TDAH : trucs et astuces pour faciliter l’étude et la période des devoirs

La difficulté à se concentrer est un défi majeur pour tous les enfants des personnes ayant répondu à notre sondage. Émile partage une astuce originale : « Lorsque possible, on fait les devoirs en action. Nous pratiquons les mathématiques ou le vocabulaire en mouvement, par exemple en lançant une balle lorsque la bonne réponse est donnée. Nous utilisons aussi des minuteries et des balles antistress pour canaliser l’excès d’énergie ». Permettre le mouvement peut favoriser la concentration chez plusieurs personnes ayant un TDAH. Toutefois, la Clinique FOCUS recommande de discuter avec son jeune et de procéder à des essais afin de déterminer les mesures qui lui conviennent.

« Pour retenir des choses à apprendre par cœur, j’inventais des chansons et j’utilisais des trucs mnémotechniques. Aussi, s’il y avait une notion que je ne comprenais pas, je mettais une étoile à côté et, à la fin du cours, j’allais rapidement au bureau du prof pour qu’il me l’explique », raconte Marie-Isabelle.

Les stratégies d’étude spécifiques pour chaque enfant ayant un TDAH peuvent varier. En rafale, voici d’autres trucs pour aider l’enfant à se concentrer :

• Assurer un environnement calme (pas de télé, pas de lave-vaisselle qui se vide en même temps, etc.). (Hélène)

• Envisager l’accompagnement en orthophonie et le plan d’intervention. (Anne)

• Demander à l’enfant ce qui le distrait pour mieux l’aider. Par exemple, si le jeune a un téléphone, il est préférable de l’éteindre et de le mettre dans une autre pièce. Ainsi, il ne sonnera pas et l’écran ne s’allumera pas non plus pour montrer les notifications. (Laura)

• Encourager votre enfant à contrôler son discours interne : les experts de l’Institut des troubles d’apprentissage recommandent de garder le contrôle sur les idées distrayantes et dérangeantes, surtout si ce discours est dévalorisant. Dites à votre enfant de noter ces idées sur un bloc-notes et ensuite de mettre un STOP dans sa tête afin de continuer son travail.

Organiser le temps des devoirs peut s’avérer complexe. Hélène explique comment l’autonomie et la structure aident son enfant : « Le laisser décider ce qu’il fait quel jour et dans quel ordre améliore son engagement, tout comme lui permettre de travailler debout. Les enfants doivent avoir un sentiment de contrôle et ne pas voir leurs tâches comme une montagne. Nous divisons également le travail en petites étapes, avec des pauses fréquentes pour éviter la surcharge cognitive ».

Marie-Isabelle raconte que faire des listes pour chaque journée et chaque semaine était une stratégie qui fonctionnait bien pour elle (devoirs à faire, travaux à remettre, étude à faire en prévision d’un examen dans X jours). « Aussi, j’avais un système de symboles ou de couleurs, comme ça, le lendemain, je savais quelles questions je devais poser à mon enseignant. »

Gabriel, quant à lui, nous a transmis les astuces qui ont fonctionné dans son cas :

• Établir des objectifs concrets. « Je dois faire _______ parce que _______. Je dois avoir terminé dans environ ______ (minutes/heures/jours). »

• Comprendre pourquoi on fait une tâche ou une leçon, car quand on est motivé, on a tendance à être plus concentré. Savoir à quoi sert une notion dans la vraie vie peut être très motivant!

• Faire des lectures avant le cours. Ça permet d’être plus attentif en général, autant en classe que pendant les devoirs. « Dans mon cas, j’aimais beaucoup relire la notion dans le manuel avant de faire la leçon, au cas où j’aurais été dans la lune pendant que le prof parlait. » Par ailleurs, d’après l’Université Laval, faire ses lectures avant le cours aide à mieux se repérer durant celui-ci, car l’écoute en classe représente un véritable défi pour les jeunes aux prises avec ce trouble.

Laura, elle, a sa propre routine d’organisation :

• Créer une routine de démarrage à afficher près du coin des devoirs (ex. : 1. Sortir son agenda; 2. Faire une liste des devoirs à faire par ordre de priorité; 3. Mettre cette liste en évidence).

• S’assurer d’avoir tout le matériel nécessaire pour le devoir choisi (comme ça, on n’interrompt pas le devoir pour chercher sa gomme à effacer ou sa calculatrice).

• Demander à l’enfant ce qu’il sait déjà sur le sujet et lui dire de l’expliquer dans ses propres mots. Ça permet de se mettre dans le bain et de réactiver ses connaissances.

• Quand l’enfant lit les instructions du devoir, lui demander de reformuler les consignes pour s’assurer qu’il a bien compris et qu’il va dans la bonne direction.

• Utiliser un cahier de brouillon : cela permet à l’enfant de faire des ratures sans stress. Il se préoccupe d’une seule chose : la tâche à accomplir. Plus tard, il pourra recopier le tout au propre en se préoccupant de la lisibilité et de la propreté de son travail.

• Quand un devoir est fini, ranger tout ce qui n’est plus nécessaire hors de la vue de l’enfant. On a devant soi uniquement ce qui est nécessaire pour le prochain devoir.

• Rayer les devoirs effectués de la liste faite au préalable. Ça donne la fierté du travail accompli et ça permet de voir où on en est.

Certains enfants peuvent montrer de la résistance face aux devoirs, souvent liée à un manque de confiance ou à une faible estime de soi. Cette mauvaise image de soi est souvent présente chez l’enfant ayant un TDAH, car il lui arrive de ne pas être capable de mener à terme une tâche que d’autres jugent « simple ». Cela peut être parce que son attention est partie ailleurs, parce qu’il a fait les choses trop vite ou parce qu’il n’a tout simplement pas entendu la consigne. Au niveau de son comportement, un enfant ayant un TDAH risque de se faire reprendre plus souvent (« il bouge trop, il parle trop, il dérange »), ce qui peut provoquer en lui un monologue intérieur négatif. « En sachant que l’estime de soi d’un enfant ayant un TDAH a plus de chance d’être fragilisée, il devient essentiel de mettre tout en œuvre pour la protéger et la renforcer. » (Élisabeth Boily, orthopédagogue à Aider son enfant)

Marie-Isabelle témoigne : « Mon père découpait un bonhomme sourire en carton que je mettais sur mon bureau pendant les examens. Cela me rappelait qu’il croyait en moi, ce qui m’aidait à me dire que ça allait bien aller. »

Lisa nous fait part de ses conseils :
« En tant que parent, il faut être patient et éviter d’être dur avec son enfant et avec soi-même. Privilégiez une pause et une bonne collation après l’école et réglez une minuterie pour que votre enfant puisse faire ses devoirs par petites tranches de temps. Gardez contact avec l’école et demandez s’il est possible de réduire la quantité de devoirs lorsque votre enfant se sent dépassé. »

Avoir un TDAH peut rendre les devoirs et l’étude plus complexes au quotidien. N’oubliez donc pas de souligner les efforts de votre enfant et ses petites victoires. Voici d’autres réflexions partagées par les répondants au sondage qui vous aideront à rester optimiste.

• « Reconnaître et accepter que son enfant a un TDAH, c’est exigeant, mais on peut essayer de voir le verre à moitié plein. Un enfant avec un TDAH peut avoir beaucoup d’énergie, ce qui peut être un atout qu’on peut canaliser ailleurs. » (Lisa)

• « Les enfants ayant un TDAH sont souvent très créatifs, ce qui peut s’avérer une force à utiliser pendant les devoirs. » (Marie-Isabelle)

Conclusion

Il est essentiel d’aider son enfant à découvrir sa valeur au-delà de la performance scolaire, que ce soit dans le sport, les activités manuelles, l’art ou les interactions sociales. En exposant fréquemment l’enfant ayant un TDAH à des contextes où il peut exceller et s’y plaire véritablement, vous jouez un rôle crucial. Mettez la lumière sur ses forces (ex. : créativité, originalité, intuition, sensibilité, dynamisme) ainsi que sur ses traits de caractère (ex. : courage, délicatesse). En identifiant et en valorisant ses centres d’intérêt et compétences, tout en restant à l’écoute de ses besoins, il sera possible de le diriger vers des réalisations significatives.