À la base de la lecture, il y a l’identification des mots écrits. Les élèves sans difficulté de lecture auront tendance à lire davantage et à voir leurs compétences s’améliorer rapidement. En revanche, lorsque l’élève ne parvient pas à décoder suffisamment de mots dans un texte lu, cela a un impact sur la fluidité avec laquelle il lit et, possiblement, sur son plaisir de lire et sa relation avec la lecture. Voici quelques stratégies pour aider l’élève à améliorer sa capacité d’identification des mots :
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Choisir des textes au bon niveau de lecture. Afin de renforcer la confiance et la compréhension de vos élèves, il est important de minimiser les frustrations face à des livres difficiles à comprendre. En règle générale, une lecture est considérée comme étant frustrante si moins de 90 % des mots sont compris par l’élève. Si l’élève peut lire de 90 % à 94 % des mots avec précision, le texte demande un effort, mais il est considéré comme étant dans sa zone proximale de développement pédagogique (il peut lire la plupart des mots par lui-même avec un peu d’aide). Pour ce qui est de la lecture autonome, ce sont de 95 % à 100 % des mots qui devraient être compris pour éviter une lecture frustrante à l’élève.
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Appliquer la règle des cinq doigts. Pour aider les élèves à signaler le niveau de difficulté de leur lecture, demandez-leur de lever la main et de commencer à lire la première page d’un livre qu’ils ont choisi. Ensuite, pour chaque mot qu’ils ne comprennent pas, demandez-leur de baisser un doigt. S’ils baissent les cinq doigts avant la fin de la première page, on estime que le livre est trop difficile pour eux. À ce moment-là, ils peuvent changer de livre.
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Aider les élèves à développer la fluidité en lecture (capacité de lire les mots rapidement avec précision et une bonne prosodie ou mélodie). Les élèves peuvent se pratiquer avec la lecture d’un court texte (environ 100 mots) oralement, répétée de 3 à 5 fois. Vous pouvez rendre cette approche amusante des façons suivantes : encourager les élèves à lire de façon théâtrale, utiliser un cornet ou un microphone jouet ou encore enregistrer leurs voix. Par contre, la pratique de la lecture à tour de rôle n’est pas recommandée en classe, car elle peut causer de l’anxiété aux élèves qui ont des difficultés de lecture. De plus, utilisée comme seule technique, elle n’offre pas à chaque élève suffisamment d’occasions de pratiquer à répétition la lecture à haute voix pour s’améliorer.
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Faire l’enseignement explicite du nouveau vocabulaire. Enseignez à l’avance les nouveaux mots que vos élèves rencontreront dans des histoires, dans des problèmes mathématiques ou même dans des manuels scolaires. Vous pouvez mettre en place des pratiques de l’enseignement explicite : mimer, donner une définition adaptée (pas celle du dictionnaire), utiliser le mot dans un contexte, etc. Une exposition répétée à de nouveaux mots de vocabulaire est importante. Utilisez les nouveaux mots aussi souvent que possible.
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Décoder les mots en regardant les images. Invitez vos élèves à se référer aux images du texte afin de découvrir le sens de la lecture. Grâce aux indices visuels, ils peuvent confirmer, infirmer ou compléter leur compréhension du texte.
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Noter les différents types de méprises faites par les élèves. Lors d’une lecture à voix haute, vous pouvez cerner les difficultés liées à l’apprentissage de certains sons, syllabes ou mots. Il peut s’agir d’une erreur :
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de substitution : l’élève lit un mot différent de celui écrit dans le texte;
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d’omission : l’élève ne lit pas le mot ou plusieurs mots du texte;
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d’ajout : l’élève ajoute de nouveaux mots qui ne sont pas dans le texte.
N’hésitez pas à donner un coup de pouce à l’élève lorsque vous remarquez qu’il hésite sur la lecture d’un mot et à noter les autocorrections qu’il effectue.