causées par des ouragans, des tsunamis ou encore de fortes précipitations, les inondations causent d’importants dommages aux infrastructures, peuvent détruire les récoltes et entrainer la perte de troupeaux. L’enjeu est donc de gérer les surplus d’eau présents sur les terres agricoles après une inondation.

Cela peut se faire grâce à :

  • la construction de digues pour empêcher l’eau d’envahir les territoires à risque;

  • la construction de canaux de drainage pour évacuer l’eau avant qu’elle ne s’accumule; 

  • le reboisement des rives des cours d’eau aide à contenir l’eau et réduit le risque d’inondation.

Exercices

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Références