Comment alléger l’anxiété des maths chez mon enfant?

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L’anxiété liée aux mathématiques est bien réelle. Il s’agit de bien plus qu’une simple aversion pour cette matière. Elle se traduit par une appréhension face à une tâche mathématique, ce qui provoque des blocages. Ces blocages entraînent ensuite un cercle vicieux de phobie pour la matière, de mauvais résultats et de peur. Pour un enfant aux prises avec de l’anxiété mathématique, ce sentiment d’échec peut être très frustrant. Heureusement, en encourageant votre enfant à aborder les problèmes autrement et en l’aidant à cultiver son estime de soi, il est possible d’alléger son anxiété des mathématiques.

Le saviez-vous

L’anxiété des mathématiques peut se traduire par une telle détresse lors des situations mathématiques que le cerveau agit comme s’il était soumis à une douleur physique. Cette forme d’anxiété peut se manifester dès la maternelle et près de la moitié des enfants de l’école primaire y sont parfois confrontés. Malgré des résultats très semblables en mathématiques chez les garçons et les filles, elle affecte davantage ces dernières à cause des stéréotypes de genre. 

Voici certains de ses symptômes : 

  • Des larmes et de la colère dues à la frustration de ne pas trouver rapidement les bonnes réponses.
  • Du stress qui provoque une absence de réponse. Le cerveau bloque et l’enfant fige même s’il connaît la réponse, car la peur l’empêche de penser clairement.
  • Des pensées négatives sur le sujet et sur ses propres capacités. L’enfant peut dire des choses comme : « Je déteste les maths. Je ne suis pas bon en maths. Je ne serai jamais capable de faire ça. »
  • Considérer les mauvaises notes comme des étiquettes qui confirment sa conviction qu’il est tout simplement incapable de faire des maths.
  • De l’absentéisme lors des cours et des examens de mathématiques. 

Heureusement, il existe des stratégies pour changer la perception de votre enfant face aux mathématiques et pour apprendre de façon plus ludique, agréable et stimulante!

Favoriser un état d’esprit mathématique

Une façon d’aider votre enfant à changer sa perception négative des mathématiques est de désamorcer les idées préconçues sur la matière. Des phrases telles que « il faut avoir la bosse des maths pour être bon ou bonne en maths » renvoient la notion de réussite à une question de don spécial ou de génie. Or, les mathématiques sont pour tout le monde et on les retrouve partout dans notre quotidien. Pour développer une attitude positive envers les mathématiques chez votre enfant, vous pouvez :

  • Souligner l’utilité des mathématiques dans la vie quotidienne pour aider votre enfant à les voir dans des situations concrètes. Par exemple, en faisant des activités ludiques pour l’apprentissage des additions lorsqu’on fait l’épicerie.
  • Vous laisser inspirer par la lecture. Les livres sont de très bons alliés pour déconstruire les mythes entourant les maths. Ils peuvent allumer l’étincelle de l’amour des maths d’une façon divertissante. 
  • Avoir des discussions mathématiques lors des activités sportives ou des jeux de société, par exemple en comptant les pointages, en calculant des cases sur un tableau ou en ordonnant les cartes.
  • Identifier des occasions de faire des mathématiques avec des objets du quotidien : la géométrie dans l’architecture, les jeux de blocs, l’origami, les recettes, les distances et temps de déplacement, etc.
  • Développer le raisonnement logique en jouant aux devinettes, aux énigmes et aux casse-tête mathématiques.
  • Etc.
Le saviez-vous

Une forte anxiété en mathématiques ne représente pas une incapacité à apprendre; elle signifie plutôt que la personne a développé une sorte de réaction émotionnelle à ce sujet. Elle peut être présente même chez des élèves très forts en mathématiques. L’anxiété des mathématiques dépend surtout de la perception que nous avons de nous-même lorsque nous sommes en situation d’apprentissage et de résolution de problèmes.

Miser sur les efforts

C’est prouvé scientifiquement : les enfants qui sont encouragés pour leurs efforts et leur attitude en mathématiques réussissent mieux que ceux encouragés pour leurs aptitudes et leur intelligence. Il est tentant de dire à notre enfant : « bravo, quelle intelligence! », or, ce type de phrase favorise un état d’esprit fixe, c’est-à-dire la conviction selon laquelle notre intelligence ne peut pas s’améliorer. Avec un état d’esprit fixe, l’enfant grandit en se disant que ses qualités et aptitudes sont déterminées à la naissance et qu’il n’y a pas grand-chose à faire. 

Un enfant qui développe un état d’esprit fixe : 

  • évite les défis, 
  • abandonne rapidement, 
  • perçoit l’effort comme signe de manque d’intelligence,
  • ignore la critique même lorsque constructive,
  • se sent menacé par le succès des autres,
  • etc.

Par contre, si on encourage les efforts de son enfant, on favorise un état d’esprit en développement. Ainsi, l’enfant peut comprendre que ses qualités et aptitudes sont avant tout développées avec la pratique et que tout peut s’améliorer en travaillant fort.  

Un enfant qui cultive un état d’esprit en développement : 

  • recherche les défis,
  • persiste face aux obstacles,
  • perçoit l’effort comme nécessaire pour réussir,
  • perçoit la critique comme une occasion d’apprentissage,
  • se sent inspiré par le succès des autres,
  • etc.

Pour miser sur les efforts de votre enfant, vous pouvez :

  • souligner avec fierté ses efforts, même si vous êtes légèrement déçu du résultat,
  • insister sur ses progrès, aussi petits soient-ils, pour l’aider à voir le bon côté des choses,
  • nommer quelques-unes de ses réalisations qui vous apportent de la fierté,
  • éviter de vous comparer à lui et de comparer ses résultats avec ceux des autres,
  • etc.

Aborder les problèmes autrement

En général, chaque problème en mathématiques peut être résolu de plusieurs façons. Pour aider votre enfant à ne pas figer ou bloquer lors de la résolution d’un problème mathématique, vous pouvez l’encourager à trouver différentes stratégies. Par exemple, pour résoudre mentalement l’addition 15 + 6 + 5, on peut faciliter le processus en faisant d’abord 15 + 5 pour obtenir 20, puis ajouter 6 pour obtenir 26.  

Vous pouvez aussi encourager votre enfant à faire des schémas, à inventer des trucs mnémotechniques, à utiliser des blocs ou des objets pour se représenter des quantités, à prendre des notes, à redire le problème dans ses mots et même à transformer le problème en récit

Si votre enfant se sent frustré par un échec ou par des mauvaises réponses, il est important de dédramatiser les erreurs en les voyant comme une possibilité d’amélioration et d’apprentissage.

Trucs et outils

Si votre enfant bloque dans un devoir de mathématiques, vous pouvez lui suggérer de se tourner vers la Zone d’entraide d’Alloprof. Elle offre la possibilité de poser ses questions et d’obtenir des explications adaptées à son niveau scolaire sept jours sur sept!

Identifier la source du problème

Afin de mettre le doigt sur la source du problème, vous pouvez demander à votre enfant s’il vit l’une des situations suivantes :

Faire face à une situation-problème en mathématiques peut être un peu insécurisant pour certains enfants. Si c’est le cas de votre enfant, vous pouvez l’aider en lui proposant des stratégies de relaxation et des idées comme celles-ci : 

  • respirer profondément, 
  • faire un peu de yoga
  • découper le problème en petits morceaux, 
  • pratiquer de l’écriture expressive avant un examen de mathématiques (écrire ce qu’il ressent à propos de l’examen et décrire son anxiété),
  • prendre des pauses, 
  • s’installer dans un environnement calme
  • etc.

Faire des jeux

En invitant votre enfant à s’exercer de façon ludique, vous favorisez sa motivation à apprendre dans le plaisir. L’un des avantages de l’apprentissage par le jeu est que l’enfant n’aura pas crainte de se tromper, ce qui réduit son stress et son anxiété des mathématiques. Voici quelques idées d’activités à lui proposer : 

Attention!

La dyscalculie est un trouble spécifique des apprentissages qui rend plus complexe la récupération des informations dans la mémoire et l’apprentissage des nombres et du calcul. Elle fait partie de la grande famille des DYS (dyslexie, dyspraxie, dysorthographie, etc.). D’origine neurologique, elle n’est pas causée par un manque d’intelligence ou de stimulation et elle peut représenter un certain défi pour les apprentissages mathématiques. En communiquant avec l’équipe-école de votre enfant, vous pouvez déterminer si un diagnostic et un plan d’intervention sont nécessaires dans le cas de votre enfant.

Collaborateurs

Rédaction : L'équipe d'Alloprof Parents