Élèves issus de milieux défavorisés : comment les soutenir grâce à Alloprof

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Faire face aux défis éducatifs des élèves issus de milieux défavorisés demande une approche inclusive et empathique, exempte de préjugés, et qui prend en compte la complexité et la diversité des réalités de ces élèves. Dans ce contexte, les enseignants jouent un rôle crucial, non seulement en tant qu’éducateurs, mais également comme figures de soutien pouvant faire une différence considérable dans la vie de ces jeunes. Afin de soutenir les élèves issus de milieux défavorisés et de contribuer à leur réussite et à leur sentiment d’appartenance à l’école, Alloprof vous propose quelques stratégies.

Comment reconnaitre les élèves issus d’un milieu défavorisé?

Même si l’école a bien peu de pouvoir sur les facteurs déterminant la défavorisation dans le contexte familial de l’élève, il est essentiel d’en avoir conscience et de savoir les reconnaitre, car ils ont une incidence sur les chances de réussite scolaire des jeunes. Parmi les signes de défavorisation sur le plan socioéconomique, on peut porter attention aux éléments suivants : 

  • L’élève n’a pas tous ses effets scolaires en début d’année.
  • L’élève ne participe à aucune sortie scolaire payante, se garde seul à la maison parce que ses parents n’ont pas les moyens d’avoir une gardienne ou de payer le service de garde, etc.
  • L’élève porte souvent les mêmes vêtements, qui sont parfois négligés par rapport à l’hygiène et à l’usure.
  • L’élève apporte souvent des repas peu nutritifs, voire n’apporte pas de lunch ou de collation.
  • L’élève s’absente fréquemment de l’école. En effet, le taux d’absentéisme peut être un signe de défavorisation en raison du fait que chez certaines familles, les parents ne sont pas présents au moment de préparer les enfants pour l’école parce qu’ils doivent travailler.

Quelles actions peuvent aider ces élèves à s’épanouir?

L’école doit offrir à l’ensemble des jeunes, qu’ils soient issus de milieux défavorisés ou pas, un climat paisible et sécuritaire qui contribue à réduire les écarts et qui favorise les bonnes relations humaines. Les défis liés à la défavorisation, qu’ils soient économiques, sociaux, ou culturels, ont le potentiel d’obstruer significativement le parcours éducatif de ces élèves, accentuant le risque d’abandon scolaire et de difficultés d’intégration sociale. Voici quelques pistes de mesures à prendre pour soutenir les élèves venant de contextes défavorisés :

  • Miser sur la différenciation pédagogique dans vos pratiques d’enseignement. Cette approche tient compte de l’hétérogénéité des élèves tout en favorisant un environnement d’apprentissage inclusif. 
  • Tirer profit au maximum de la bibliothèque scolaire afin de favoriser l’amour de la lecture chez les élèves qui n’ont pas facilement accès à des livres.
  • Faire découvrir aux élèves les ressources d’Alloprof. Si vous rencontrez des élèves qui ont de la difficulté à faire leurs devoirs ou qui manquent de motivation pour aller à l’école, la défavorisation peut être en cause. Une façon de venir en aide aux élèves qui ne peuvent pas compter sur le soutien d’un parent pour leurs études et leurs devoirs est de leur proposer les outils d’Alloprof. D’une part, les services Demander à un prof et la Zone d’entraide d’Alloprof sont des ressources précieuses pour aider les élèves qui ont de la difficulté. D’autre part, l’exercice interactif de vocabulaire d’Alloprof peut aider les élèves à pratiquer leurs mots de vocabulaire seuls. Vous n’avez qu’à sauvegarder vos listes de mots dans le logiciel et à donner le code d’accès de votre liste aux élèves. L’outil fait alors la dictée à voix haute en permettant à l’élève de pratiquer ses mots. 
  • Parler aux élèves et à leur famille des ressources et des services gratuits au Québec qu’ils ne connaissent pas nécessairement, tels que : les possibilités d’emprunts gratuits en bibliothèque (des laissez-passer pour les musées et les parcs nationaux, ainsi que des instruments de musique, entre autres), des activités et des loisirs accessibles pour les familles à faible revenu, la gratuité des lunettes prescrites pour les mineurs et celle des soins dentaires pour les enfants de moins de 10 ans, etc. 
  • Récupérer et nettoyer les crayons et les autres effets scolaires orphelins pour les offrir aux élèves qui en auraient besoin. Pourquoi ne pas en profiter pour développer une culture de partage entre les familles mieux nanties et celles qui le sont moins? 
  • Développer un lien de confiance avec vos élèves et se montrer disposé à écouter leur vécu, s’ils le souhaitent. Chaque enfant est différent. Certains désireront parler de ce qui les tracasse pour être ensuite disponibles pour l’apprentissage, tandis que d’autres préfèreront faire abstraction de leur situation à la maison pour actualiser leur potentiel à l’école. Peu importe la réalité familiale de l’enfant, utilisez votre jugement afin de faire preuve d’empathie sans toutefois émettre d’opinions sur leur vécu. 
  • Valoriser la diversité au sein de votre classe. Il est important de montrer de la curiosité et de l’ouverture envers chaque élève afin de faire tomber les préjugés. Si vous avez des élèves de différentes origines culturelles, de petites causeries en classe où chaque élève parle de ce qu’il a fait ou a mangé lors de la fin de semaine sont une belle façon de mettre en valeur leur héritage culturel. 
  • Privilégier autant que possible l’apprentissage coopératif afin de favoriser l’entraide et le sentiment d’appartenance de tous les élèves. 
  • Personnaliser la salle de classe pour qu’elle soit attrayante et à l’image des élèves : solliciter leur avis pour l’aménagement de la classe, les engager dans la création d’espaces spéciaux (comme le coin de lecture, l’espace de jeux éducatifs, etc.), les impliquer dans l’idéation et la répartition de petites responsabilités, etc. Ces stratégies contribuent également à augmenter l’autonomie de tous les élèves, ce qui est un facteur déterminant de réussite chez les élèves issus de milieux défavorisés.  
  • Impliquer les parents dans la mission éducative de l’école, dans la mesure du possible. Leur participation active peut contribuer significativement au soutien et à la motivation de leurs enfants, en créant un pont entre l’environnement scolaire et la vie familiale. Cela peut avoir un impact direct sur la motivation et la persévérance de l’élève dans ses études. En équipe avec les parents de l’élève, vous pouvez trouver des stratégies adaptées à chaque contexte. N’hésitez pas à diriger les parents vers les services gratuits de consultation avec des spécialistes disponibles sur Alloprof Parents.

Comment éviter les stéréotypes et les préjugés à leur égard?

Lorsqu’il s’agit de soutenir les élèves issus de milieux défavorisés, il est primordial d’adopter une approche exempte de préjugés et de stéréotypes pour promouvoir un environnement d’apprentissage inclusif et équitable. Voici quelques rappels importants :

  • Les milieux défavorisés ne se définissent pas uniquement par un faible niveau de scolarisation des familles; de nombreux élèves ont des parents hautement éduqués qui font tout de même face à des difficultés économiques.
  • La défavorisation n’implique pas que les enfants auront automatiquement des difficultés d’apprentissage; chaque élève possède son propre potentiel. Il faut pouvoir faire la part des choses afin de ne pas confondre une sous-stimulation intellectuelle avec une difficulté d’apprentissage.
  • L’origine socioéconomique d’un élève ne détermine pas nécessairement ses aspirations ou sa capacité de réussite scolaire; de nombreux élèves issus de milieux défavorisés démontrent une résilience et une motivation remarquables.
  • Viser haut pour tous les élèves, indépendamment de leur milieu socioéconomique, encourage une culture de l’excellence et de l’équité. Il est primordial de toujours célébrer les efforts des élèves et leurs petites victoires. Bien qu’au primaire il peut être moins évident pour un élève d’être conscient des écarts entre son contexte et celui de ses pairs, au secondaire, il devient crucial de soutenir l’élève à son plein potentiel afin qu’il réalise qu’il peut exercer un contrôle sur ses choix de vie et sur son avenir.  
  • Il est important d’éviter de poser des questions qui assimilent tous les élèves à une même réalité. Par exemple, au lieu de demander où ils sont partis pendant la relâche, vous pouvez leur demander quelle a été leur activité préférée pendant la relâche. 

Collaborateurs

Article rédigé grâce aux conseils de Céline Arnouk, orthopédagogue, et de Pascale Moisan, Éducatrice au service de réadaptation pour les adolescents et leur famille.

Références

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