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Quito est la capitale de l’Équateur. Ce pays se trouve sur la côte ouest de l’Amérique du Sud. La ville est située vers le nord du pays dans les montagnes des Andes, à plus de 2 800 mètres d’altitude[1]. Le centre de la ville s’est développé dans une vallée pour ensuite s’étendre sur les flancs des montagnes environnantes et sur les bases du volcan Pichincha.
Les cendres qui se sont accumulées dans la vallée où se trouve Quito ont rendu les sols très fertiles. L’agriculture est ainsi devenue une activité importante autour de la ville. La fabrication de produits textiles et la fabrication de produits pharmaceutiques sont deux autres activités économiques de la région.

L’emplacement de la ville de Quito la rend à risque de subir les conséquences d’une éruption volcanique et d’un tremblement de terre. La ville connait aussi des risques d’inondations et de glissements de terrain qui peuvent être liés aux éruptions volcaniques et aux séismes.

En 2017, la ville de Quito a une population de 2 644 145 habitants[2]. La superficie de la ville est d’environ 4 230 km2[3]. Sa densité de population est donc de 625 habitants/km2.
À titre de comparaison, la ville de Montréal a une densité de population de 912 habitants/km2[4].
La densité de population correspond au nombre moyen d’individus qui habitent sur une surface donnée. Elle mesure le nombre d’habitants par kilomètre carré (habitants/km2).
Quito est située en Équateur, un pays en développement. En 2021, le produit intérieur brut par habitant (PIB/habitant) était de 5 965,10 $[5].
À titre de comparaison, pour la même année le PIB/habitant au Canada était de 51 987,90 $[6].
L’urbanisation de Quito s’est faite très rapidement. La population et la superficie de la ville ont doublé depuis 1980. La majorité des personnes venant s’installer à Quito étaient des paysans et des paysannes pauvres. Ces personnes étaient à la recherche de travail. Puisqu’elles n’avaient pas beaucoup d’argent, ce sont principalement des bidonvilles qui se sont développés. Aujourd’hui, 1 habitant sur 3 habite dans un bidonville[7] et près de 30 % de la population de Quito vivent dans la pauvreté[8].

Un bidonville à Quito
Pour mieux comprendre ce qu’est un bidonville, tu peux regarder la vidéo Qu’est-ce qu’un bidonville? ou Comment se forment les bidonvilles?
Un risque naturel représente un danger lié à un phénomène naturel. Consulte la vidéo Phénomène naturel, risque naturel ou catastrophe naturelle pour mieux comprendre la différence entre ces trois concepts.
La ville de Quito se situe tout près du volcan actif Guagua Pichincha. En plus de celui-ci, d’autres volcans se trouvent à proximité de Quito, dont le Cotopaxi.
Ce volcan, inactif depuis 1660, a recommencé à s’activer dans les années 1980, sans toutefois entrer en éruption[9]. C’est à l’automne 1999 qu’il entre en éruption. Celle-ci entraine de gros nuages de cendres qui retombent aux alentours du volcan où se trouve, entre autres, la ville de Quito. La ville n’a cependant pas été touchée par des coulées de lave ou de boues volcaniques. Un dôme a bloqué la sortie du magma. Ce dôme est maintenant brisé, ce qui fait en sorte qu’il ne pourra plus protéger la ville.
Les dangers d’une future éruption pour Quito sont les nuages et les pluies de cendres, les coulées pyroclastiques, les glissements de terrain et les lahars.

Le Guagua Pichincha en éruption
Ce volcan se situe à environ 45 km de la ville de Quito[11]. Il est plus loin que le Guagua Pichincha, mais il pose tout de même un risque important pour Quito et les personnes qui y habitent.
En 2015, le Cotopaxi se réveille en crachant de la fumée à plusieurs kilomètres de haut. Des évacuations préventives sont effectuées et l’éruption n’a pas causé de dommages majeurs. Les nuées de cendres ont cependant causé des dégâts aux terres agricoles environnantes ainsi qu’aux personnes qui ont respiré ces cendres pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines. En décembre 2022, le volcan est de nouveau entré en éruption en rejetant des gaz et des cendres dans l’atmosphère. Les vents ont porté les cendres jusque dans les zones au sud de Quito. Toutefois, les pluies de cendres sont restées légères et n’ont pas causé de dommages majeurs.
Bien que les éruptions de 2015 et de 2022 n’aient pas eu beaucoup de conséquences sur la ville de Quito, celle-ci n’est pas à l’abri des conséquences d’une future éruption. En effet, les coulées pyroclastiques du Cotopaxi pourraient facilement se rendre jusqu’à la ville de Quito. Ce phénomène extrêmement dangereux causerait plusieurs décès et beaucoup de dommages matériels.

Le volcan Cotopaxi en éruption
La ville de Quito a connu plusieurs tremblements de terre dans son histoire. Étant donné que le pays est situé dans une zone où les plaques tectoniques Nazca et Sud-Américaine se rencontrent, il est plus à risque de subir des tremblements de terre. Certains d’entre eux ont entrainé de lourds dommages et ont fait plusieurs victimes. D’autres ont été ressentis par la population, mais n’ont pas causé de dommages importants.

En avril 2016, un tremblement de terre a causé des dommages à plusieurs bâtiments.

De l’aide est offerte aux personnes touchées par le tremblement de terre d’avril 2016.
| Année | Magnitude | Impacts |
|---|---|---|
| 1987 | 6,9 | On évalue le nombre de victimes à près de 4 000[7]. Plusieurs décès sont causés par des glissements de terrain, des coulées de boue et des inondations. Les couts des dommages matériels s’élèvent à plusieurs millions de dollars. |
| 2014 | 5,1 | Le séisme a causé 4 morts et une dizaine de blessés[7]. |
| 2016 | 7,8 | Le bilan officiel s’élève à 673 morts, 6 274 blessés. Les dommages sont évalués à plus de 3,3 milliards de dollars[13]. |
| 2017 | 5,2 | Le séisme n’a causé aucun décès et aucun dommage majeur. |
| 2019 | 7,5 | Le séisme n’a causé aucun décès. Les dommages sont mineurs. |
| 2021 | 4,5 | Le séisme n’a causé aucun décès. Les dommages sont mineurs. |
Quito est à risque de subir des inondations et des glissements de terrain. Ce risque est amplifié par l’urbanisation de la ville. La ville est construite dans une vallée et sur les flancs d’un volcan qui possédaient des quebradas, c’est-à-dire des ravins formés naturellement pour évacuer les eaux. Comme l’urbanisation de la ville s’est faite très rapidement, plusieurs quebradas ont été remplis de terre afin d’y construire des routes et des habitations. Cela a perturbé le drainage naturel du sol.
Lors de fortes pluies, le drainage dans la ville est insuffisant. L’eau s’accumule dans les rues et dans certaines zones plus basses. Ces inondations plutôt fréquentes causent généralement peu de dégâts majeurs, mais sont tout de même dérangeantes pour la population.
Le mauvais drainage du sol entraine parfois de plus graves conséquences comme des glissements de terrain emportant des portions de routes ou des bâtiments.
Le drainage est l’évacuation de l’eau d’une terre inondée ou trop humide. Cette évacuation peut être d’origine naturelle ou humaine.
À la fin du mois de janvier 2022, la ville de Quito a reçu une grande quantité de pluie, la plus grande depuis près de 20 ans. Cette pluie a causé des inondations dans la ville ainsi qu’un glissement de terrain sur les pentes du volcan Pichincha.
Ces évènements ont causé plusieurs dégâts à travers la ville en endommageant des bâtiments et le réseau électrique. Huit maisons et plusieurs voitures ont été emportées. Les résidents ont aussi eu à composer avec de la boue, des pierres et des débris qui ont recouvert une partie de la ville. Le bilan final de cette catastrophe naturelle fait état de 28 morts et de 52 blessés[14].

Quito après les inondations et le glissement de terrain
Les équipes de sauvetage ont fouillé les maisons et les rues dans les jours suivant la forte pluie.
Une catastrophe naturelle est un phénomène naturel qui cause des dommages matériels (bâtiments, routes, etc.) et des victimes humaines (blessures, pertes de vies).
Quito possède peu de moyens et de mesures de prévention pour faire face à tous les risques naturels qui la menacent. Voici les différentes mesures de prévention présentement mises en place pour chacun des risques.
| Catastrophe naturelle | Mesure de prévention |
|---|---|
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Les éruptions volcaniques |
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Les tremblements de terre |
Certaines zones sont identifiées comme étant sécuritaires lors de tremblements de terre. La population peut s’y réfugier. Des panneaux comme celui-ci indiquent la localisation de ces zones sécuritaires. ![]() Un panneau indiquant une zone sécuritaire dans Quito Plusieurs de ces panneaux ont été modifiés avec humour après leur installation. Sur celui-ci, une personne a ajouté un autocollant représentant Godzilla. Source : Angela N Perryman, Shutterstock.com |
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Les inondations et les glissements de terrain |
À la suite des inondations survenues en 2022, les autorités ont commencé l’élaboration d’un plan de réduction des impacts des risques naturels. |
La ville de Quito n’a pratiquement aucun plan d’évacuation ou de prévention mis en place. La seule prévention faite par les autorités est de conseiller aux habitants de garder une trousse de secours chez eux en cas de catastrophe naturelle (nourriture, eau, lampe de poche, masque, radio).
Le manque de mesures de prévention des catastrophes naturelles à Quito s’explique de plusieurs manières. De manière générale, la forte augmentation de la population urbaine combinée au manque de politiques en matière d’utilisation des terres amène les gens à s’installer dans des zones à risque. Toutefois, Quito commence peu à peu à mettre en place des stratégies d’organisation urbaine dans le but d’être mieux préparée face aux catastrophes naturelles. Le problème est que le gouvernement du pays n’a pas les outils en place afin de permettre une organisation efficace du territoire contre les catastrophes naturelles.
Malgré le manque d’outils, l’Équateur souhaite améliorer ses mesures de prévention contre les risques naturels. Cette volonté a mené à la création du Secrétariat technique de gestion des risques.
La mise en place de mesures de prévention à Quito et ailleurs dans le pays ne sera pas facile. En raison du retard accumulé durant les dernières décennies, d’importants changements devront être faits dans :
À cause des risques élevés d’inondations et de glissements de terrain, une des principales priorités est l’atténuation de ces risques et la mise en place de plans d’action adéquats. C’est pour cela que les autorités de la ville de Quito désirent mettre en place un plan de réduction des risques, entre autres, par l’inspection et l’amélioration des infrastructures permettant l’évacuation des eaux.
Une des priorités est de déterminer quels bâtiments importants sont vulnérables (écoles, hôpitaux, infrastructures liées au secteur énergétique). Des mesures sont ensuite prises pour renforcer et mieux protéger ces bâtiments.
Quito et plus largement l’Équateur dépendent beaucoup de l’aide humanitaire afin de mettre en place des mesures de prévention efficaces et d’offrir de l’assistance à la suite d’une catastrophe naturelle.
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