La bande dessinée

Fiche | Français
Définition

La bande dessinée, dont l’abréviation est BD ou bd, est un récit qui est constitué d’une succession de cases dans lesquelles on retrouve des illustrations et du texte. Il s’agit d’un genre narratif.

Le vocabulaire associé à la bande dessinée

​​​​​Voici différents termes propres à la bande dessinée.

  • Un ou une bédéiste : c’est la personne qui écrit les textes de la bande dessinée.

  • Un dessinateur ou une dessinatrice : c’est la personne qui réalise les illustrations.

  • Remarque : Le (la) bédéiste est parfois également le (la) dessinateur(-trice). Par exemple, Hergé a écrit et illustré les bandes dessinées Tintin.

  • Une planche : c’est une page complète (constituée de bandes et de cases).

  • Une bande : c’est une suite de cases placées horizontalement.

  • Une case (ou une vignette) : c’est un encadré contenant des illustrations et souvent du texte. La grosseur d’une case peut varier et cette dernière peut occuper une planche au complet.

  • Une gouttière : c’est l’espace entre les cases et les bandes.

  • Un cartouche (ou un récitatif) : c’est un encadré, souvent placé en haut des bandes, contenant une courte narration. On y retrouve souvent des indices de temps ou de lieux.

  • Un phylactère (ou une bulle) : c’est un espace dans lequel on retrouve les paroles ou les pensées des personnages.

  • Un appendice (ou un pointeur) : c’est la pointe du phylactère qui permet d’identifier l’énonciateur ou l’énonciatrice.

Une planche de bande dessinée dans laquelle on retrouve des bandes, des cases, un cartouche, des gouttières, des phylactères et des appendices.
Important!

Un phylactère, et par le fait même un appendice, peut avoir différentes formes selon ce qu’il exprime.

  • Les phylactères de pensées des personnages ont souvent une forme de nuage.

  • Les phylactères de paroles ont habituellement une forme arrondie ou rectangulaire.

  • Les phylactères dans lesquels on retrouve les bruits forts, les interjections ou les onomatopées peuvent être formés de lignes brisées.

    Remarque : Les onomatopées peuvent se retrouver dans différents types de phylactères. Également, elles peuvent être placées en dehors d’un phylactère, directement dans l’illustration.

Des exemples de phylactères de formes variées.
Source : Adapté de Les Ananas de la colère, p. 19, Cathon[1]

Les caractéristiques de la bande dessinée

La bande dessinée est un genre narratif. Elle suit donc habituellement le schéma narratif et comporte les éléments du schéma actantiel.

Voici les principales caractéristiques propres à ce genre.

  1. La bande dessinée met en place un univers narratif. On peut le cerner en observant les illustrations et le texte. En effet, on y retrouve divers repères culturels qui peuvent permettre d’en identifier l’époque, les lieux, les thèmes, etc.

Un exemple de case où les repères culturels et le texte aident à cerner l’époque à laquelle se déroule le récit.

Source : Adapté de Les enfants de la Résistance : Premières actions, p. 5, Vincent Dugomier et Benoît Ers[2]

Dans cet exemple, en observant les repères culturels (habillement, les meubles et le décor), et en lisant le texte, on peut comprendre que l’histoire se déroule pendant la Deuxième Guerre mondiale.

  1. La bande dessinée contient la plupart du temps plusieurs séquences dialogales, qu’on retrouve dans des phylactères. Ces séquences permettent, entre autres, de comprendre les pensées, les sentiments et les caractéristiques psychologiques des personnages, ainsi que les liens qu’ils entretiennent entre eux. 

    Par exemple, on peut y observer le niveau de langue des personnages, ce qui peut nous donner des indices par rapport à leurs caractéristiques socioculturelles ou à leurs relations avec les autres personnages.

f

Source : Les Nombrils : Les liens de l’amitié, p. 4, Maryse Dubuc et Delaf[3]

Dans cet exemple, les échanges verbaux entre les personnages forment un dialogue. Il permet de percevoir le tempérament des personnages et de comprendre la relation qu’ils entretiennent.

  1. Entre les dialogues, il peut y avoir des séquences narratives dans lesquelles un narrateur ou une narratrice raconte l’histoire. Ces séquences se trouvent souvent dans le haut des cases, dans des cartouches.

Un exemple de narration d’une narratrice personnage, contenue dans des cartouches.

Source : Adapté de Occupez-vous des chats, j’pars : Carnets de résidences, p. 10, Iris[4]
  1. On y retrouve souvent des onomatopées, des interjections, des lignes de mouvement ou des idéogrammes (dessins-symboles et signes de ponctuation traduisant une émotion) qui aident à raconter ou à comprendre l’histoire.

Un exemple de bande dans laquelle on retrouve des onomatopées, des lignes de mouvements, des dessins-symboles et un point d’interrogation.

Source : Adapté de Les aventures de Tintin : L’Oreille cassée, p. 7, Hergé[5]
  • Les onomatopées démontrent la cacophonie créée par les cris des animaux.

  • Les lignes de mouvements démontrent la rapidité des mouvements des personnages.

  • Les dessins-symboles (étoiles, gouttes de sueur et spirales) démontrent les émotions de peur, de surprise et de colère des personnages.

  • Le signe de ponctuation (point d’interrogation) démontre l’incompréhension de Milou, le chien.

  1. Même si elle respecte le schéma narratif, la bande dessinée peut raconter une histoire où l’ordre chronologique des évènements et la vitesse de narration varient. Par exemple, elle peut contenir des ellipses, des anticipations ou des retours en arrière, ce qui peut créer des effets d’accélération ou d’allongement de la narration.

Un exemple d’anticipation dans une bande dessinée.

Source : Adapté de Mort et déterré : Un cadavre en cavale, p. 3, Jocelyn Boisvert et Pascal Colpron[6]

Dans cet exemple, l’histoire commence avec une anticipation de l’élément déclencheur, où on voit le personnage décédé. On revient ensuite à la situation initiale, qui permet au lecteur de comprendre pourquoi le personnage exprime qu’il « étai[t] loin de penser qu’[il] allai[t] vivre la dernière journée de [sa] vie ».

  1. On peut retrouver des bandes dessinées dans différents médias (revues, journaux, sites Internet, etc.).

Un exemple de bande dessinée dans une revue.

Source : Assez d’éco-anxiété!, p. 12, Jacques Goldstyn[7]
  1. Les illustrations peuvent être en noir et blanc, en couleurs ou être d’une teinte dominante.

Un exemple d’illustrations en noir et blanc.

Source : Partir le chauffage,  [image en ligne], Cathon, 2022, Cathon : Bande dessinée et illustration, (URL). Droits réservés* [8]

 

Attention!

Bien que la séquence dominante de la bande dessinée soit souvent la séquence narrative, n’importe quel type de séquence peut se retrouver dans une bande dessinée.

Un exemple de bande dessinée contenant une séquence explicative.
Source : Le décrochage scolaire : mieux comprendre pour mieux prévenir, p. 1, CREVALE et Delphine Côté-Lacroix[9]

Dans cet exemple, la bande dessinée contient des séquences explicatives qui permettent d’expliquer les causes et les conséquences du décrochage scolaire, en plus de donner quelques pistes de solutions pour le contrer.

Important!

Une bande dessinée a souvent une couverture rigide et tient généralement en peu de pages (en moyenne 50). Lorsqu’une BD présente un sujet parfois plus sensible, un plus grand nombre de pages et que son format et son style sont plus éclatés, il peut s’agir d’un roman graphique. Ce genre est comparé à un roman mis en images.

Les plans et les angles des illustrations

Comme au cinéma, les plans et les angles des illustrations d’une bande dessinée contribuent à l’intrigue du récit. Voici les principaux plans et angles et les effets qu’ils créent.

Type de plan 

Définition et effets

Exemples

Plan d’ensemble

C’est un plan qui montre un décor dans son ensemble. Il est souvent utilisé pour présenter des lieux en début d’histoire, afin d’aider le lecteur à se situer dans l’espace et le temps.

Un exemple de plan d’ensemble.

Source : Le Schtroumpfissime, p. 3, Yan Delporte et Peyo[10]

Dans cet exemple, le plan d’ensemble permet de présenter le lieu où le personnage se trouve, le petit village schtroumpf, et le temps de l’histoire, Minuit.

Plan général

C’est un plan très large qui situe le ou les personnages dans leur environnement.

Un exemple de plan général.
Source : Le Schtroumpfissime, p. 3, Yan Delporte et Peyo[10]

Dans cet exemple, le plan général permet de présenter le personnage, le Grand Schtroumpf, dans son environnement, soit son laboratoire.

Plan moyen

C’est un plan qui présente le ou les personnages de la tête aux pieds dans leur environnement. Il permet de mieux comprendre les interactions entre les personnages et les actions de ces derniers.

Des exemples de plans moyens.

Source : Le Schtroumpfissime, p. 3, Yan Delporte et Peyo[10]

Dans ces exemples, les plans moyens permettent de présenter le Grand Schtroumpf de la tête aux pieds en pleine action. On voit en effet qu’il est en train de concocter une potion.

Plan américain

C’est un plan où on voit le personnage environ jusqu’aux cuisses. Il permet de présenter ses actions et ses gestes, sans attirer l’attention sur le décor.

Un exemple de plan américain.

Source : Magasin général : Montréal, p. 7, Régis Loisel et Jean-Louis Tripp[11]

Dans cet exemple, le plan américain permet de présenter la marche décidée du personnage.

Plan rapproché

C’est un plan où on voit un personnage environ jusqu’à la taille ou la poitrine. Il permet d’entrer dans l’intimité du personnage en démontrant ses réactions et sa personnalité.

Un exemple de plan rapproché.

Source : Magasin général : Montréal, p. 7, Régis Loisel et Jean-Louis Tripp[11]

Dans cet exemple, le plan rapproché permet de présenter la peur du personnage.

Gros plan

C’est un plan qui présente un personnage de très près. Il permet d’amplifier ou de dramatiser ses réactions et ses émotions. Il peut aussi être fait sur un objet important dans le récit.

Remarque : Il existe également le très gros plan qui présente de manière très rapprochée une partie du visage ou d’un objet. Il permet de mettre l’accent sur un détail précis.

Un exemple de gros plan.

Source : Magasin général : Montréal, p. 7, Régis Loisel et Jean-Louis Tripp[11]

Dans cet exemple, le gros plan permet d’amplifier la colère du personnage.

Type d’angle

Définition et effets

Exemple

Normal

C’est un angle droit qui présente des personnages ou des objets comme si on se trouvait en face d’eux. Il permet de raconter les évènements du récit de façon neutre, sans effet particulier.

Un exemple d’angle normal.

Source : Le Schtroumpfissime, p. 3, Yan Delporte et Peyo[10]

Dans cet exemple, l’angle normal permet de présenter un personnage, sans effet particulier.

Plongée

C’est un angle où on voit la scène comme si on se trouvait au-dessus d’elle. Ce qui y est représenté peut paraitre écrasé, menacé ou inférieur.

Un exemple d’angle en plongée.

Source : La méduse, p. 17, Boum[12]

Dans cet exemple, la plongée crée un effet d’infériorité du personnage par rapport à la méduse. Elle permet de démontrer à quel point le personnage est impuissant et affaibli par la présence de la méduse dans sa vie.

Contreplongée

C’est un angle où on voit la scène comme si on se trouvait en dessous d’elle. Ce qui y est représenté peut paraitre plus puissant ou supérieur. Cet angle peut, entre autres, être utilisé pour accentuer l’aspect insurmontable d’une difficulté.

Un exemple d’angle en contreplongée.

Source : Ninn : Les grands lointains, p. 38, Jean-Michel Darlot et Johan Pilet[13]

Dans cet exemple, la contreplongée crée un effet de supériorité de l’immense escalier par rapport aux personnages. Elle permet de démontrer combien les lieux semblent effrayants et représentent un obstacle insurmontable pour les personnages.

Les astuces pour lire une bande dessinée

Comme il peut y avoir plusieurs zones de textes (cartouches et phylactères) sur une même planche, voici quelques astuces pour bien lire une bande dessinée.

Étapes à suivre pour lire une bande dessinée.
Source : Lire avec Obélix, p. 6, Uderzo[14]

Les différents genres de bande dessinée

On peut retrouver de nombreux genres de récits dans les bandes dessinées (récit d’aventure, de fantasie (fantasy), de science-fiction, historique, psychologique, etc.).

Exemples

Bande dessinée historique

Un exemple de bande dessinée historique.
Source : Mégantic : Un train dans la nuit, p.13, Anne-Marie Saint-Cerny et Christian Quesnel[15]

Bande dessinée psychologique

Un exemple de bande dessinée psychologique.
Source : Paul à la maison, p. 103, Michel Rabagliati[16]

Les illustrations d’une bande dessinée peuvent être réalistes ou caricaturales. Ce choix est souvent lié au genre du récit.

Exemples

Illustration réaliste

Un exemple d’illustration réaliste.
Source : Millenium : Les hommes qui n’aimaient pas les femmes, p. 5, Sylvain Runberg et José Homs[17]

Dans cet exemple, l’illustration est réaliste, car on y retrouve des personnages et des lieux qui pourraient être réels dans une bande dessinée policière.

Illustration caricaturale

Un exemple d’illustration caricaturale.
Source : Marsupilami : Le papillon des cimes, p. 5, Yann et Batem[18]

Dans cet exemple, l’illustration est caricaturale, car on y retrouve des personnages fictifs dans une bande dessinée d’aventure.

En savoir plus

Il existe également des bandes dessinées ayant leurs propres caractéristiques. Par exemple, le manga, bande dessinée d’origine japonaise, se lit habituellement à partir de la dernière page, de droite à gauche.

Un exemple de manga.
Source : Dragon Ball Z : Le Super Saïyen / Le Commando Ginyu, p. 7, Akira Toriyama[19]

Les astuces pour comprendre et interpréter une bande dessinée

Pour bien comprendre et interpréter une bande dessinée, il faut faire une double lecture. En effet, il faut lire à la fois le texte et les illustrations. Pour s’aider à lier ces éléments, on peut se poser les questions suivantes.

  • Qu’est-ce qui est écrit ou raconté? De quelle manière le texte est-il inséré (dans des cartouches ou des phylactères)?

  • Comment la scène, les personnages ou les lieux sont-ils illustrés (plans, angles, couleurs, type de dessins, etc.)? 

  • Quels éléments visuels sont utilisés (onomatopées, interjections, lignes de mouvements, etc.)? Comment sont-ils mis au service de l’histoire ou de la présentation des personnages? 

  • Sur quels éléments insiste-t-on dans la bande dessinée? Qu’est-ce qui est mis en valeur à travers les illustrations et le texte (grosseur des mots et des cases)? Y a-t-il des éléments qui ressortent davantage visuellement?

Exemple

Exemple de question de compréhension

Dans cet extrait de la bande dessinée Tatouées hockey! : Tour du chapeau, Raph, le personnage, rencontre une légende du hockey, l’ancien joueur Guy Lafleur. Relève trois indices qui illustrent la nervosité du personnage lors de cette rencontre tant attendue.

Case de la bande dessinée « Tatouées hockey! : Tour du chapeau ».
Source : Tatouées hockey! : Tour du chapeau, p. 2, Marc Beaudet et Luc Boily[20]

Voir la solution

Exemple

Exemple de question d’interprétation

Dans cet extrait de la bande dessinée La mangouste, on présente Julie, le personnage principal, qui héberge son frère Joël à la suite d’une perte d’emploi. Selon toi, comment le texte et les illustrations permettent-ils de dresser le portrait psychologique de Joël? Justifie ta réponse à l’aide d’un extrait de texte et d’un lien avec un élément dans les illustrations.

Planche de la bande dessinée « La mangouste » mettant en scène le personnage de Joël.
Source : La mangouste, p.10, Joana Mosi[21]

Voir la solution

Découvre les bandes dessinées qui ont marqué l’histoire!

Références