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La bande dessinée, dont l’abréviation est BD ou bd, est un récit qui est constitué d’une succession de cases dans lesquelles on retrouve des illustrations et du texte. Il s’agit d’un genre narratif.
Voici différents termes propres à la bande dessinée.
Un ou une bédéiste : c’est la personne qui écrit les textes de la bande dessinée.
Un dessinateur ou une dessinatrice : c’est la personne qui réalise les illustrations.
Remarque : Le (la) bédéiste est parfois également le (la) dessinateur(-trice). Par exemple, Hergé a écrit et illustré les bandes dessinées Tintin.
Une planche : c’est une page complète (constituée de bandes et de cases).
Une bande : c’est une suite de cases placées horizontalement.
Une case (ou une vignette) : c’est un encadré contenant des illustrations et souvent du texte. La grosseur d’une case peut varier et cette dernière peut occuper une planche au complet.
Une gouttière : c’est l’espace entre les cases et les bandes.
Un cartouche (ou un récitatif) : c’est un encadré, souvent placé en haut des bandes, contenant une courte narration. On y retrouve souvent des indices de temps ou de lieux.
Un phylactère (ou une bulle) : c’est un espace dans lequel on retrouve les paroles ou les pensées des personnages.
Un appendice (ou un pointeur) : c’est la pointe du phylactère qui permet d’identifier l’énonciateur ou l’énonciatrice.

Un phylactère, et par le fait même un appendice, peut avoir différentes formes selon ce qu’il exprime.
Les phylactères de pensées des personnages ont souvent une forme de nuage.
Les phylactères de paroles ont habituellement une forme arrondie ou rectangulaire.
Les phylactères dans lesquels on retrouve les bruits forts, les interjections ou les onomatopées peuvent être formés de lignes brisées.
Remarque : Les onomatopées peuvent se retrouver dans différents types de phylactères. Également, elles peuvent être placées en dehors d’un phylactère, directement dans l’illustration.

La bande dessinée est un genre narratif. Elle suit donc habituellement le schéma narratif et comporte les éléments du schéma actantiel.
Voici les principales caractéristiques propres à ce genre.
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![]() Source : Adapté de Les enfants de la Résistance : Premières actions, p. 5, Vincent Dugomier et Benoît Ers[2]Dans cet exemple, en observant les repères culturels (habillement, les meubles et le décor), et en lisant le texte, on peut comprendre que l’histoire se déroule pendant la Deuxième Guerre mondiale. |
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![]() Source : Les Nombrils : Les liens de l’amitié, p. 4, Maryse Dubuc et Delaf[3]Dans cet exemple, les échanges verbaux entre les personnages forment un dialogue. Il permet de percevoir le tempérament des personnages et de comprendre la relation qu’ils entretiennent. |
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![]() Source : Adapté de Occupez-vous des chats, j’pars : Carnets de résidences, p. 10, Iris[4] |
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![]() Source : Adapté de Les aventures de Tintin : L’Oreille cassée, p. 7, Hergé[5]
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![]() Source : Adapté de Mort et déterré : Un cadavre en cavale, p. 3, Jocelyn Boisvert et Pascal Colpron[6]Dans cet exemple, l’histoire commence avec une anticipation de l’élément déclencheur, où on voit le personnage décédé. On revient ensuite à la situation initiale, qui permet au lecteur de comprendre pourquoi le personnage exprime qu’il « étai[t] loin de penser qu’[il] allai[t] vivre la dernière journée de [sa] vie ». |
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![]() Source : Assez d’éco-anxiété!, p. 12, Jacques Goldstyn[7] |
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![]() Source : Partir le chauffage, [image en ligne], Cathon, 2022, Cathon : Bande dessinée et illustration, (URL). Droits réservés* [8] |
Bien que la séquence dominante de la bande dessinée soit souvent la séquence narrative, n’importe quel type de séquence peut se retrouver dans une bande dessinée.

Dans cet exemple, la bande dessinée contient des séquences explicatives qui permettent d’expliquer les causes et les conséquences du décrochage scolaire, en plus de donner quelques pistes de solutions pour le contrer.
Une bande dessinée a souvent une couverture rigide et tient généralement en peu de pages (en moyenne 50). Lorsqu’une BD présente un sujet parfois plus sensible, un plus grand nombre de pages et que son format et son style sont plus éclatés, il peut s’agir d’un roman graphique. Ce genre est comparé à un roman mis en images.
Comme au cinéma, les plans et les angles des illustrations d’une bande dessinée contribuent à l’intrigue du récit. Voici les principaux plans et angles et les effets qu’ils créent.
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Type de plan |
Définition et effets |
Exemples |
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Plan d’ensemble |
C’est un plan qui montre un décor dans son ensemble. Il est souvent utilisé pour présenter des lieux en début d’histoire, afin d’aider le lecteur à se situer dans l’espace et le temps. |
![]() Source : Le Schtroumpfissime, p. 3, Yan Delporte et Peyo[10]Dans cet exemple, le plan d’ensemble permet de présenter le lieu où le personnage se trouve, le petit village schtroumpf, et le temps de l’histoire, Minuit. |
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Plan général |
C’est un plan très large qui situe le ou les personnages dans leur environnement. |
![]() Source : Le Schtroumpfissime, p. 3, Yan Delporte et Peyo[10]Dans cet exemple, le plan général permet de présenter le personnage, le Grand Schtroumpf, dans son environnement, soit son laboratoire. |
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Plan moyen |
C’est un plan qui présente le ou les personnages de la tête aux pieds dans leur environnement. Il permet de mieux comprendre les interactions entre les personnages et les actions de ces derniers. |
![]() Source : Le Schtroumpfissime, p. 3, Yan Delporte et Peyo[10]Dans ces exemples, les plans moyens permettent de présenter le Grand Schtroumpf de la tête aux pieds en pleine action. On voit en effet qu’il est en train de concocter une potion. |
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Plan américain |
C’est un plan où on voit le personnage environ jusqu’aux cuisses. Il permet de présenter ses actions et ses gestes, sans attirer l’attention sur le décor. |
![]() Source : Magasin général : Montréal, p. 7, Régis Loisel et Jean-Louis Tripp[11]Dans cet exemple, le plan américain permet de présenter la marche décidée du personnage. |
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Plan rapproché |
C’est un plan où on voit un personnage environ jusqu’à la taille ou la poitrine. Il permet d’entrer dans l’intimité du personnage en démontrant ses réactions et sa personnalité. |
![]() Source : Magasin général : Montréal, p. 7, Régis Loisel et Jean-Louis Tripp[11]Dans cet exemple, le plan rapproché permet de présenter la peur du personnage. |
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Gros plan |
C’est un plan qui présente un personnage de très près. Il permet d’amplifier ou de dramatiser ses réactions et ses émotions. Il peut aussi être fait sur un objet important dans le récit. Remarque : Il existe également le très gros plan qui présente de manière très rapprochée une partie du visage ou d’un objet. Il permet de mettre l’accent sur un détail précis. |
![]() Source : Magasin général : Montréal, p. 7, Régis Loisel et Jean-Louis Tripp[11]Dans cet exemple, le gros plan permet d’amplifier la colère du personnage. |
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Type d’angle |
Définition et effets |
Exemple |
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Normal |
C’est un angle droit qui présente des personnages ou des objets comme si on se trouvait en face d’eux. Il permet de raconter les évènements du récit de façon neutre, sans effet particulier. |
![]() Source : Le Schtroumpfissime, p. 3, Yan Delporte et Peyo[10]Dans cet exemple, l’angle normal permet de présenter un personnage, sans effet particulier. |
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Plongée |
C’est un angle où on voit la scène comme si on se trouvait au-dessus d’elle. Ce qui y est représenté peut paraitre écrasé, menacé ou inférieur. |
![]() Source : La méduse, p. 17, Boum[12]Dans cet exemple, la plongée crée un effet d’infériorité du personnage par rapport à la méduse. Elle permet de démontrer à quel point le personnage est impuissant et affaibli par la présence de la méduse dans sa vie. |
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Contreplongée |
C’est un angle où on voit la scène comme si on se trouvait en dessous d’elle. Ce qui y est représenté peut paraitre plus puissant ou supérieur. Cet angle peut, entre autres, être utilisé pour accentuer l’aspect insurmontable d’une difficulté. |
![]() Source : Ninn : Les grands lointains, p. 38, Jean-Michel Darlot et Johan Pilet[13]Dans cet exemple, la contreplongée crée un effet de supériorité de l’immense escalier par rapport aux personnages. Elle permet de démontrer combien les lieux semblent effrayants et représentent un obstacle insurmontable pour les personnages. |
Comme il peut y avoir plusieurs zones de textes (cartouches et phylactères) sur une même planche, voici quelques astuces pour bien lire une bande dessinée.

On peut retrouver de nombreux genres de récits dans les bandes dessinées (récit d’aventure, de fantasie (fantasy), de science-fiction, historique, psychologique, etc.).


Les illustrations d’une bande dessinée peuvent être réalistes ou caricaturales. Ce choix est souvent lié au genre du récit.

Dans cet exemple, l’illustration est réaliste, car on y retrouve des personnages et des lieux qui pourraient être réels dans une bande dessinée policière.

Dans cet exemple, l’illustration est caricaturale, car on y retrouve des personnages fictifs dans une bande dessinée d’aventure.
Il existe également des bandes dessinées ayant leurs propres caractéristiques. Par exemple, le manga, bande dessinée d’origine japonaise, se lit habituellement à partir de la dernière page, de droite à gauche.

Pour bien comprendre et interpréter une bande dessinée, il faut faire une double lecture. En effet, il faut lire à la fois le texte et les illustrations. Pour s’aider à lier ces éléments, on peut se poser les questions suivantes.
Qu’est-ce qui est écrit ou raconté? De quelle manière le texte est-il inséré (dans des cartouches ou des phylactères)?
Comment la scène, les personnages ou les lieux sont-ils illustrés (plans, angles, couleurs, type de dessins, etc.)?
Quels éléments visuels sont utilisés (onomatopées, interjections, lignes de mouvements, etc.)? Comment sont-ils mis au service de l’histoire ou de la présentation des personnages?
Sur quels éléments insiste-t-on dans la bande dessinée? Qu’est-ce qui est mis en valeur à travers les illustrations et le texte (grosseur des mots et des cases)? Y a-t-il des éléments qui ressortent davantage visuellement?
Dans cet extrait de la bande dessinée Tatouées hockey! : Tour du chapeau, Raph, le personnage, rencontre une légende du hockey, l’ancien joueur Guy Lafleur. Relève trois indices qui illustrent la nervosité du personnage lors de cette rencontre tant attendue.

Dans cet extrait de la bande dessinée La mangouste, on présente Julie, le personnage principal, qui héberge son frère Joël à la suite d’une perte d’emploi. Selon toi, comment le texte et les illustrations permettent-ils de dresser le portrait psychologique de Joël? Justifie ta réponse à l’aide d’un extrait de texte et d’un lien avec un élément dans les illustrations.
